mardi 4 juillet 2023

UFO Sweden de Victor Danell (2022) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Dans le petit monde de la science-fiction, la série de Clémence Dargent et Martin DouaireOVNI(s) réalisée par Anthony Cordier et diffusée pour la première fois du 11 janvier au 1er février 2021 sur Canal+ a sans doute marqué l'esprit de millions de rêveurs qui imaginent l'existence de civilisations extraterrestres. Celle-ci mettait en scène l'ingénieur en aérospatiale du Centre national d'études spatiales (ou CNES) Didier Mathure qu'incarnait l'acteur Melvil Poupaud projeté au sein du Groupe d'études des phénomènes aérospatiaux non identifiés plus couramment connu sous le nom de GEPAN. L'intrigue se déroulait alors que le groupe était naissant et le personnage évoluait autour de trois collègues interprétés par Michel Vuillermoz (l'enquêteur Marcel Bénès), Quentin Dolmaire (l'informaticien statisticien Rémy Bidaut) et Daphné Patakia (la standardiste Véra Clouseau). Une série atypique s'inscrivant dans l'étude de cas véridiques mais sous un angle profondément burlesque. À l'issue de la seconde saison, le projet OVNI(s) sera pourtant abandonné, laissant ainsi des légions d'orphelins passionnés d'ufologie... Il leur faudra patienter jusqu'en mai 2023 pour retrouver un peu de l'esprit de cette excellente série française, traverser la Manche, passer par la Norvège et stopper net en Suède où se situe l'action de UFO Sweden, l'une des dernières productions en matière de science-fiction pour cette contrée. Un genre qui n'est pourtant pas forcément l’apanage de ce pays scandinave et dont les productions actuelles semblent se compter sur les doigts d'une main, voire de deux. Après une courte séquence située en 1988 lors de laquelle nous est présentée celle qui deviendra très rapidement l'héroïne du récit, l'intrigue nous plonge en 1996. C'est à cette époque que la jeune Denise qu'interprète l'actrice Inez Dahl Torhaug dont il s'agit là du tout premier rôle sur le modèle du grand format intervient au sein de l'association UFO Sweden qui dans le passé fut dirigée par son père disparu et qui désormais accueille un groupe formé de drôles d'olibrius. L'ancien collègue et ami du père de l'adolescente Lennart (Jesper Barkselius) et l’irascible et malveillant Gunnar (Håkan Ehn) ont donc repris le flambeau, soutenus par Töna (Isabelle Kyed), Mats (Mathias Lithner) et Riddaren (Christoffer Nordenrot)...


Le récit se situe à Norrköping dans le comté d'Östergötland Alors que le père de Denise est officiellement mort, sa fille commence à avoir des doutes quant à sa disparition. Bien que témoignant auprès de la brigadière Tomi (Sara Shirpey), l'adolescente est contrainte de se retourner vers les membres de UFO Sweden qui après avoir hésité vont accepter de l'accompagner dans une aventure pleine de surprises. C'est après avoir assisté à une projection du documentaire de Michael Cavanagh et Kerstin Übelacker intitulé Ghost Rockets datant de 2015 que le collectif suédois de cinéma Crazy Pictures imaginent concevoir leur projet intitulé UFO Sweden. Notons d'ailleurs que le titre du film se reporte à l'authentique organisation nationale suédoise du nom de UFO-Sverige qui fut notamment créée en 1970 par son président Clas Svahn, laquelle réunit depuis, un certain nombre de groupes spécialisés dans l'ufologie. Tout comme chez nous avec la série OVNI(s), le long-métrage de Victor Danell semble pointer une certaine volonté de traiter son sujet non pas sous l'angle le plus sérieux et le plus réaliste qui soit mais sur un ton humoristique. Nous sommes donc bien loin d'une certaine rigueur propre à certaines icônes de la science-fiction comme pouvaient l'être en leur temps la série de Chris Carter X-Files ou le long-métrage de Christopher Nolan Interstellar dont semble se prétendre être l'héritier UFO Sweden. Si le long-métrage de Victor Danell se réfère effectivement à nombre de productions du genre, UFO Sweden n'en possède pas moins une patte toute personnelle, constituée de personnages grandiloquents et de situations qui touchent également au thème du thriller avec sa propension à développer un aspect complotiste et policier. Divertissant, amusant et intriguant, l'apparente simplicité de la mise en scène et du scénario est contrecarrée par la profonde implication des interprètes. Tout juste l'on regrettera une dernière partie forcément très attendue incluant l'hypothèse des trous de verre lors d'une séquence dont la laideur visuelle est à l'aune de son invraisemblance. Une œuvre de science-fiction que l'on regardera en famille pour son aspect distrayant plus que pour sa rigueur scientifique...

 

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