mercredi 12 novembre 2025

Le grand déplacement de Jean-Pascal Zadi (2025) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

1968, 2001, l'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick. 1979, Stalker d'Andreï Tarkovski, Star Trek de Robert Wise et Alien, le huitième passager de Ridley Scott. 1983, L'étoffe des héros de Philip Kaufman. 1995, Apollo 13 de Ron Howard... 2025 ? Alors qu'il va falloir encore patienter quelques dizaines de jours avant de pouvoir découvrir sur grand écran le troisième volet de la franchise Avatar de James Cameron intitulé De feu et de cendres (dont la sortie est prévue pour le 17 décembre prochain), les amateurs de space-opera auront été contraints cette année de ronger leur frein d'impatience en se coltinant Le grand déplacement de et avec Jean-Pascal Zadi dont on connaît son point de vue sur le racisme anti-blancs ! Une hérésie ? Pourquoi pas si l'on se positionne de son côté. Ce qui permettra notamment à ce fils d'ivoiriens né à Bondy dans le département de Seine-Saint-Denis de lancer quelques torpilles bien comme il faut contre l'homme blanc à travers le personnage de Frantz Dubois (l'humoriste Fary). Poursuivant ainsi son message en s'attaquant à la politique totalitaire américaine s'agissant de la conquête spatiale. Jean-Pascal Zadi n'y va donc pas avec le dos de la cuillère mais plutôt avec le tranchant mal aiguisé de la pelle en enfonçant des portes déjà ouvertes bien avant qu'il ne s'y mette lui-même. Ce qui ne l'empêche bien évidemment pas d'en faire de même avec les noirs et les arabes. Traitant ainsi de l'Afrique en des termes qui sans doute auront fait bondir d'effroi certains frileux en matière d'humour noir et pourquoi pas des musulmans modérés qui ne souffrent plus que l'on renvoie leur religion à l’extrémisme sur lequel certains font leur marché. Comédie de science-fiction ''afro-futuriste'' d'où émane sans doute là encore un brin d'ironie s'agissant de cet ''afrocentrisme'' qui pollue plus ou moins les esprits en réécrivant certaines pages de l'Histoire en la modifiant à partir du point de vue de ''pseudo-intellectuels'' se réappropriant tout ou partie de celle qui fut développée en Europe et plus généralement en Occident, Jean-Pascal Zadi défouraille à sa façon la plupart des ''communautés''. A la manière d'un Fabrice Eboué mais sans la même finesse d'écriture.


Tandis que le nouveau long-métrage de ce dernier (Gérald le conquérant) a été repoussé en décembre alors qu'il devait sortir en avril et ce, pour d'obscures raisons telles que les thématiques entourant le régionalisme et l'identité nationale (deux gros mots désormais interdits sur notre territoire, sous peine d'être traités de fachos), les critiques qu'il faut émettre au sujet du grand déplacement le doivent être surtout au sujet de la mise en scène et de l'écriture elles-mêmes me semble-t-il ! Car loin d'atteindre les cimes du film de science-fiction à tendance Space Opera, le dernier long-métrage de Jean-Pascal Zadi souffre tout d'abord d'une durée qui l'empêche de développer un scénario véritablement ambitieux. Dans un futur tellement proche qu'aucune date précise n'est affichée, la Terre est en danger. Mais lorsque certains des personnages du récit évoquent cette problématique, il s'agit surtout de parler d'Afrique et de la sauvegarde de son peuple. C'est ainsi qu'intervient l'UNIA. Une agence astronautique d'origine africaine fantaisiste créée pour le film (tandis que plusieurs pays continentaux travaillent réellement sur la conquête spatiale) et aux commande de laquelle l'on retrouve l'actrice Claudia Tagbo dans le rôle de Madame Zokou. Un projet ambitieux de colonisation d'une exoplanète rendu possible grâce à une plante censément disparue et qui permet de produire de l'ergol, une substance permettant la propulsion de fusées ! Les États-Unis ayant pour projet de lancer leur propre fusée, la responsable de l'UNIA décide d'avancer la date de départ des membres de l'équipage du ZION 63 après qu'ils aient suivi des examens ainsi qu'une formation... Si sur le papier Le grand déplacement paraît effectivement ambitieux, à l'image, le résultat se révèle relativement piteux. Dans le rôle du pilote de chasse Pierre Blé auquel ont été confiées les commandes du ZION 63, Jean-Pascal Zadi incarne un véritable abruti qui sème la zizanie au sein de l'équipage. Réduit à une durée de quatre-vingt trois minutes, le film n'a malheureusement pas les moyens d'exploiter toutes les idées du script en profondeur. Et s'agissant tout d'abord d'une comédie ''noire'' (sans mauvais jeux de mots), il s'agit moins pour son auteur d'exploiter le filon de la conquête spatiale africaine que de cumuler un certain nombre de gags dont le résultat n'est malheureusement pas toujours fructueux...

