Avec son titre (In
Space, No One...) et son retour
en arrière de dix-sept jours revenant sur les événements qui se
sont produits à bord du cargo
USCSS Maginot, le
cinquième épisode de la série Alien:Earth
devait ou aurait dû réconcilier les fans de la première heure.
Celles et ceux qui ne jurent que par Alien, le
huitième passager
de Ridley Scott et pour certains autres, que par Aliens,
le retour
de James Cameron risquent cependant de tomber bien bas. Tout laisse
pourtant entrevoir un hommage au premier long-métrage. Du réveil
des passagers de l'USCSS
Maginot
jusqu'à l'attaque du xénomorphe et l'évasion de l'unique
survivant... Reprenant certaines séquences iconiques du premier
long-métrage à avoir vu le jour en 1979, cet épisode laissait
espérer qu'enfin la série n'allait pas définitivement sombrer dans
le néant et dans l'indigence et pourtant, loin de satisfaire les
aficionados du xénomorphe, In
Space, No One... que
réalise Noah Hawley, auteur du tout premier, réussit tout de même
l'exploit de nous laisser indifférents. Prouvant s'il était besoin
que Ridley Scott avait déjà tout compris s'agissant de la manière
de construire son œuvre, parfaite à vrai dire, et auquel aucun
simulacre aussi pathétique fusse-t-il que ce cinquième épisode ne
pourrait faire de l'ombre. Ni même entacher. Concernant la créature,
et comme cela sera encore plus visible dans le prochain épisode, le
créateur de la série semble avoir choisit de lui couper
véritablement les couilles en amenuisant sa puissance par
l'entremise d'autres espèce extraterrestres et hostiles qui viennent
nous apprendre qu'il y a peut-être des moyens plus radicaux que
l'emploi d'armes à feu pour en venir à bout. Un gloubiboulga
indigeste qui donne à penser que le pire des dangers ne vient
peut-être pas du xénomorphe mais d'organismes beaucoup plus petits
et qui ont pour habitude de parasiter leurs hôtes ! Si le
script emprunte à celui du génial Dan O'Bannon et si les décors
rappellent bien évidemment ceux du cargo spatial Nostromo,
l'ambiance y est malheureusement mille fois moins anxiogène que dans
les aventures que partageaient Ripley, Dallas et le reste de
l'équipage ! Peut-être cela est-il dû à l'accoutumance ?
Ou
peut-être la responsabilité en incombe à un réalisateur et des
scénaristes qui plombent l'aventure de l'équipage du cargo USCSS
Maginot
en alignant des séquences de courses-poursuites et d'actes
horrifiques totalement vidés de leur substance ? Bien qu'à son
époque Ridley Scott était parvenu à signer un film terriblement
oppressant et jamais ennuyeux malgré un rythme relativement lent,
Noah Hawley n'a ici pas une once du talent de son prédécesseur et
signe avec In
Space, No One... une
pâle copie totalement dévitalisée... Maintenant, concernant
l'épisode suivant intitulé The
Fly,
il semblerait que l'on ait atteint un point de non retour... Sydney
Chandler continue d'incarner une Wendy toujours plus insupportable.
Surtout depuis qu'elle s'est découverte la capacité de communiquer
avec les xénomorphes (nous offrant ainsi des séquences parfaitement
ridicules). Mais lorsque son frère l'entend affirmer que l'un d'eux
pourrait ''être
gentil'',
on sent déjà venir pointer un petit goût de collaboration future
entre l'Homme et la Créature. Mais ça, encore, peut-être
aurions-nous pu l'envisager s'agissant de n'importe quelle autre
franchise de science-fiction horrifique mais de là à sacrifier le
xénomorphe sur l'autel d'une série qui de toute manière part dans
tous les sens, c'est non ! Ne parlons même pas de Samuel
Blenkin qui dans le rôle toujours plus arrogant du richissime Boy
Kavalier se présente à une réunion les pieds crasseux posés sur
la table ! Fidèle à la mollesse qui caractérisait déjà les
cinq précédents épisodes, réalisé par Ugla Hauksdóttir, The
Fly
évolue lui aussi très lentement. En ajoutant toujours plus de
couches scénaristiques successives à un récit qui se voudrait donc
plus profond tandis que l'on aurait sans doute aimé plus de
simplicité. Parasitisme, communication télépathiques, incidents en
tous genres, bavardages interminables, personnalités crispantes,
attitudes invraisemblables, ce sixième épisode est un festival qui
remet les pendules à l'heure et permet finalement de relativiser au
sujet de l'antépénultième et de l'avant-dernière itérations
signées Ridley Scott au cinéma en 2012 et 2017 (Prometheus
et Alien Covenant).
Et dire qu'il reste encore deux épisodes avant d'être
(définitivement?) débarrassés de cette série presque infâme qui
ne rend absolument pas hommage au mythique long-métrage originel...
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