Deux créatures
reptiliennes s'extraient d'un vaisseau qui vient tout juste
d’atterrir dans le désert californien afin de tuer un
extraterrestre muni d'un fusil laser. Ne laissant derrière lui
qu'une empreinte carbonisée, son arme ainsi qu'un collier orné d'un
étrange symbole, ses deux poursuivants oublient de prendre
possession du fusil laser et quittent la surface de la Terre pour
retourner visiblement sur leur planète. En se promenant dans les
parages, le jeune Billy Duncan (Kim Milford) tombe sur l'arme et le collier en
question et s'en empare. Différent de ses camarades et n'ayant pour
seule amie que Kathy Farley (Cheryl Smith ), la nièce d'un colonel
de l'armée sénile, Billy découvre bientôt que sans le collier,
l'arme demeure inefficace. Malheureusement pour lui, le port de
celui-ci le rend totalement dépendant de son utilisation. Le jeune
homme lui trouve en outre très rapidement un usage : peu ou pas
apprécié du reste des habitants de la ville, Billy commence à
faire des victimes autour de lui. Particulièrement puissante, l'arme
produit un laser qui élimine tout sur son passage. C'est ainsi qu'il
est bien décidé à se venger de celles et ceux qui lui font du
tort. À commencer par Froggy (Eddie Deezen) et son meilleur pote...
Étrange film que ce
Laserblast
sorti chez nous sous le titre Rayon Laser.
Premier des deux seuls longs-métrages réalisés par Michael Rae (le
second, Alien Gone Wild,
ne le sera que vingt-sept ans plus tard), ce film a beau demeurer un
piètre exemple de science-fiction, il s'en dégage cependant une
atmosphère relativement trouble due au choix de son auteur de ne pas
faire de son protagoniste un personnage particulièrement
sympathique. En effet, l'acteur Kim Milford y incarne un personnage
marginal assez peu caractérisé (mais bien davantage par rapports
aux autres protagonistes auxquels le réalisateur et les scénaristes
Frannes Schacht et Franck Ray Perilli ont tout simplement oublié
d'apporter un minimum de personnalisation) et qui ne parvient jamais
vraiment à générer la moindre empathie. En résulte de la part des
autres acteurs une interprétation jamais vraiment à la hauteur,
avec un Roddy McDowall dans le rôle du docteur Mellon qui ne fait
que passer le temps d'une minuscule poignée de minutes et un Ron
Masak qui fit l'essentiel de sa carrière sur le petit écran (et qui
fut le shérif Mortimer Metzger dans la série Arabesque
aux côtés de Angela Lansbury entre 1998 et 1996).
Effets-spéciaux
pas vraiment convaincants (à part quelques explosions qui laissent
entendre qu'elles engloutirent sans doute une grande majorité du
budget) dont une utilisation de la stop
Motion
(technique chère à Ray Harryhausen et dont le principe consiste à
animer des objets ou des personnages image par image) qui aurait été
sans doute moins ridicule si les créatures extraterrestres
n'arboraient pas des trognes en totale inadéquation avec leur statut
d'êtres intelligents venus d'une autre galaxie. Seconds rôles
inexistants et attitude du ''héros'' incompréhensible qui sous
l'influence de l'arme et du collier finit par se déplacer tel un
primatge surgit de La Planète des Singes.
Si l'évocation de son addiction et de sa transformation en une
créature assoiffée de vengeance restent les meilleures idées de
Rayon Laser,
le scénario pêche par son absence de zèle. Michael Rae se contente
de filmer son personnage principal dans son contexte quotidien avant
de multiplier les scènes d'explosions en ville. De plus, le
réalisateur ne semble pas s'offusquer de l'incroyable
invraisemblance de quelques éléments du film. Telle celle qui
surgit dès les premiers instants et qui voit les extraterrestres
abandonner derrière eux l'arme de la créature qu'ils viennent tout
juste de tuer. Toujours dans le même contexte, pourquoi alors les
remettre en selle à plusieurs reprises pour au final en faire les
seuls capables d'éliminer le jeune Billy ? Des questions qui
resteront sans réponse et qui participeront certainement de la
légende d'un film qui pourtant s'avère plus digne de figurer dans
la catégorie Z que B...
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