 

lundi 3 novembre 2025

Chien 51 de Cédric Jimenez (2025) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Bac Nord ? Ouais, sympa, sans plus. Novembre ? Pas vu ! Apparemment tiré du roman Chien 51 auréolé du prix 2022 des Écrivains du Sud, le projet portant sur la version cinématographique a été confié à Cédric Jimenez qui plutôt que de se conformer strictement au récit d'origine a choisi de concentrer l'action autour de ses deux principaux personnages incarnés à l'écran par Gilles Lellouche et Adèle Exarchopoulos. Mais le cinéaste se veut tout d'abord rassurant. S'il n'évoque pas directement le genre ''science-fiction'' auquel il préfère celui, très proche, de la ''dystopie'' sans doute pour créer un lien avec ses précédents longs-métrages, Chien 51 permettra assurément aux amateurs de l'un et de l'autre de ces deux genres intimement liés de découvrir sa vision d'un monde ou plutôt d'une France, totalitaire et ségrégationniste. Ici, pas question de séparer le français de souche de l'homme venu d'un autre continent. La ségrégation est ici sociale, balisée à travers trois zones qui contraignent à montrer patte blanche si l'on veut pouvoir passer des unes aux autres. Le film de Cédric Jimenez se déroulant dans un futur proche où les technologies les plus récentes servent les forces de l'ordre dans leur action quotidienne, celui-ci met en scène Gilles Lellouche dans le rôle de Zem Brecht, un flic issu de la Zone 3, ainsi qu'Adèle Exarchopoulos dans celui de Salia Malberg, une inspectrice de la Zone 2. Contraints de collaborer ensemble après l'assassinat de l'inventeur de l''intelligence artificielle Alma Georges Kessel, le principal suspect est Jon Mafram (Louis Garrel), le chef d'un groupe anarchiste connu sous le nom de BreakWalls ! Malgré leurs différences, Zem et Salia vont s'unir afin de retrouver le coupable, démasquant par là-même une conspiration de très grande ampleur... Bon, ben, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Que j'aurais bien aimé pouvoir sortir de la salle avant la fin de la séance ? C'est un fait, mais la méticulosité avec laquelle je me borne à respecter le concept du ''Un film vu en entier = Une critique'' ne peut évidemment pas souffrir de l'idée que je m'installe devant mon clavier après avoir quitté une salle bien avant la fin d'une projection !


