Voici une œuvre que l'on
peut considérer comme un Objet Filmique Non Identifié. Ce qui tombe
bien, vu la catégorie dans laquelle il se situe. Film de
science-fiction et d'anticipation érotique, The Afterman
bénéficie d'une aura de film culte dans son pays et sans doute
également dans la plupart des trente pays dans lesquels son auteur
est parvenu à le distribuer. Rob Van Eyck, un nom qui fleure bon le
plat pays. Et en effet, l'auteur de ce très étrange petit film de
science-fiction est d'origine flamande. Un post-nuke qui comme dans
la majeure partie des cas, fait suite au succès de Mad
Max 2 de
George Miller sans toutefois parvenir à lui voler la vedette ni même
lui faire ombrage tant les moyens entreprit ici paraissent réduits
au strict minimum. Comme bon nombre d'ersatz, The
Afterman prend
forme à la suite d'une guerre nucléaire qui n'a laissé qu'un vaste
champ de ruines. Rob Van Eyck en profite pour asséner quelques
images d'archives guerrières afin de justifier son propos. Apparaît
ensuite à l'image, le héros, un adulte qui dans la force de l'âge
est enfermé dans un bunker depuis longtemps déjà. Lorsqu'il sort
dehors, c'est pour constater que la vie telle qu'il l'a connue par le
passé n'est plus. Alors que la seule personne avec laquelle il fut
en contact depuis tout ce temps fut le cadavre de sa mère conservé
dans une chambre froide (ce qui donne lieu à une scène de
nécrophilie incestueuse pas vraiment dérangeante), il est désormais
livré à lui-même et aux dangers extérieurs.
Ici,
pas de zombies, d'infectés, de maladies, ni de radiations. Mais des
groupes d'individus dont le héros incarné par l'acteur Jacques
Verbist (qui jouera dans une dizaine de métrages dont quelques
courts et la suite de The Afterman,
vingt ans plus tard) devra se méfier. Il l'apprendra d'ailleurs à
ses dépends puisqu'après sa sortie du bunker, il croisera la route
d'un groupe d'individus dont le chef le violera sans ménagements.
Plus tard, il découvre un couple lesbien faisant l'amour dans un
piscine intérieure, le sort de l'une d'elles étant scellé puisqu'en
prodiguant des caresses buccales à sa compagne en étant immergée,
celle-ci mourra noyée. On le voit très bien, le cinéaste belge
semble porté sur la chose du sexe. Car alors que le film n'a pas
exécuté un tiers de son intrigue, le spectateur a déjà été le
témoin d'un rapport sexuel nécrophile, d'un viol homosexuel, et
d'une relation saphique. Rob Van Eyck ne va d'ailleurs pas en rester
là puisque son héros va croiser la route d'un étrange couple de
fermiers retenant prisonnière une jolie jeune femme (interprétée
par Franka Ravet) qu'il parviendra à libérer à l'issue de sa propre captivité, après avoir tué l'individu masculin.
Les
deux interprètes se partageront alors la vedette d'une œuvre dont
on peut se demander alors où se situe l'intérêt, car à part de
longues scènes de sexe ennuyeuses et la traversée d'un territoire
qui évite scrupuleusement les villes, sans doute faute de moyens
financiers suffisants, The Afterman
est en terme d'intrigue, relativement plat. Que ceux qui ne parlent
pas le flamand se rassurent. Les dialogues tiennent sur trois ou
quatre lignes et ne nuisent aucunement à la compréhension du
déroulement de l'intrigue. En provocateur, Rob Van Eyck s'amuse à
rudoyer l’Église avec ses moines étranges dont l'un forcera notre
héros à pratiquer sur sa personne, une fellation. Rien de sérieux
là dedans, donc, et un long-métrage qui se situe davantage au
niveau des post-nuke italiens qui pullulèrent dans les années
quatre-vingt suite au succès de Mad Max
que de ce dernier. Une curiosité à réserver aux complétistes et
aux amateurs d'OFNIs. Les autres risquent de grandement s'ennuyer. A noter que
le cinéaste attendra vingt ans et l'année 2005 pour signer la suite
de son propre film avec Afterman 2,
et huit années supplémentaires pour Afterman
III: The Global Warming Disaster
(lequel n'est, parait-il, qu'un mix des deux premiers)...