Bon ben, après avoir
découvert seulement deux épisodes, j'ai eu très rapidement envie
de laisser tomber la série Alien : Earth
de Noah Hawley. Écrit par l'auteur de l'adaptation télévisuelle
du génial Fargo
des frères Ethan et Joel Coen, la promesse d'éprouver en 2025 le
même ressenti que ceux qui avaient découvert Alien,
le huitième passager
de Ridley Scott à l'époque de sa première diffusion sur grand
écran en 1979 demeure bien évidemment inenvisageable. Mais de là à
nous balancer du xénomorphe façon ''sodo non consentie'', c'est
non. Bien entendu, l'on rejoindra toutes celles et ceux qui prêchent
la qualité de l'environnement visuel. Il faudrait être
particulièrement difficile pour ne pas reconnaître que les
effets-spéciaux sont de qualité. Pour autant, cela ne constitue pas
l'essentiel d'un univers dont les jalons ont été déposés voilà
déjà plus d'un demi-siècle. Le sujet ayant été maintes fois
remanié à travers les visions personnelles de James Cameron
(Aliens, le retour),
de David Fincher (ALIEN³)
et du français Jean-Pierre Jeunet (Alien, la
résurrection)
avant que Ridley Scott ne reprenne lui-même la main en réalisant
Prometheus
en 2012 et Alien : Covenant
en 2017, on pouvait espérer que Noah Hawley envisage la série par
un retour aux sources. Ce qu'est théoriquement et chronologiquement
Alien : Earth
puisque la série s'inscrit dans une temporalité qui précède de
deux ans le premier long-métrage. Tout en cherchant à happer
l'attention d'un public pratiquement en culotte courte à travers un
casting en partie constitué d'interprètes eux-mêmes relativement
jeunes. Mais en réalité, si l'on veut vraiment découvrir le mythe
dans l'ordre chronologique, il faut savoir que la première rencontre
entre l'homme et le fameux xénomorphe ne remonte ni en 2122 (Alien,
le huitième passager)
ni deux ans auparavant (Alien : Earth)
''mais pour l'instant'' (on ne sait jamais avec les scénaristes) en
2093 avec Prometheus...
Et à dire vrai, c'est un peu de ce côté là que les choses
coincent... Si la franchise s'est dispersée à travers diverses
considérations historiques ou chronologiques en raison de
l'implication de scénaristes et de réalisateurs qui n'étaient pas
impliqués dans le projet d'origine (lequel s'est finalement étendu
au delà du premier long-métrage), considérer cette première série
ancrée dans l'univers d'Alien
du point de vue du fan de la première heure sera bien différent de
l'observation qu'en fera le novice.
Déjà
troublés voire agacés par le nouvel angle que proposa Ridley Scott
à la saga qu'il créa lui-même à travers son Prometheus,
les anciens trouveront sans doute à redire, du moins concernant les
deux premiers épisodes en question, lesquels rebattent les cartes
assez lourdement. Intégrant en outre une société régentée par
diverses corporations revendiquant notamment les richesses naturelles
de notre planète. L'intelligence Artificielle n'étant désormais
jamais très loin de tout ce que propose la science-fiction, le sujet
des xénomorphes n'est plus le seul ''attrait'' de Alien :
Earth
et devient même parfois secondaire. La série faisant ainsi
intervenir d'autres ''modèles humains'', tels les Cyborgs, les
Synthétiques ainsi que la toute dernière technologie consistant à
intégrer chez ces derniers la conscience d'individus de chair et de
sang. Et ici, à proprement parler, celle d'enfants malades qui par
conséquent vont pouvoir survivre et se voir en outre dotés de
facultés hors normes. Justifiant ainsi le futur affrontement entre
des êtres qui ne tiendraient normalement pas plus d'une poignée de
secondes face à des créatures extraterrestres particulièrement
belliqueuses... Ensuite, concernant également les deux premiers
épisodes, à tour de rôle l'un et l'autre tentent de convaincre les
fans de la première heure et les nouveaux venus. Concernant les
premiers, rien ne vient davantage appuyer ce sentiment que la
présence du cargo marchand
USCSS Maginot
et
ses passagers qui l'un et les autres ne peuvent qu'engendrer une
certaine ''empathie'' puisque l'hommage au cargo interstellaire
Nostromo
et à son équipage formé autour de Dallas, Monroe, Lambert,
l'androïde Ash ou bien évidemment Ripley s'avère remarquable. Pour
les plus jeunes d'entre nous, rien de plus simple :
''Impliquer'' les nouveaux adeptes passe par un rajeunissement
partiel du casting et par une horreur beaucoup plus frontale et donc
nettement moins ''raffinée'' que pour l'original. Une approche qui
désole et fait acte de repoussoir pour les nostalgiques qui,
confrontés à un cruel manque de suggestivité, regretteront sans
doute de retrouver si rapidement et si frontalement l'une de leurs
créatures préférées... Au point même que certains, comme moi,
remettront en question d'intérêt de poursuivre l'aventure Alien :
Earth
jusqu'à son terme...
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