Bref, sans être de ces supplices qui me pousseraient presque à ruer dans les brancards pour me faire rembourser tel le cupide et avare personnage qui compte ses sous jusqu'au dernier centime, je dois avouer que Chien 51 m'a laissé du plus beau marbre, celui que l'on peut ressentir devant une œuvre d'où ne se dégage pas la moindre émotion. S'agissant d'un long-métrage hexagonal tourné dans notre beau pays et pourtant sur des terres dont les brochures de voyages ne vantent jamais les hypothétiques mérites (le film a été tourné dans les quartiers nord de Marseille), je me demande dans quelles dispositions psychologiques il faut au préalable se positionner pour que le spectateur accepte de se vautrer devant un spectacle qui régurgite (pour ne pas dire, vomit) tout ce que la science-fiction dite dystopique a engendré depuis bien longtemps. L'originalité n'étant absolument pas au rendez-vous, malgré un budget tournant autour des cinquante millions d'euros et la présence de stars françaises aidant supposément à l'adhésion des spectateurs, Chien 51 n'est qu'une vague réminiscence de tout ce que l'on connaît sur le sujet des ''Terres Parallèles'' recourant à l'autoritarisme. Avec son bagage cinéphilique, le spectateur aura donc tout loisir de se faire sa propre opinion, armé d'une base plus ou moins solide. Chez moi comme chez beaucoup de fans de science-fiction comme je le suppose, il est presque inévitable de passer outre le souvenir du Blade Runner de Ridley Scott. L'imagerie asiatique, avec ces immenses panneaux publicitaires, cette Street-Food vendue par des réfugiés du Pays du Soleil Levant ou encore Gilles Lellouche, peroxydé, comme en son temps l'immense Rutger Hauer ! Quant au contexte social, chacun y verra matière à comparer le film de Cédric Jimenez avec ses propres ''classiques''. Quant à moi, c'est bien le Land of the Dead de George Romero qui s'imposa ! Visuellement, je n'ai eu de cesse que d'essayer d'effacer de ma mémoire le souvenir de Banlieue 13 et de sa séquelle auxquels l'esthétisme de Chien 51 se raccroche, me semble-t-il, furieusement. Un visuel enrobé de surcroît d'effets-spéciaux parfois dignes d'une cinématique de jeu vidéo du type GTA lors des séquences de courses-poursuites en voiture. Le film est sorti voilà tout juste deux semaines qu'il paraît avoir déjà pris un sérieux coup de vieux. Dommage ? À vrai dire, non ! J'irais même jusqu'à affirmer que l'on s'en fiche un peu s'agissant d'un matériau de base qui selon le réalisateur lui-même n'a de toute manière n'a pas été traité dans son ensemble... Un film creux, crâneur et se réduisant intellectuellement au niveau des pires blockbusters d'action américains ! Bref, remboursez !

 

mercredi 29 octobre 2025

The Vindicator de Jean-Claude Lord (1986) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

The Vindicator ou Frankenstein '88 (à ne pas confondre avec la truculente comédie fantastique Frankenstein 90 de Jean Jessua avec Eddy Mitchell, Jean Rochefort et Fiona Gélin) est le dixième long-métrage du réalisateur et scénariste canadien Jean-Claude Lord. Un cinéaste qui fut notamment l'auteur en 1982 du sympathique Terreur à l'hôpital central dans lequel Michael Ironside traquait et terrorisait Lee Grant un an avant de devenir l'un des valeureux résistants de la géniale série télévisée de science-fiction V. Bien que The Vindicator semble effectivement tout d'abord être inspiré par le mythe de Frankenstein mais aussi par le premier volet de la franchise Terminator que James Cameron réalisa en 1984, le plus curieux avec ce nanar de science-fiction est qu'il semble développer certaines thématiques qui le rapprochent d'un autre classique de la science-fiction dystopique qui pourtant ne verra le jour qu'en 1987 : Robocop. Et ce, dans des proportions telles que l'on se demande si les scénaristes Michael Miner et Edward Neumeier ne seraient pas quelque peu inspirés du script conçu par Edith Rey et David Preston pour le long-métrage de Paul Verhoeven. Car s'il est entendu que le scientifique Carl Lehman employé par la société ARC n'est pas un flic, la première partie de The Vindicator ressemble presque point par point à celle qui sera développée lors du premier acte de Robocop. Ici, le personnage central incarné David McIlwraith est victime d'un ''accident'' alors qu'il tente d'éviter une catastrophe dans le laboratoire de recherche où il travaille. On le sait très rapidement, l'homme derrière la mort de Carl est Whyte (l'acteur Richard Cox), collaborateur et chef de projet ambitieux qui face aux menaces du scientifique de tout révéler sur certains de ses agissements a trouvé un moyen d'éliminer cet empêcheur de tourner en rond... Laissant ainsi seule une veuve prénommée Lauren, laquelle porte leur futur enfant (l'actrice Teri Austin que l'on a pu notamment découvrir dans la série Côte Ouest ou dans L'esprit de Caïn de Brian De Palma). Après son enterrement, le corps de Carl va être cependant récupéré afin de subir une expérience qui le ramènera à la vie (d'où le titre alternatif de Frankenstein '88 qui le rapproche du mythe créé par Mary Shelley dans son ouvrage Frankenstein ou le Prométhée moderne)...


