Depuis leurs débuts en
1997 avec le court-métrage Angry Boy,
les réalisateurs Will Speck et Josh Gordon ne se sont plus lâchés
la grappe, jusqu'en cette année 2024 où ils ont osé donner
naissance à un énième long-métrage de science-fiction prenant
pour thème un vaisseau (ici, de type cargo comme dans Alien,
le huitième passager
de Ridley Scott) avec à son bord, une centaine de passagers placés
en stase (comme dans Passengers
de Morten Tyldum). Leur réveil est à l'origine prévu dans quelques
années mais après que le vaisseau ait été percuté par un
astéroïde (comme dans Passengers
de Morten Tyldum), ceux-ci sortent de leur long sommeil (comme
dans... Passengers
de Morten Tyldum ou presque...) et sont éjectés à bord de capsules
individuelles qui les dirigent en direction d'une planète située à
proximité. Des cent passagers, seuls trois d'entre eux vont
survivre, s'écrasant comme des merd[censuré]
à sa surface. Pour l'instant, chuuuuut, faut pas le répéter, mais
le scénariste Spencer Cohen aimerait nous convaincre que seul
l'ingénieur Andy Ramirez (l'acteur Anthony Ramos) a survécu à la
catastrophe..... À l'intérieur de sa capsule, laquelle est
visiblement conçue pour supporter n'importe quel choc, Andy atterrit
donc sur un sol meuble, ce qui arrange bien les affaires de ce type
qui visiblement n'était pas vraiment préparé à ce qui vient de
lui arriver. Alors, les gars ! On informe pas le personnel des
formalités d'usage dans ce type de configuration, hein ? Parce
que notre sympathique Andy a tout de même tendance à s'inquiéter
des manœuvres effectuées par l'intelligence artificielle avant que
la capsule ne soit éjectée du vaisseau ! Une entité prénommée
L.E.O.N.A.R.D personnifiée en langue shakespearienne par l'acteur
Zachary Quinto. Bref, coincé dans son minuscule habitacle dont, je
le rappelle, les matériaux semblent être à l'épreuve de n'importe
quel choc ou débris qui entrerait en collision avec lui, voilà qu'à
l'aide d'un tout petit extincteur visiblement fabriqué à partir de
matériaux plastifiés, Andy brise sans la moindre difficulté
l'épais hublot qui donne sur cette Terre on ne peut moins...
Promise.
À
l'extérieur, l'air est irrespirable et il reste à l'ingénieur,
moins de la moitié de sa réserve d'oxygène. Parti voir si d'autres
que lui ont survécu, Andy tombe nez à nez avec Dwayne (Kristofer
Hivju), un membre de l'équipage aussi fin d'esprit qu'un
sous-officier de l'armée américaine (c'est dire si les neurones ne
se bousculent pas vraiment dans son crâne). Un personnage très
secondaire qui va rapidement disparaître, happé par une hideuse
créature de forme arachnoïde. Il est d'ailleurs conseillé aux
spectateurs d'être particulièrement vigilants (en gros, interdit de
s'endormir devant le film ou de regarder ailleurs, hein Anna ?) car
la séquence est très rapide et comme la visibilité est aussi nette
qu'au fin fond du cul d'une vache, on conseillerait presque aux
spectateurs de suivre Distant
une paire de jumelles en infrarouges vissée sur le nez !
Combien coûta le long-métrage de Will Speck et Josh Gordon ?
J'en sais rien. Mais sans doute pas très cher vu que les deux
cinéastes ont choisi de plonger leur film dans une obscurité quasi
permanente. En mode ''Cache-misère''.
À dire vrai, les premières minutes sont relativement séduisantes.
Produit par Dreamworks,
Distant
commence plutôt bien. Effets-spéciaux léchés et rythme nerveux,
on a vraiment envie d'y croire. Mais ensuite, patatras ! Tout
s'effondre. Et à une vitesse fulgurante. Le pire qui pouvait arriver
au film était d'y ajouter le personnage de Naomi Callowey (Naomi
Scott). Une autre survivante qui à une dizaine de kilomètres du
site où s'est écrasée la capsule d'Andy, appelle à l'aide.
L'occasion, pour l'ingénieur, de se racheter d'une faute comme nous
le découvrirons plus tard. Distant
est aussi plaisant à suivre que 65 - la Terre
d'avant
de Scott Beck et Bryan Woods. À croire que réaliser un film à deux
n'est pas la vraiment meilleure idée ! Malgré sa courte durée,
Distant
est très bavard. Des dialogues aussi interminables
qu'inintéressants. Des créatures grotesques et un décor
minimaliste (en dehors des ruines du vaisseau, sous-exploitées)
plongé sous des vents de particules qui noient littéralement la
scène ! Bref, une œuvre d'une confondante banalité, au
sous-texte mièvre, et surtout très agaçante de par la seule
présence de Naomi Scott à laquelle on aimerait bien clouer le
bec !