Nombre de longs-métrages
de science-fiction mettent en scène androïdes, cyborgs, robots,
automates et humanoïdes en tous genres. Des machines généralement
conçues pour être mises au service de l'homme jusqu'à ce que l'une
ou plusieurs d'entre elles se mettent à dérailler et se révolter
contre leurs concepteurs. La plus illustre des franchises dans ce
domaines reste sans doute Terminator
dont les deux premiers volets réalisés par James Cameron demeurent
de véritables classiques selon les amateurs de science-fiction
dystopique. On citera également le Blade Runner
de Ridley Scott et des choses un peu plus récentes comme le Ex
Machina d'Alex
Garland. Réalisés par une grande majorité d'hommes, il arrive
pourtant parfois qu'une femme se penche sur le sujet comme très
récemment avec le Simulant
de la canadienne April Mullen qui loin d'être une amatrice a débuté
sa carrière il y a une quinzaine d'années. Sans atteindre la
tension ni les qualités narratives des classiques susmentionnés,
son dernier long-métrage possède des atouts non négligeables qui
rendront l'expérience relativement agréable. Rien de
fondamentalement innovant cependant comme nous le verrons plus loin
puisque le sujet ayant été maintes fois traité sur grand écran,
on ne s'étonnera pas à ce qu'une certaine redondance apparaisse à
travers la quasi totalité des sujets évoqués dans cette œuvre
développée à partir d'un scénario écrit le scénariste par Ryan
Christopher Churchill...
Simulant VS T-800 VS Réplicants
L'on observera très
rapidement l'infime frontière qui sépare le sujet du film de ceux
des œuvres invoquées un peu plus haut. D'emblée, les simulants du
film, ces humanoïdes contraints par des règles qui les empêchent
en outre de faire du mal aux êtres humains ou de commettre un acte
contraire aux législations en vigueur à l'échelle locale ou
internationale, apparaissent comme un alternative aux machines de
guerre qui dans un futur proche entraient en conflit avec l'humanité
dans les deux premiers volets de la saga Terminator.
Sauf qu'ici, le concept est inversé et ressemble donc davantage à
celui de Blade Runner
dans lequel des réplicants de modèle Nexus-6 étaient pourchassés
par l'ancien Blade
Runner
Rick Deckard afin de retrouver et éliminer plusieurs de ces modèles
devenus depuis des fugitifs. Dans un cas comme dans l'autre, c'est
l'idée d'humanisation des androïdes qui est remise en cause et non
plus seulement l'annihilation de l'espèce humaine par des machines
conçues pourtant par ses représentants comme cela était le cas
chez James Cameron. Simulant ouvre
d'intéressantes perspectives et peut s'envisager comme une préquelle
non officielle des Terminator
puisque ce besoin pour le personnage de Casey Rosen (l'acteur Simu
Liu) d'humaniser les Simulant
au point que la distinction entre eux et l'homme devient quasiment
impossible et cela contrairement aux restrictions imposées par
l'agence Nexxera,
laquelle définie en outre certaines limites à ce sujet...
Homme-Dieu et Sextech
Si
certains envisagent déjà d'entretenir des relations sexuelles non
plus avec des êtres exclusivement faits de chair et de sang,
d'autres se projettent également dans un monde pas si lointain de
nous (une trentaine d'années environ) en estimant qu'une majorité
des hommes et des femmes auront davantage de relations charnelles
avec des machines qu'avec leurs semblables. Une conception de l'amour
abordée dans le cas de Simulent
dans lequel une femme vit auprès d'un androïde, parfaite réplique
physique de son époux mort dans un accident de voiture et où un
génie de l'informatique, Casey Rosen, entretient une relation
sexuelle avec sa voisine, une machine dont il a ''boosté'' les
performances cérébrales ! Doté d'effets-spéciaux discrets
mais convaincants, le long-métrage d'April Mullen assène le récit
de flash-back inintéressants et qui malheureusement ne participent
jamais de l'intérêt pour ce couple dont la présence vient miner
une partie de l'intérêt tournant autour de la traque de Casey
Rosen. Le film tente d'apporter un discours moral sur l'emploi et
donc l'exploitation d'individus parfaitement semblables aux êtres
humains à travers le personnage incarné par Simu Liu, lequel
choisit à ses risques et périls de leur offrir une totale
autonomie. En charge de la bande musicale, le trio canadien
Blitz//Berlin pompe parfois sans scrupule celle que composa
l'américain Brad Fiedel pour Terminator et notamment lors d'une
séquence de course-poursuite. Au final, Simulent est
un sympathique film de science-fiction matinée d'action qui n'a
malgré tout aucune chance de faire de l'ombre aux classiques du
genre...
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