Désormais transformé en un cyborg doté d'une force incroyable, Carl est bien décidé à se venger de ceux qui l'ont assassiné tout en cherchant à protéger la vie de Lauren. Laquelle peut apparemment et malgré tout compter sur le soutien de son ami Burt (Maury Chaykin). Tandis que Carl est devenu hors de contrôle et qu'il a échappé à Whyte, ce dernier lance à sa recherche Hunter (l'ancienne égérie de la Blaxploitation Pam Grier), jeune ''panthère noire'' armée jusqu'aux dents et spécialisée dans la traque et l'élimination d'individus qu'elle est payée pour tuer ! Mais malheureusement pour elle ainsi que pour son employeur, Carl va se montrer difficile à faire disparaître. En cause : l'armure métallique qui le recouvre presque intégralement et qui s'avère résistante aux impacts de balles ! The Vindcator est donc plus proche de Robocop que de Terminator alors que l'on s'attendait à un avatar pompant scrupuleusement le classique de James Cameron. Outre les séquences d'action, Jean-Claude Lord tente d'injecter à son œuvre une petite touche de psychologie à travers la personnalité de Carl dont le revêtement électro-métallique ne l'empêche pas d'avoir conservé des sentiments humains. Surtout envers son épouse Lauren qu'il tente de protéger quels que soient les moyens. Si le film commence de manière plutôt encourageante même si l'on sait très bien que l'on met les pieds dans une production plus proche du nanar que du chef-d’œuvre de la science-fiction, la suite n'est malheureusement pas du même acabit. The Vindicator est lent, ponctué d'interminables et répétitifs ventres mous. Vanté à l'époque pour leur qualité par certains critiques, les effets-spéciaux sont en réalité d'une grande médiocrité. Pourtant conçus par l'un des maîtres en matière d'effets-spéciaux animatroniques Stan Winston auquel on doit notamment tout ou partie de ceux de Terminator 2 : le jour du jugement et Aliens : le retour de James Cameron, The Thing de John Carpenter ou encore Jurassic Park de Steven Spielberg, celui qui pourtant travailla deux ans plus tôt sur ceux du deuxième chapitre de la franchise Vendredi 13 signe ici des Fxs déplorables. Un cyborg qui a plus l'air de porter comme armure une couverture de survie dorée qu'une combinaison à l'épreuve des balles. Bref, un bon gros nanar...

 

jeudi 16 octobre 2025

Electric Dream de Robert Barron (1984) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 



À la lecture des nombreux commentaires s'agissant d'Electric Dream du réalisateur, scénariste et producteur américain Robert Barron, l'engouement avec lequel s'expriment à son sujet les critiques laissait envisager une expérience hors du commun, renvoyant à une époque que nombre de cinéastes tentent aujourd'hui de faire ressurgir par l'application du concept de Revival. Sans doute faut-il avoir connu cette comédie romantique et de science-fiction pour y être autant agrippé que le sera l'année suivante votre serviteur au sujet du formidable Breakfast Club de John Hugues. Pourtant sans commune mesure avec Terminator de James Cameron qui verra le jour sur son territoire d'origine à trois mois d'intervalle seulement, Electric Dream peut être considéré comme l'un des premiers longs-métrages à s'être penché sur une thématique dont la récurrence s'accélérera au fil des décennies. Avant que l'Intelligence Artificielle ne prenne le pas sur celle des ingénieurs qui en furent les fondateurs, en cette année 1984, le film de Robert Barron et encore plus celui de James Cameron façonneront chacun à leur manière différentes étapes dans l'évolution des machines. Le premier pouvant être conçu comme une involontaire préquelle au second. Des débuts hésitants, projetant la dite Intelligence Artificielle sur une machine heureusement dénuée de jambes et de bras mais en revanche dotée de capacités de calculs et d'une ''réflexion'' dus au booste dont elle a bénéficié de la part de son propriétaire Miles Harding (Lenny Von Dohlen). Employé d'une entreprise d'architecture souvent en retard au travail, c'est sur les conseils d'un ami et collègue de travail qu'il prend la décision de s'acheter un ordinateur. Electric Dream ayant plus de quarante ans, la machine en question apparaîtra bien désuète au regard des monstres de technologies actuels. Notons que le personnage, lequel avoue ne rien y connaître en matière d'informatique, semble un peu trop rapidement s'accorder avec les fonctions de sa nouvelle acquisition. Pour un type qui n'y connaît pas grand chose, le voilà déjà en train de doter son appartement de fonctions domotiques (concept qui fut démocratisé dans les années 70 grâce au protocole X10) qui ne vont d'ailleurs pas forcément lui faciliter la tâche...


