Longtemps j'ai cru que
The Return
était la suite de Terreur extraterrestre
(Without Warning),
cette petite perle de série B, mélange entre film d'horreur et de
science-fiction. Parce que dans les deux cas, le réalisateur était
Greydon Clark, que les deux films sortirent la même année en 1980,
qu'il s'agissait à chaque fois d'évoquer le thème des
extraterrestres ou des ovnis et que parmi les interprètes, on
retrouvait à nouveau Martin Landau et Neville Brand pour les plus
connus ainsi que Darby Steven. Une bonne partie des seconds rôles
débutèrent leur carrière grâce à ce film. Certains parmi eux ne
tourneront plus rien par la suite mais d'autres accepteront de
reprendre du service deux ans plus tard en participant au tournage du
long-métrage suivant de Greydon Clark, la comédie horrifique Wacko
(rien à voir avec le drame qui s'est déroulé à Waco entre le 28
février et le 19 avril 1993 où vivaient dans une ferme le gourou
David Koresh et ses disciples). Si l'on retrouve Martin Landau et
Neville Brand, les deux hommes interprètent cependant deux
personnages qui n'ont plus vraiment de rapports avec les rôles
qu'ils tenaient un peu plus tôt cette même année 1980. Martin
Landau n'y incarne plus ce dingue de Fred 'Sarge' Dobbs, un ancien
militaire n'ayant plus toute sa tête, mais Niles Buchanan, un shérif
adjoint pas très malin mais plutôt sympathique. Neville Brand passe
du redneck accoudé au zinc d'un petit bar de campagne à Walt, le
sanguin propriétaire de terres et de vaches qui bientôt vont
connaître un triste sort. Alors que vingt-cinq ans auparavant les
tout jeunes Jennifer et Wayne (Farah Bunch et Zachary Vincent, ce
dernier étant le neveu de l'acteur Jan-Michael Vincent qui lui,
interprète le même rôle mais à l'âge adulte) furent les témoins
d'une étrange apparition dans le ciel (des lumières figurant la
présence d'un ovni), aujourd'hui (je rappelle que nous sommes alors
en 1980), les deux enfants ont bien grandi...
Jennifer
vit désormais dans une grande ville et est devenue une scientifique
spécialisée dans l'étude des satellites tandis que Wayne est
toujours resté dans ce petit trou perdu du Nouveau Mexique pour y
devenir shérif adjoint. Alors que Jennifer découvre
sur des plans d'étranges signaux situés justement dans cette même
petite ville, elle demande à son père le docteur Kramer,
l'autorisation de se rendre sur les lieux. C'est là qu'elle y
découvrira bientôt que des vaches y sont victimes d'horribles
mutilations dont les origines demeurent encore inconnues. Mais la
présence dans le coin d'un homme étrange qui vingt-cinq ans
auparavant fut abducté (l'acteur Vincent Schiavelli dans
l'inquiétant rôle du prospecteur) semble être directement en
relation avec les événements. Retrouvant vingt-cinq ans plus tard
le petit garçon qui fut à ses côtés le témoin d'étranges
apparitions dans le ciel, Jennifer va enquêter avec lui sur les
atrocités commises dans la région. D'autant plus que les vaches ne
semblent plus être les seules victimes... Ici, pas la moindre
présence de la superbe créature extraterrestre du précédent
long-métrage de Greydon Clark (qu'interprétait l'acteur Kevin Peter
hall qui joua dans l'excellente série Superminds
entre 1985 et 1986 et qui l'année suivante endossa le costume du
Predator dans le film du même nom réalisé par John McTiernan).
Juste un homme à l'attitude très étrange se ''promenant'' dans la
campagne armé d'un drôle d'objet lumineux dont ont découvrira
l'usage un peu plus tard. Jennifer est interprétée à l'âge adulte
par l'actrice Cybill Shepard qui fut surtout connu pour avoir joué
l'un des deux rôles principaux dans la série Clair
de lune
entre 1985 et 1989 aux côtés de Bruce Willis tandis que Raymond
Burr incarne quant à lui le père de l'héroïne, lui qui entre
autres et durant de très nombreuses années tint le rôle de
l'avocat et détective Perry Mason à la télévision dans la série
du même nom.
Si
l'on devait comparer The Return
à Terreur extraterrestre,
reconnaissons que ce second film de Greydon Clark réalisé durant le
courant de l'année 1980 lui est bien inférieur malgré son casting.
Ici, exit l'horreur et l'épouvante malgré des mutilations exposées
à l'image. On a souvent l'impression d'être devant un téléfilm
tandis que Jan-Michael Vincent interprète son rôle avec beaucoup
trop de douceur et de détachement pour être crédible. The
Return est
typique de ces petites productions horrifiques américaines des
années 80 qui n'avaient rien de folichon à proposer. La faute sans
doute tout d'abord à un budget bien en dessous du million de dollars
et ensuite à une mise en scène mollassonne. Ça n'est pas que l'on
s'y ennuie mais les événements s'enchaînent sans panache. Reste le
joli minois de Cybill Shepard ou les présences de Neville Brand,
Vincent Schiavelli et Martin Landau. Les effets-spéciaux sont rares,
ultra-datés (même pour l'époque) et le film manque de cette
imagerie redneck qui collait à la peau de Terreur
extraterrestre.
The Return
demeure tout de même une curiosité que les amateurs purs et durs
d'ovnis (mais pas d'extraterrestres puisque ici il n'en sera pas
question) voudront peut-être ajouter à leur collection. D'autant
plus que si on le compare à un autre fait d'arme de Greydon Clark,
le cultissime mais nanardesque Ininvited
(Le clandestin
chez nous), The Return
lui demeure tout de même éminemment supérieur...
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