Nous sommes en 2001,
période de notre histoire qui coïncide avec le troisième des
quatre actes que constitue le chef-d’œuvre de la science-fiction
signée de Stanley Kubrick, 2001, l'odyssée de l'espace.
Six années seulement séparent celui-ci d'Objectif
septième planète
(Journey to the Seventh Planet)
de Sidney W. Pink et pourtant, l'on a l'impression que techniquement,
un siècle a passé entre les deux longs-métrages tant la maîtrise
du maître américain semble avoir déserté le plateau de tournage
de cette petite production américaine qui pourtant démarre sous les
meilleures augures. En effet, comment ne pas vouloir croire au
potentiel d'une œuvre qui à travers quelques Stock-shots
de la NASA laissent espérer un récit réaliste se déroulant dans
l'espace, là où l'homme n'a encore jamais mis les pieds. Plus
ambitieux que de se contenter d'aller faire explorer à ses cinq
astronautes la Lune ou Mars, Sidney W. Pink et le scénariste Ib
Melchior imaginent la prospection d'Uranus, avant-dernière planète
de notre système solaire se trouvant à une distance de plus de deux
milliards et deux-cent millions de kilomètres de la Terre.
Science-fiction oblige, la fusée pourtant tout ce qui semble être
de plus classique de nos protagonistes est suffisamment puissante
pour les mener à bon port aussi rapidement qu'il ne faut pour le
dire (une arrivée à bon port précédée par le passage aux abords
de la Lune de quelques instants seulement !). Bien loin d'atteindre
le degré de réalisme que nous administrera Stanley Kubrick avec
2001, l'odyssée de l'espace,
Sidney W. Pink nous assène une histoire certes originale mais qui
dans un tel contexte visuel ne peut désormais que faire sourire les
amateurs chevronnés de science-fiction. Techniquement et
artistiquement dépassé et donc démodé, Objectif
septième planète
et ses soixante-quinze mille dollars de budget n'avaient de toute
manière aucune chance d'accéder au panthéon du genre. Et ce,
malgré l'histoire relativement intrigante d'une entité
extraterrestre prenant en sa possession l'esprit de nos cinq
voyageurs de l'espace, transformant ainsi la surface d'Uranus en une
réplique quasiment exacte de la Terre qu'ils connaissent...
C'est
donc avec une certaine économie de moyens que le film explore la
surface de la septième planète de notre système solaire. Quelques
bonnes idées viennent heureusement émailler le longs-métrage.
Comme cette flore qui pousse par on ne sait quel miracle puisque les
plantes ne possèdent aucune racine (une idée, en réalité,
absolument géniale s'agissant de ce que l'esprit humain retransmet à
l'entité extraterrestre de ce qu'il voit extérieurement de la faune
terrestre). Ou comme lorsque le capitaine de l'équipage évoque
cette maison où il vécut, les arbres qui l'entourèrent, tandis
qu'en arrière-plan l'on voit prendre visuellement forme les éléments
du récit qu'il est en train de conter à ses coéquipiers...
Malheureusement, Objectif septième planète
est gâté par des effets-spéciaux beaucoup trop cheap pour nous
convaincre. C'est d'autant plus vrai que les astronautes finissent
par se rendre compte que la flore qui les entoure n'est qu'un leurre
et que derrière une ''barrière'' se trouve la planète Uranus telle
qu'elle existe réellement. Ammoniac à perte de vue et très fort
taux de radiations... Et là, mon dieu, le spectacle pique
littéralement les yeux. En outre, le capitaine et ses hommes vont
être attaqués par diverses créatures lors de séquences
redondantes. Un rongeur géant (!!!) doté d'un œil de cyclope, une
araignée, etc... Pour un résultat une fois de plus assez ridicule.
Les nouveaux décors qu'explorent alors nos cinq astronautes
demeurant à l'aune de cette faune agressive. Quant à l'entité
elle-même, on ne lui reprochera pas d'apparaître sous le prisme
d'une lumière aux formes et à la luminosité changeantes qui
inspireront sans doute les scénaristes et les concepteurs en
effets-spéciaux de la future et cultissime série de science-fiction
américaine, Cosmos 1999...
Bref, l'on conseillera exclusivement Objectif
septième planète à
celles et ceux qui veulent absolument tout découvrir de la
science-fiction, depuis ses origines au cinéma, quel que soit le
territoire ou la qualité de la conception ou du récit...
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