C'est en faisant des
recherches sur la toile que j'ai obtenu une réponse à la question
que je me suis posé en constatant que Virtuality : Le voyage
du Phaeton se
terminait de manière incompréhensible, au beau milieu d'une
intrigue tellement bancale qu'y assister ne fut pas loin de
ressembler à un calvaire. Ou comment perdre son temps inutilement.
En fait, si ce long-métrage réalisé par le cinéaste américain
Peter Berg n'a pas de fin, c'est parce qu'en fait de film, il s'agit
apparemment du pilote d'une série. Tellement mauvais qu'il n'y aura
d'ailleurs pas de suite. Il faut avouer qu'on ne sait pas s'il vaut
mieux en rire ou en pleurer car le contenu de cette œuvre qui dès
l'entame fait preuve d'un mauvais goût en matière d'esthétisme,
fait de Virtuality : Le voyage du Phaeton
le parent pauvre de la science-fiction. Ou comment investir de
l'argent, des dizaines de personnes et du temps inutilement.
Le
synopsis tient sur une énorme erreur scientifique, depuis résolue
mais apparemment ignorée par les scénaristes Ronald D. Moore et
Michael Taylor. En effet, contrairement à ce qui est avancé dans ce
téléfilm, Epsilon Eridani n'est pas le système solaire le plus
proche du notre mais Alpha Centauri. Bien entendu, l’œuvre de
Peter Berg datant de 2009 et l'information situant Alpha Centauri
dans une zone plus proche de nous que Epsilon Eridani ayant été
découverte quatre ans plus tard, on ne peut reprocher à Virtuality
de
diffuser de fausses informations. Sauf qu'en découvrant celui-ci
aujourd'hui, en 2018, le téléfilm a des allures de viande
faisandée.
D'une
crétinerie et d'une improbabilité crasses sous certains de ses
aspects les plus important, Virtuality semble
n'avoir été conçu que pour satisfaire un public essentiellement
jeune, composé d'amateurs de télé-réalité et de musique
fast-food indigeste. Car la télé-poubelle telle que certains la
nomment fort judicieusement est au centre d'un récit allant dans
beaucoup trop de directions pour que l'on s'intéresse vraiment à
l'histoire qui nous est contée. Alors que la vit sur Terre
s’essouffle, douze membres d'équipage sont envoyés dans l'espace
afin d'explorer le système solaire Epsilon Eridani. Un voyage long
de dix ans. Pour pallier aux difficultés que chacun pourrait
rencontrer, un ingénieux système de réalité virtuelle est
installé sur le vaisseau. Malheureusement, certains des modules
rencontrent des défaillances et semblent 'vouloir'
mettre en péril l'intégrité des membres de l'équipage.
Voilà
donc en gros autour de quel sujet tourne Virtuality.
Un sujet fort intéressant mais qui pille en réalité bon nombre
d’œuvres de science-fiction à commencer par la série Star
Trek,
le chef-d’œuvre de Stanley Kubrick 2001,
l'Odyssée de l'Espace,
ainsi que tout un pan du sous-genre 'space
opera'.
Sauf qu'ici, tout sonne faux. De l'insupportable bande musicale, en
passant par l'interprétation catastrophique des interprètes (on ne
croit pas un seul instant aux émotions qu'ils sont censés
transmettre), et jusqu'à cette parodie de télé-réalité qui ruine
le peu d'intérêt qui aurait pu naître de l'intrigue principale.
Parfois, on ne sait pourquoi, les dialogues se font intelligents.
Mais si rarement que noyés dans la foule d'échanges verbaux, ils
sonnent creux. On entend alors les interprètes lire leur texte avec
un affligeant manque de naturel.
Virtuality est
un ratage complet, dans tous les domaines qu'il investit. On comprend
mieux alors que sa diffusion ait été synonyme de bide et que les
producteurs aient décidé de n'en pas donner de suite. Une décision
à applaudir bien fort...