Quelle franche rigolade.
Et surtout, quelle perte de temps pour le spectateur et pour ceux qui ont mis leurs tripes dans cet ersatz d'Alien,
le Huitième Passager de
Ridley Scott et de The
Thing de
John Carpenter. Presque trente ans après sa sortie au cinéma,
Leviathan
de
George P. Cosmatos accuse son âge et ses sources d'influence. Il
fallait être un gosse sans cervelle pour sortir de la salle de
cinéma le sourire aux lèvres, content d'avoir assisté à un
spectacle aussi navrant, ou bien n'avoir encore jamais vu les deux
classiques cités ci-dessus. Surtout connu pour avoir incarné le
colonel Sam Trautman dans les trois premiers
volets de la saga Rambo (il
n'apparaîtra dans le quatrième que sous la forme d'un flash-back),
l'acteur Richard Crenna, mort d'un cancer du pancréas début 2003 y
campe le rôle du Dr Glen Thompson et donne la réplique à l'acteur
Peter Weller qui fit une carrière plutôt discrète jusqu'à son
interprétation du personnage d'Alex Murphy dans le fameux Robocop
de Paul Verhoeven. Les deux acteurs entretiennent un point commun
concernant le réalisateur de Leviathan.
Le premier joua dans le second volet des aventures de Rambo,
et le second dans l'excellent Of
Unknown Origin,
tout deux réalisés par George P. Cosmatos.
Leviathan,
lui, s'il n'est pas aussi désastreux que ces myriades de productions
italiennes s'étant emparées des classiques américains mêlant science-fiction
et épouvante demeure tout de même très en deçà de ces derniers.
Le cinéaste pousse parfois tellement loin l'hommage, qu'il se permet de
reprendre jusqu'à la fameuse réplique d'Aliens,
le Retour durant
laquelle la victime de l'une des créatures belliqueuses s'apprête à
donner naissance à un bébé monstrueux (Chestbuster). Alors que Rob
Bottin était chargé des remarquables effets-spéciaux de The
Thing,
c'est Stan Winston qui se retrouve en charge de ceux de Leviathan.
La similitude entre les travaux des deux experts en matière de
maquillages est étonnante et l'on remarquera, là encore,
l'inspiration de Stan Winston puisque sa créature ressemble en tout
points à celle du classique de John Carpenter.
C'en
devient presque gênant dès lors que le spectateur se verra obligé
de faire la comparaison entre les travaux des deux hommes. Un net
penchant verra le jour pour ceux de Rob Bottin. Sans doute du au
manque de visibilité lors des scènes à effets-spéciaux de
Leviathan,
George P. Cosmatos ayant semble-t-il beaucoup d'appréhension envers
la créature de Stan Winston. Plutôt que de l'exhiber sous tous les
angles, le cinéaste choisit de nous la montrer par petits bouts, et
de manière, à chaque fois, très succincte. Le récit, quant à
lui, est des plus dépouillé. Empruntant une nouvelle fois des idées
à d'autres, les scénaristes David Webb Peoples et Jeb Stuart
pillent quelques bonnes idées à Abyss
de
James Cameron. L'intrigue se situe comme dans ce grand classique de
la science-fiction dans les fond marins, et l'équipe constituée
autour de Peter Weller est là encore, en charge de forer les sols afin d'y
extraire du minerai d'argent. Seule différence entre les divers
protagonistes. Contrairement à ceux du film du James Cameron, ceux
de Leviathan
sont assez peu attachés les uns aux autres. A noter que parmi les
interprètes se trouve l'acteur Daniel Stern (Buzz « Sixpack »
Parrish), que les amateurs de films d'horreur auront reconnu pour
avoir notamment joué dans le plutôt glauque C.H.U.D
de Douglas Cheek en 1984. on notera également au passage la musique
composée par Jerry Goldsmith, auteur d'un paquet d'excellentes
bandes originales de films et déjà auteur d'une partition pour le
compte de George P. Cosmatos avec celle de Rambo
2 : la Mission
en 1985.
En
définitive, Leviathan
peut être considéré comme un sous-Alien,
un sous-The
Thing
et un sous-Abyss.
Un petit film mêlant comme les deux premiers, épouvante et
science-fiction mais sans le brio. Une œuvre qui se révèle tout à
fait regardable mais pourtant très nettement inférieure à ses
sources d'inspiration. Parfois tellement d'ailleurs, que certaines
situations prêtent carrément à sourire alors que le but recherché
était la peur. Pas vraiment remarquable mais néanmoins
divertissant...