Le film nous présente ensuite la jeune et jolie Madeline (Virginia Madsen). Joueuse de violoncelle talentueuse au sein d'un orchestre philharmonique, celle-ci vient de s'installer dans le même immeuble que Miles. Un jour, alors qu'elle répète dans son appartement tandis que l'architecte est parti travailler, l'ordinateur de Miles répond à chaque note produite par l'instrument de la jeune femme. Séduite mais ne sachant pas que la musique qu'elle a entendu dans l'appartement voisin n'a pas été produite par Miles mais par son ordinateur, Madeline commence à s'intéresser de très près à son voisin... Partant d'un postulat dans lequel s'imbriquent des théories aussi peu compatibles que le trio amoureux entre deux être de chair et de sang et un appareil informatique, Robert Barron signe une œuvre logiquement larguée en matière de technologie même si le sujet conserve même aujourd'hui tout son intérêt et peut être vu comme l'ancêtre d'un long-métrage tel que T.I.M de Spencer Brown ou comme celui de l'excellente série allemande Cassandra de Benjamin Gutsche qui virent le jour ces dernières années. Le principal soucis avec Electric Dream est qu'il faut probablement avoir connu le film à l'époque de sa sortie pour en avoir conservé un amour que l'on peut juger de démesuré lorsqu'on ne le découvre que quarante ans plus tard. Non pas que le film soit mauvais mais avec le temps, il faut avouer que cette bluette entre deux être au demeurant charmants et un ordinateur qui va montrer de dangereux signes de jalousie a sans doute perdu de la superbe dont il devait sans doute être doté en 1984. On passera sur le charme visuellement ''arriéré'' de la technologie appliquée à l'image de ce cube aux fonctions limitées mais boostées lors de son raccordement au super-ordinateur du boss de Miles par connexion ''Internet'' (Pour info, Internet fut issu au 1er janvier 1983 du projet de recherche Arpanet). Bourré de séquences musicales (à vrai dire trop nombreuses) lors desquelles les plus vieux reconnaîtront certainement quelques classiques de la pop (The Dream et Love is Love de Culture Club, Chase Hunter de Heaven 17, etc...), la bande musicale est notamment signée par Giorgio Moroder, compositeur italien de musique disco dans les années 70 avant de travailler pour le cinéma où il composa en outre la mythique partition de Midnight Express d'Alan Parker...

 

lundi 6 octobre 2025

Future Zone de David A. Prior (1990) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

