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mardi 12 septembre 2023

Landscape with Invisible Hand de Cory Finley (2023) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Cory Finley peut remercier toutes celles et ceux qui avant lui ont conçu des œuvres de science-fiction dystopiques renvoyant généralement à des univers déshumanisés. En contrepartie, celles et ceux qui auront la chance de découvrir son dernier long-métrage intitulé Landscape with Invisible Hand pourront en retour le récompenser pour avoir su revigorer une thématique trop souvent employée pour demeurer innovante. Derrière ce titre mystérieux traduit chez nous sous celui de Paysage avec main invisible se cache effectivement une œuvre brillante inversant certaines valeurs propres au genre. Il ne s'agit donc plus d'évoquer un monde où les émotions doivent être abolies mais bien un univers où les exprimer demeure une question de survie. Ce que semblent avoir parfaitement compris les deux jeunes héros de ce récit prénommés Chloe (Kylie Rogers) et Adam Asante Blackk). Si la bande-annonce rend tout d'abord frileux, cette probable indifférence vient sans doute de la présence à l'image d'une race extraterrestre que l'on imagine mieux faire partie d'un film d'animation que d'un long-métrage réalisé avec d'authentiques interprètes. Si d'emblée l'apparence de ces créatures semble créer un fossé avec le sérieux du propos, les spectateurs seront très rapidement rassurés en réalisant qu'ils sont tout d'abord davantage évoqués que révélés à l'image. Alors que dans la plupart des dystopies de ce type les émotions sont annihilées, le fait est que dans Landscape with Invisible Hand, l'absence totale d'émotion chez ces extraterrestres connus sous le nom de Vuvv ainsi que leur méthode de reproduction asexuée est une mine d'or sur laquelle vont se projeter Chloe et Adam afin de subvenir aux besoins de leurs familles respectives. Deux familles qui vivent sous le même toit, la première ayant été accueillie par la seconde. Landscape with Invisible Hand reprend le concept de Elysium de Neil Blomkamp dans lequel les riches vivent au dessus de nos têtes dans des stations spatiales qui leurs sont strictement réservées tandis que le reste de la population survit à la surface de notre planète. Dans un cas comme dans l'autre, l'un des parents est absent. Si les Marsh sont tout d'abord généreusement accueillis dans la cave des Campbell, les problèmes de cohabitation vont très rapidement faire surface. Contrariant ainsi l'idée suscitée par nos deux adolescents de créer un podcast traitant des sentiments amoureux à l'attention des Vuvv...


De quoi enrichir le quotidien de nos deux familles puisque plus le nombre de Vuvv croît parmi les abonnés et plus Chloe et Adam accumulent de l'argent. Mais l'on ne trompe pas une race dont l'intelligence est infiniment supérieure à celle des humains. Car alors que de réels sentiments naissent au départ entre les deux adolescents, les disputent répétées entre leurs parents respectifs vont abîmer leur amour l'un pour l'autre. Chloe et Adam vont ainsi faire croire qu'ils s'aiment toujours jusqu'à ce que le parent d'un Vuvv réalise qu'ils font semblant... Tout d'abord, nous passerons sur l'apparence absolument ridicule des créatures extraterrestres qui semblent être tirées d'un banal film d'animation en images de synthèse. Ôtée leur étrange physionomie, Landscape with Invisible Hand fourmille d'idées originales beaucoup trop nombreuses à énumérer et qui à elles seules constituent le socle du récit. Si sur cette Terre futuriste (l'action se déroule dans les années 2030) cette vision de notre planète dont les règles sont désormais régies par des êtres venus d'ailleurs peut paraître relativement commune, il demeure des éléments qui constituent une véritable plus value qui renforce l'intérêt de l'histoire. Tout d'abord, l'invasion de notre planète par cette vision très enfantine d'une entité extraterrestre semble être moins traitée sous un angle coercitif que sous le concept de Soft power. Et pourtant, il est bien question ici de rééducation (de formatage culturel et intellectuel) et de mépris envers celles et ceux pour lesquels les Vuvv n'ont aucune espèce d'intérêt. Le réalisateur traite les ressources humaines sous un angle superfétatoire. Pour exemple, cet ancien neurochirurgien devenu chauffeur sur l'une des plate-formes aériennes qui gagne cinq fois son ancien salaire en est le parfait témoin. Sous ses allures de teen-movie, Landscape with Invisible Hand traite de sujets divers et variés qui nie à la monotonie un quelconque droit de présence à l'image. Parfois poétique et souvent étrange, le long-métrage de Cory Finley est passionnant de bout en bout. N'abusant pas des effets mais interrogeant ses protagonistes sur des questions sociales et existentielles, cette adaptation tirée du roman éponyme de MT Anderson est une réussite...

