samedi 9 août 2025

Objectif septième planète (Journey to the Seventh Planet) de Sidney W. Pink (1962) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Nous sommes en 2001, période de notre histoire qui coïncide avec le troisième des quatre actes que constitue le chef-d’œuvre de la science-fiction signée de Stanley Kubrick, 2001, l'odyssée de l'espace. Six années seulement séparent celui-ci d'Objectif septième planète (Journey to the Seventh Planet) de Sidney W. Pink et pourtant, l'on a l'impression que techniquement, un siècle a passé entre les deux longs-métrages tant la maîtrise du maître américain semble avoir déserté le plateau de tournage de cette petite production américaine qui pourtant démarre sous les meilleures augures. En effet, comment ne pas vouloir croire au potentiel d'une œuvre qui à travers quelques Stock-shots de la NASA laissent espérer un récit réaliste se déroulant dans l'espace, là où l'homme n'a encore jamais mis les pieds. Plus ambitieux que de se contenter d'aller faire explorer à ses cinq astronautes la Lune ou Mars, Sidney W. Pink et le scénariste Ib Melchior imaginent la prospection d'Uranus, avant-dernière planète de notre système solaire se trouvant à une distance de plus de deux milliards et deux-cent millions de kilomètres de la Terre. Science-fiction oblige, la fusée pourtant tout ce qui semble être de plus classique de nos protagonistes est suffisamment puissante pour les mener à bon port aussi rapidement qu'il ne faut pour le dire (une arrivée à bon port précédée par le passage aux abords de la Lune de quelques instants seulement !). Bien loin d'atteindre le degré de réalisme que nous administrera Stanley Kubrick avec 2001, l'odyssée de l'espace, Sidney W. Pink nous assène une histoire certes originale mais qui dans un tel contexte visuel ne peut désormais que faire sourire les amateurs chevronnés de science-fiction. Techniquement et artistiquement dépassé et donc démodé, Objectif septième planète et ses soixante-quinze mille dollars de budget n'avaient de toute manière aucune chance d'accéder au panthéon du genre. Et ce, malgré l'histoire relativement intrigante d'une entité extraterrestre prenant en sa possession l'esprit de nos cinq voyageurs de l'espace, transformant ainsi la surface d'Uranus en une réplique quasiment exacte de la Terre qu'ils connaissent...


C'est donc avec une certaine économie de moyens que le film explore la surface de la septième planète de notre système solaire. Quelques bonnes idées viennent heureusement émailler le longs-métrage. Comme cette flore qui pousse par on ne sait quel miracle puisque les plantes ne possèdent aucune racine (une idée, en réalité, absolument géniale s'agissant de ce que l'esprit humain retransmet à l'entité extraterrestre de ce qu'il voit extérieurement de la faune terrestre). Ou comme lorsque le capitaine de l'équipage évoque cette maison où il vécut, les arbres qui l'entourèrent, tandis qu'en arrière-plan l'on voit prendre visuellement forme les éléments du récit qu'il est en train de conter à ses coéquipiers... Malheureusement, Objectif septième planète est gâté par des effets-spéciaux beaucoup trop cheap pour nous convaincre. C'est d'autant plus vrai que les astronautes finissent par se rendre compte que la flore qui les entoure n'est qu'un leurre et que derrière une ''barrière'' se trouve la planète Uranus telle qu'elle existe réellement. Ammoniac à perte de vue et très fort taux de radiations... Et là, mon dieu, le spectacle pique littéralement les yeux. En outre, le capitaine et ses hommes vont être attaqués par diverses créatures lors de séquences redondantes. Un rongeur géant (!!!) doté d'un œil de cyclope, une araignée, etc... Pour un résultat une fois de plus assez ridicule. Les nouveaux décors qu'explorent alors nos cinq astronautes demeurant à l'aune de cette faune agressive. Quant à l'entité elle-même, on ne lui reprochera pas d'apparaître sous le prisme d'une lumière aux formes et à la luminosité changeantes qui inspireront sans doute les scénaristes et les concepteurs en effets-spéciaux de la future et cultissime série de science-fiction américaine, Cosmos 1999... Bref, l'on conseillera exclusivement Objectif septième planète à celles et ceux qui veulent absolument tout découvrir de la science-fiction, depuis ses origines au cinéma, quel que soit le territoire ou la qualité de la conception ou du récit...

 

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