En 1989, le réalisateur, scénariste, producteur, directeur de la photographie et monteur américain David A. Prior signait Future Force. Un film d'action mâtiné d'une petite touche de science-fiction dans lequel l'acteur David Carradine interprétait le rôle de l'un des plus influents membres de la Civilian Operated Police Systems, alternative beaucoup plus efficace d'une autorité qui depuis de nombreuses années s'est malheureusement avérée être impuissante face à la criminalité qui gangrène la ville de Los Angeles. L'on y découvrait les agissements d'Adams (William Zipp), le propre chef de l'organisation. Un homme corrompu qu'allait donc combattre notre héros, épaulé par une journaliste (Anna Rapagna dans le rôle de Marion Sims)... Quelques années ont passé et depuis, la direction de la Civilian Operated Police Systems a été confiée à Mickland (Charles Napier, dans un rôle le sous-employant). John Tucker (qui est donc toujours incarné par David Carradine) est désormais marié à Marion (cette fois-ci interprétée par l'actrice Gail Jensen). Dans cette seconde aventure, John Tucker continue à combattre la criminalité au sein de la COPS. Alors qu'il vient d'abattre trois membres d'un réseau de drogue dirigé par un certain Hoffman (Patrick Culliton) et après en avoir arrêté un quatrième, lorsque celui-ci quitte les lieux pour retourner dans les locaux de l'organisation, un étrange halo de lumière bleue fait son apparition... Surgit alors un homme armé d'un étrange boîtier qui se déplace jusqu'à se présenter aux portes de l'organisation où il fait montre de ses exceptionnelles capacités de tireur. Si l'on ne sait rien de cet inconnu, celui-ci semble cependant très intéressé par John Tucker qu'il suit de très près. En parallèle, Marion annonce à son époux qu'elle a une grande nouvelle à lui annoncer. Mais alors que John doit la rejoindre chez eux afin d'entendre ce qu'elle a prévu de lui dire, les choses ne vont pas se dérouler comme prévu : En effet, alors que la COPS a récupéré plus de cent kilos de cocaïne pure après que Tucker se soit chargé plus tôt des employés de Hoffman, ce dernier, avec la complicité forcée de Mickland (qu'il manipule en le menaçant de s'en prendre à sa famille), lance ses hommes à sa recherche afin qu'il soit assassiné... Tandis que Future Force était une petite série B d'action et de science-fiction plutôt sympathique, David A. Prior signe avec Future Zone une suite qui ne déroge pas à la règle puisque là encore, le cinéaste mélange les deux genres.


Mais alors que dans le premier opus la science-fiction n'était traitée qu'à travers l'évocation d'un futur très proche et à travers celle d'un gant permettant à Tucker de démultiplier sa force physique, Future Zone suscite l'intérêt du spectateur pour le voyage dans le temps. Repoussant même le concept jusqu'à inscrire dans cette thématique celle du paradoxe temporel ! Mais cette séquelle n'étant pas d'une efficacité, d'un sérieux ou d'une maîtrise redoutables en la matière, dans sa forme, Future Zone est d'abord et avant tout un film d'action. Bourrin, juste ce qu'il faut. Avec un David Carradine prônant une attitude de cow-boy des temps modernes dans une ville toujours plus gangrenée par la violence. L'un des atouts de cette suite se situe dans la présence de Ted Prior, le frère du réalisateur qui incarne ici le rôle de Billy. Cet inconnu qui ne cesse de vouloir participer aux différents événements aux côtés d'un John Tucker qui a l'habitude de travailler en solo. Quelques échauffourées opposeront d'ailleurs les deux hommes dans ce qui apparaît être en outre comme un buddy movie qui offrira pour les moins observateurs, un très intéressant twist final lors duquel ils apprendront ce que d'autres spectateurs auront déjà entrevu depuis belle lurette. D'ailleurs, mieux vaut se couvrir de toute envie d'en lire plus sur l'identité des personnages avant d'avoir découvert le film dans son intégralité pour ne pas gâcher ce que tente (parfois) de garder mystérieux David A. Prior jusqu'à la fin du récit... Pourtant, un simple moment de réflexion couplé à quelques indices disséminés ça et là permettront de rapidement deviner qui est donc Billy ! Du haut de son statut de petite série B, Future Zone s'offre alors le privilège de se conclure sur une petite touche d'émotion. Si l'on devait comparer les deux volets du diptyque, celui-ci est sans conteste le mieux travaillé. Si le scénario n'est pas toujours d'une très grande originalité et s'il ne devait en rester qu'un, ce serait sans doute celui-là. Notons que David Carradine se prend parfois un peu trop au sérieux, dans ce western ''moderne'', ce qui rend certaines situations relativement pittoresques. Les quelques bagarres au corps à corps sont mal chorégraphiées tandis que les fusillades sont en général invraisemblables. À ce titre, le combat final qui oppose John et Billy (alors à l'air libre) à une dizaine d'hommes surarmés est emblématique du soucis rencontré lors de sa mise en scène... Bref, un sympathique divertissement, bourré de délicieux défauts et incarné par un binôme, au fond, pas inintéressant...

 

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