Lorsque démarre la
projection de Supernova,
il est tout d'abord légitime de se demander quelles raisons purent
motiver une large partie du public et des critiques à saborder cette
œuvre de science-fiction plutôt ambitieuse, au conséquent budget
de quatre-vingt dix millions de dollars mais qui connut un sort peu
enviable en devenant un échec cuisant en ne rapportant aux
investisseurs qu'un peu plus de douze pourcents de la mise de départ.
Autant dire qu'ils en furent pour leurs frais. À dire vrai, la
première demi-heure est seule à constituer un droit de réserve aux
commentaires qui affluent sur la toile ou dans les divers médias
spécialisés dans le genre. Lesquels demeurent en théorie
prioritairement capables de juger du bien fondé des critiques
formulées à l'encontre d'une œuvre telle que ce long-métrage
relativement court (quatre-vingt dix minutes). Réalisé en lieu et
place de Geoffrey Wright et de Jack Sholder sur une idée de William
Malone par Walter Hill, Supernova
a l'allure d'un Alien
nouvelle génération. Plus de vingt ans après la sortie du
classique de l'épouvante et de la science-fiction signée de Ridley
Scott, le long-métrage de Walter Hill convie ses personnages à une
aventure spatiale non plus à bord du cargo spatial Nostromo
mais du vaisseau de sauvetage d'urgences médicales Nightingale.
Là encore, ses passagers répondent au SOS émis à partir d'une
station basée à la surface d'une planète géante qui dès
l'approche du Nightingale
l'attire inexorablement en raison de sa puissante gravité. Alors que
le docteur Kaela Evers (l'actrice Angela Bassett) s'attend à
retrouver une vieille connaissance, c'est son fils qui débarque à
bord alors que sa navette était en perdition. Coincés en orbite aux
abords d'une étoile qui bientôt se transformera en supernova (d'où
le titre), l'équipage formé autour de Nick Vanzant (James Spader),
Yerzy Penalosa (Lou Diamond Phillips), Danika Lund (Robin Tunney) et
Benjamin Sotomejor (Wilson Cruz) va en outre devoir composer avec
l'arrivée du nouveau venu (Peter Facinelli dans le rôle de Karl
Larson). Un personnage ambigu, immédiatement attiré par Danika,
laquelle entretient une relation avec Yerzy avec lequel elle a, à
l'origine, prévu d'avoir un enfant...
Passée
la première demi-heure, on comprend assez rapidement ce qui rendit
hostile une partie de celles et ceux qui purent découvrir le film
lors de sa sortie dans les salles obscures. Car bien qu'étant doté
d'effets-spéciaux et visuels plutôt séduisants conçus par une
très importante équipe de techniciens ainsi que d'un scénario de
base relativement riche et diversifié, le long-métrage et son
scénario (écrit à quatre mains par William Malone et Daniel Chuba)
sont malheureusement traités avec un certain dédain puisque dans
tous ses aspects ou presque, Supernova
tombe dans une impasse scénaristique flagrante. Pourtant, comment ne
pas tomber sous le charme de ces promesses qu'évoquent l'exploration
de la surface de la planète géante, la présence à bord du
Nightingale du
très soupçonnable Karl Larson ou de celle de cet étrange artefact
qui semble avoir une emprise sur Yerzy Penalosa ? Des idées
parmi d'autres, mises bout à bout sans réelle cohérence ni même
la moindre cohésion. Un long-métrage incarné par des gravure de
mode qui se complaisent (pour les hommes) à s'afficher le torse nu
dans un cadre austère rendu presque systématiquement illisible en
raison d'une photographie perpétuellement plongée dans une quasi
obscurité et dans des teintes bleu-nuit constantes ! À
employer des interprètes aux qualités physiques indéniables, il
fallait bien s'attendre à ce que l'on ait droit à une sempiternelle
scène de sexe qui dans le cas présent s'éternise et fasse figure
de cache misère. Au final, Supernova,
est un blockbuster qui assume mal son statut d’œuvre ambitieuse...
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