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vendredi 8 juin 2018

The Afterman de Rob Van Eyck (1985) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Voici une œuvre que l'on peut considérer comme un Objet Filmique Non Identifié. Ce qui tombe bien, vu la catégorie dans laquelle il se situe. Film de science-fiction et d'anticipation érotique, The Afterman bénéficie d'une aura de film culte dans son pays et sans doute également dans la plupart des trente pays dans lesquels son auteur est parvenu à le distribuer. Rob Van Eyck, un nom qui fleure bon le plat pays. Et en effet, l'auteur de ce très étrange petit film de science-fiction est d'origine flamande. Un post-nuke qui comme dans la majeure partie des cas, fait suite au succès de Mad Max 2 de George Miller sans toutefois parvenir à lui voler la vedette ni même lui faire ombrage tant les moyens entreprit ici paraissent réduits au strict minimum. Comme bon nombre d'ersatz, The Afterman prend forme à la suite d'une guerre nucléaire qui n'a laissé qu'un vaste champ de ruines. Rob Van Eyck en profite pour asséner quelques images d'archives guerrières afin de justifier son propos. Apparaît ensuite à l'image, le héros, un adulte qui dans la force de l'âge est enfermé dans un bunker depuis longtemps déjà. Lorsqu'il sort dehors, c'est pour constater que la vie telle qu'il l'a connue par le passé n'est plus. Alors que la seule personne avec laquelle il fut en contact depuis tout ce temps fut le cadavre de sa mère conservé dans une chambre froide (ce qui donne lieu à une scène de nécrophilie incestueuse pas vraiment dérangeante), il est désormais livré à lui-même et aux dangers extérieurs.

Ici, pas de zombies, d'infectés, de maladies, ni de radiations. Mais des groupes d'individus dont le héros incarné par l'acteur Jacques Verbist (qui jouera dans une dizaine de métrages dont quelques courts et la suite de The Afterman, vingt ans plus tard) devra se méfier. Il l'apprendra d'ailleurs à ses dépends puisqu'après sa sortie du bunker, il croisera la route d'un groupe d'individus dont le chef le violera sans ménagements. Plus tard, il découvre un couple lesbien faisant l'amour dans un piscine intérieure, le sort de l'une d'elles étant scellé puisqu'en prodiguant des caresses buccales à sa compagne en étant immergée, celle-ci mourra noyée. On le voit très bien, le cinéaste belge semble porté sur la chose du sexe. Car alors que le film n'a pas exécuté un tiers de son intrigue, le spectateur a déjà été le témoin d'un rapport sexuel nécrophile, d'un viol homosexuel, et d'une relation saphique. Rob Van Eyck ne va d'ailleurs pas en rester là puisque son héros va croiser la route d'un étrange couple de fermiers retenant prisonnière une jolie jeune femme (interprétée par Franka Ravet) qu'il parviendra à libérer à l'issue de sa propre captivité,  après avoir tué l'individu masculin.

Les deux interprètes se partageront alors la vedette d'une œuvre dont on peut se demander alors où se situe l'intérêt, car à part de longues scènes de sexe ennuyeuses et la traversée d'un territoire qui évite scrupuleusement les villes, sans doute faute de moyens financiers suffisants, The Afterman est en terme d'intrigue, relativement plat. Que ceux qui ne parlent pas le flamand se rassurent. Les dialogues tiennent sur trois ou quatre lignes et ne nuisent aucunement à la compréhension du déroulement de l'intrigue. En provocateur, Rob Van Eyck s'amuse à rudoyer l’Église avec ses moines étranges dont l'un forcera notre héros à pratiquer sur sa personne, une fellation. Rien de sérieux là dedans, donc, et un long-métrage qui se situe davantage au niveau des post-nuke italiens qui pullulèrent dans les années quatre-vingt suite au succès de Mad Max que de ce dernier. Une curiosité à réserver aux complétistes et aux amateurs d'OFNIs. Les autres risquent de grandement s'ennuyer. A noter que le cinéaste attendra vingt ans et l'année 2005 pour signer la suite de son propre film avec Afterman 2, et huit années supplémentaires pour Afterman III: The Global Warming Disaster (lequel n'est, parait-il, qu'un mix des deux premiers)...

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