mercredi 7 juin 2023

Supernova de Walter Hill (2000) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 



 

Lorsque démarre la projection de Supernova, il est tout d'abord légitime de se demander quelles raisons purent motiver une large partie du public et des critiques à saborder cette œuvre de science-fiction plutôt ambitieuse, au conséquent budget de quatre-vingt dix millions de dollars mais qui connut un sort peu enviable en devenant un échec cuisant en ne rapportant aux investisseurs qu'un peu plus de douze pourcents de la mise de départ. Autant dire qu'ils en furent pour leurs frais. À dire vrai, la première demi-heure est seule à constituer un droit de réserve aux commentaires qui affluent sur la toile ou dans les divers médias spécialisés dans le genre. Lesquels demeurent en théorie prioritairement capables de juger du bien fondé des critiques formulées à l'encontre d'une œuvre telle que ce long-métrage relativement court (quatre-vingt dix minutes). Réalisé en lieu et place de Geoffrey Wright et de Jack Sholder sur une idée de William Malone par Walter Hill, Supernova a l'allure d'un Alien nouvelle génération. Plus de vingt ans après la sortie du classique de l'épouvante et de la science-fiction signée de Ridley Scott, le long-métrage de Walter Hill convie ses personnages à une aventure spatiale non plus à bord du cargo spatial Nostromo mais du vaisseau de sauvetage d'urgences médicales Nightingale. Là encore, ses passagers répondent au SOS émis à partir d'une station basée à la surface d'une planète géante qui dès l'approche du Nightingale l'attire inexorablement en raison de sa puissante gravité. Alors que le docteur Kaela Evers (l'actrice Angela Bassett) s'attend à retrouver une vieille connaissance, c'est son fils qui débarque à bord alors que sa navette était en perdition. Coincés en orbite aux abords d'une étoile qui bientôt se transformera en supernova (d'où le titre), l'équipage formé autour de Nick Vanzant (James Spader), Yerzy Penalosa (Lou Diamond Phillips), Danika Lund (Robin Tunney) et Benjamin Sotomejor (Wilson Cruz) va en outre devoir composer avec l'arrivée du nouveau venu (Peter Facinelli dans le rôle de Karl Larson). Un personnage ambigu, immédiatement attiré par Danika, laquelle entretient une relation avec Yerzy avec lequel elle a, à l'origine, prévu d'avoir un enfant...


Passée la première demi-heure, on comprend assez rapidement ce qui rendit hostile une partie de celles et ceux qui purent découvrir le film lors de sa sortie dans les salles obscures. Car bien qu'étant doté d'effets-spéciaux et visuels plutôt séduisants conçus par une très importante équipe de techniciens ainsi que d'un scénario de base relativement riche et diversifié, le long-métrage et son scénario (écrit à quatre mains par William Malone et Daniel Chuba) sont malheureusement traités avec un certain dédain puisque dans tous ses aspects ou presque, Supernova tombe dans une impasse scénaristique flagrante. Pourtant, comment ne pas tomber sous le charme de ces promesses qu'évoquent l'exploration de la surface de la planète géante, la présence à bord du Nightingale du très soupçonnable Karl Larson ou de celle de cet étrange artefact qui semble avoir une emprise sur Yerzy Penalosa ? Des idées parmi d'autres, mises bout à bout sans réelle cohérence ni même la moindre cohésion. Un long-métrage incarné par des gravure de mode qui se complaisent (pour les hommes) à s'afficher le torse nu dans un cadre austère rendu presque systématiquement illisible en raison d'une photographie perpétuellement plongée dans une quasi obscurité et dans des teintes bleu-nuit constantes ! À employer des interprètes aux qualités physiques indéniables, il fallait bien s'attendre à ce que l'on ait droit à une sempiternelle scène de sexe qui dans le cas présent s'éternise et fasse figure de cache misère. Au final, Supernova, est un blockbuster qui assume mal son statut d’œuvre ambitieuse...

 

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