mardi 8 octobre 2024

Escape from Mars de Neill Fearnley (1999) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 



Devinette : lorsqu'un commandant de navette spatiale s'appelle Poirier, de quelle origine peut être l’œuvre qui le met en scène ? Réponse : canadienne, bien entendu... Réalisé par le très prolifique Neill Fearnley, lequel était originaire d'Angleterre et est décédé cette année à Alberta, au Canada, à l'âge de soixante et onze ans, Escape from Mars est un téléfilm réalisé en 1999. Celui-ci met notamment en scène l'actrice américaine Christine Elise que les fans de la série Beverly Hills, 90210 connaissent bien puisqu'elle y incarna le rôle de Emily Valentine tout en étant dans la vie, la petite amie de Jason Priestley, l'un de ses principaux interprètes. Le sujet de Mars et de sa colonisation étant relativement courant sur grand écran, Escape from Mars apparaîtra donc en 2024 comme une œuvre relativement peu originale. D'autant plus que les effets-spéciaux s'avèrent franchement désastreux. Surtout si on les compare aux progrès qui furent effectués dans le domaine dans le courant de la décennie ou si l'on évoque ceux d'une série bien antérieure telle que Star Trek : La nouvelle génération qui vit le jour plus de dix ans auparavant... Le téléfilm repose sur scénario plutôt ambitieux de Jim Henshaw et Peter Mohan qui évoque dès 2015 la possibilité d'un voyage vers la planète Mars afin d'y prélever un minerai propre à la planète et donc indisponible sur la notre. Trois hommes et deux femmes font le voyage ensemble pour une durée de six mois environ. Aux côtés du commandant Lia Poirier l'on retrouve donc l'autre commandant John Rank (Peter Outerbridge), la chimiste Andrea Singer (Allison Hossack), l'architecte Bill Malone (Michael Shanks) ainsi que le biochimiste russe, Sergei Andropov (Kavan Smith). Des tensions naissent au sein du groupe qui en outre rencontre plusieurs problèmes en chemin. Parfois involontairement drôle, surtout lorsque l'on apprend que leurs chances de survie sont de soixante-trois pourcents, que celles de revenir sur Terre sont de soixante-quinze et qu'un million de problèmes peuvent surgir durant le voyage, le voyage de nos cinq astronautes ressemble plutôt et d'emblée à une mission suicide.


Une aventure hypothétiquement de grande envergure mais des personnages comme enfermés dans une étroite boite de conserve. Vision due à un format 4/3 tout à fait inapproprié..


Ouais, absurde, donc. D'ailleurs, si un mathématicien consulte cet article, j'aimerais bien qu'il fasse le calcul entre ces trois données pour que l'on sache de manière exacte et définitive quelles sont les chances réelles pour la mission d'aboutir ! À la décharge du téléfilm de Neill Fearnley, il faut savoir que l'inconfort dans lequel fut effectuée la projection gâta fortement l'expérience. Issue d'une VHS en fin de vie depuis des décennies, un souffle permanent vint gâcher tout ou partie de la projection. Abîmée comme si elle avait auparavant servie de support à un porno visionné en boucle par un onaniste compulsif, cette vieille bande n’eut de cesse que de sauter, affichant même parfois des parasites plus réalistes que ne le seront jamais les filtres utilisés lors de l'usage de logiciels de montages vidéo... Passé ce détail relativement gênant, et même si la source de Escape from Mars avait été celle d'un Blu-ray 4K UHD, le résultat à l'écran aurait été indifféremment pathétique. On se fiche pratiquement de tout ce qui touche de près ou de loin à la vie personnelle des personnages. Une caractérisation Discount qui n'apporte rien à cette œuvre visuellement indigeste, tournée à l'intérieur d'une navette qui ressemble davantage à un assemblage de boites en carton peintes en blanc. Nous ne féliciterons donc pas l'équipe de sept personnes chargée des effets visuels ni les deux occupées à concevoir les effets physiques. Mieux vaut compter sur certaines bonnes vieilles recettes, quitte à ce que l'expérience furète avec l'épouvante comme pour La Galaxie de la terreur de Bruce D. Clark ou Inseminoid de Norman J. Warren. Lesquels démontrèrent qu'avec peu de moyens il est possible de produire des œuvres plutôt sympathiques. Mais pour rester collé à la thématique de Escape from Mars, inutile de préciser que des séries et pas mal de longs-métrages cinématographiques eurent comme objectif principal de mêler space opera et colonisation de Mars. Bref, de quoi faire le bon choix et éviter de perdre son temps devant ce très mauvais téléfilm de science-fiction...

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