Après le succès de La
guerre des étoiles
de George Lucas sur grand écran en 1977, il était logique de voir
débarquer divers avatars à travers la planète. Et ce, jusqu'au
Japon qui vit éclore l'une des plus fameuses séries de
science-fiction intitulée San Ku Kaï
que les téléspectateurs français découvrirent pour la première
fois dès le 15 septembre 1979 sur Antenne
2.
Réalisée par Minoru Yamada sur la base du manga Uchu Kara no
Messeji : Ginga Taisen créé par le mangaka Shōtarō Ishinomori,
cette série constituée de vingt-sept épisode ne sera pas la seule
à devenir mythique pour le public de l'époque puisque
outre-atlantique verra le jour en 1978, Galactica.
Une série américaine constituée d'un épisode pilote et de vingt
et un autres. Dix épisodes supplémentaires seront crées deux ans
plus tard sous le titre Galactica 1980.
Au même titre que L'âge de cristal
, Cosmos 1999
ou Buck Rogers,
la série de Glen A. Larson a donné lieu à un univers
fantasmagorique des plus dépaysant même si de nos jours les progrès
en matière d'effets-spéciaux ont rendu presque caduques ceux de
l'époque. Il n'empêche que pour les cinquantenaires, redécouvrir
Galactica
aujourd'hui ravivra de doux et merveilleux souvenirs. N'en déplaise
à celles et ceux qui ne connaissent de la franchise que le reboot
Battlestar Galactica
développée en 2004 par le scénariste et producteur Ronald D.
Moore. Mais pour en revenir à la série d'origine, il faut savoir
que le triple épisode-pilote qui fut conçu au tout départ connut
une sortie dans les salles de cinéma sous le titre Galactica,
la bataille de l'espace.
Plus de deux heures de grand spectacle jouissivement kitsch lors
duquel nous retrouvons les légendaires Commandant Adama, capitaine
Apollo ainsi que les lieutenant Starbuck et Boomer, tous les quatre
étant respectivement interprétés par Lome Greene, Richard Hatch,
Dirk Benedict (également connu pour avoir incarné le rôle de
Templeton Peck dans la série Agence tous
risques)
et Herbert Jefferson. Kitsch, certes, mais pas totalement ringard, le
long-métrage de Richard A. Colla mettait déjà en scène des
colonies humaines face à leur pire ennemi : les Cylons.
Une
race extraterrestre qui à l'origine était une espèce reptilienne
ayant conçu des machines ayant pris le dessus sur leurs créateurs.
Après les avoir exterminé, ils reprirent le nom de ceux-ci et
décidèrent de mener une guerre sans fin face aux humains qui eurent
l'outrecuidance de venir en aide à leurs voisins et ennemis, les
Hazarys. Dans Galactica, la bataille de l'espace,
Richard A. Colla ne fait vraiment pas dans la demi-mesure puisque son
hostile armée de robots très vraisemblablement inspirés par les
Stormtroopers
de La guerre des étoiles
va éradiquer la quasi totalité des colonies humaines dont les
grands responsables auront tardé à réagir en ne voulant naïvement
pas croire que l'arrivée d'une immense armada de vaisseaux Cylons
pouvait faire prendre un risque aux colonies humaines. L'on retrouve
donc de nombreuses batailles spatiales, plutôt bien conçues, mais
dont la technicité reste malgré tout plus proche de celle de San
Ku Kai
(la rotation des vaisseaux dans l'espace est en outre exactement la
même) que de celle du long-métrage de George Lucas. Le long-métrage
est bien évidemment l'occasion de faire connaissance avec nos héros,
leur univers parfois affreusement scintillant ainsi que leurs
ennemis, les Cylons. Galactica, la bataille de
l'espace
est un festival de pyrotechnie avec des dizaines de vaisseaux plus ou
moins imposants qui ne résistent guère longtemps aux assauts
répétés des robots. Après que la plupart des colonies aient été
détruites, l'on comprend le but de la série et de ses personnages.
Faire route vers la Terre, cette planète qui est la notre mais dont
l'humanité n'a semble-t-il plus foulé le sol depuis un millénaire.
À ce titre, la fin du film peut paraître fort étonnante, se
concluant un peu étrangement pour un long-métrage cinématographique
d'autant plus qu'aucune suite ne viendra prendre le relais de cette
fin en queue de poisson qui s'explique surtout par le statut original
de pilote de série de Galactica, la bataille de
l'espace.
Au final, le film de Richard A. Colla risque de piquer les yeux des
plus jeunes sevrés aux CGI.
Des maquettes de vaisseaux plutôt convaincantes mais des décors et
certains costumes qui ont subit les outrages du temps. Reste que
Galactica, la bataille de l'espace
demeure bien une série mythique malgré les défauts qu'on peut lui
reconnaître...