 

mardi 2 mars 2021

The Map of Tiny Perfect Things de Ian Samuels (2021) - ★★★★★★★★☆☆

 



Et voilà ! Encore une fois cet orgueil et cette aigreur mal placés du vieux con qui refuse, selon lui, qu'on l'efface insidieusement des plannings. Celui qui rejette l'idée que le monde appartient désormais à d'autres, plus jeunes, qu'il a l'outrecuidance de juger incapables de réflexion. Six minutes, pas une de plus. C'est le tant qu'il lui fallut pour dire ''non, cette came là, je leur laisse bien volontiers''. Erreur. The Map of Tiny Perfect Things est de ces longs-métrages qui outre ses éminentes qualités narratives, peut ou doit faire réfléchir sur la condition des plus de trente ans qui peu à peu disparaissent de l'horizon au profit de vedettes plus jeunes, attirant ainsi volontairement un public qui voudrait leur ressembler. C'est un fait, le cinéma commercial ne nous appartient plus. Et en même temps, si l'on remonte dans un passé pas si lointain, nous fûmes les enfants d'un cinéma qui lui-même semblait privilégier un public adolescent. Friday 13th en est l'un de ses plus brillants représentants. À la différence de quoi, à l'époque, les jeunes servaient plus que jamais par la suite de chair à saucisse. Boutonneux, pas très malins et surtout obsédés par le sexe et la drogue, on ne peut pas dire qu'ils étaient savamment mis en valeur. Contrairement aux adolescents d'aujourd'hui qui sur petits et grands écrans semblent avoir intellectuellement fait un bon de géant entre l'enfance et le monde des adultes. Ne reflétant pas systématiquement l'âme de ceux que nous croisons, au demeurant...


Il y a deux jours, je lisais la très courte éloge ultra-prétentieuse d'Andy Samberg qui affirmait que Palm Springs de Max Barbakow poussait à un niveau supérieur le concept d'Un Jour sans Fin de Harold Ramis. De quoi faire les gros yeux et me convaincre que le type est fou ! Concept repris également à quelques mois d'intervalles par un autre cinéaste autrement plus inspiré en la personne de Ian Samuels, auteur il y a trois ans d'un premier long-métrage, la comédie romantique Sierra Burgess is a Loser, et désormais réalisateur de The Map of Tiny Perfect Things. Une œuvre se situant à des kilomètres du long-métrage de Max Barbakow. Fine, touchante, et élevant, elle, sinon le concept d'Un Jour sans Fin, du moins celui de Palm Springs. Surtout, Ian Samuels prouve que le sujet peut encore nous offrir de savoureux instants de cinéma consacrant leur thème aux boucles et aux paradoxes temporels, même projetés sur ''petits écrans''. Adaptation de la nouvelle éponyme écrite par le journaliste américain Lev Grossman, le film de Ian Samuels peut lui, se revendiquer d'un héritage laissé par Harold Ramis. Non seulement les mises en situation de ses deux principaux interprètes que sont Kathryn Newton et Kyle Allen s'avèrent intelligemment construites, mais de plus, le film délivre un message humaniste relativement touchant. Alors, bien sûr, il n'échappera à personne que les héros Margaret et Mark figurent l'expression d'une Amérique propre sur elle. Des individus stéréotypés, exemples à suivre pour la jeunesse américaine, mais dont les inquiétudes et les questionnements demeurent universels. Ludique, frais, poétique, très bien mis en scène et interprété, The Map of Tiny Perfect Things est une excellente surprise dont je dois finalement la découverte à que je remercie chaleureusement...


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