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lundi 14 janvier 2019

Le Choc des Mondes (When Worlds Collide) de Rudolph Maté (1951) - ★★★★★★★☆☆☆



Ancêtre direct du pitoyable Deep Impact que réalisera Mimi Leder quarante-sept ans plus tard en 1998, Le Choc des Mondes (When Worlds Collide) de Rudolph Maté fait partie de ces classiques indémodables de la science-fiction américaine des années cinquante. Il y est question de la destruction de notre planète et de l'espoir mis en œuvre pour qu'une partie de l'humanité puisse y survivre. Comme dans tout bon (et mauvais) long-métrage sur le sujet, le cinéaste polonais, qui s'inspire ici d'un roman écrit par Philip Wylie et Edwin Balmer daté de 1933, n'oublie pas d'y inclure la sempiternelle romance entre la fille d'un savant et un pilote chevronné. Le savant en question est le professeur Hendron qui à partir de clichés alarmistes pris en Afrique du sud et transportés par avion par le pilote David Randall, comprend que la fin du monde est pour bientôt. Alors que le professeur a choisit d'avertir les Nations Unies de la catastrophe qui devrait avoir lieu huit mois plus tard, il est également à l'origine de la construction de fusées qui devront permettre à une quantité infime de l'humanité d'échapper à la catastrophe en allant vivre sur la planète Zyra qui selon les scientifiques est la seule hypothétiquement viable et située dans une configuration proche de celle de la Terre...

Avec tout ce que le projet englobe d'invraisemblances sans doute consécutives à un manque de connaissances scientifiques, Rudolph Maté réalise une œuvre au moins aussi importante que La Guerre des Mondes que Byron Haskin réalisera deux ans plus tard. Le film aborde le cas de conscience d'un homme faisant partie d'une élite qui a, dès le départ, sa place parmi les survivants tandis que d'autres devront passer par un tirage au sort avec tout ce que cela comporte de conséquences sur les femmes et les hommes tirés au sort (l'un d'eux refusera de partir en apprenant que son épouse elle-même n'a pas été sélectionnée), ainsi que sur ceux qui sont contraints de rester au sol. Rudolph Maté fait parler l'argent et le pouvoir à travers le personnage de Sidney Stanton (incarné à l'écran par l'acteur John Hoyt), un magnat des affaires cloué dans un fauteuil roulant. Au delà des événements tragiques liés à l'arrivée imminente d'une étoile condamnée à passer si proche de notre planète que les conséquences en seront dévastatrices, Rudolph Maté étoffe comme il peu son intrigue à travers les personnages de Joyce Hendron et de David Randall respectivement interprétés par Barbara Rush et Richard Derr.

Si Le Choc des Mondes s'attarde surtout sur les préparatifs de cette Arche de Noé revue au goût du jour dans laquelle plusieurs espèces animales sont embarquées à bord des diverses fusées construites de part le monde, il s'agit également pour le cinéaste d'évaluer le comportement de l'homme face à une crise d'ampleur mondiale. Si Le Choc des Mondes est un excellent film de science-fiction, il reste cependant en deçà des meilleurs d'entre eux en raison d'un budget apparemment trop mince pour que s'exprime totalement à l'écran la vision du cinéaste. La série de catastrophes consécutives à l'approche de l'étoile (douze fois plus massive que notre planète) oscille visuellement entre le moyen et le médiocre. Comme on le devine assez rapidement, l'issue se termine par une séquence tournée sur la planète Zyra dont les effets-spéciaux se révèlent également de piètre qualité (des dessins à peine dissimulés cachant par contre d'étonnantes structures laissant supposer la présence d'êtres intelligents).
Devant le succès remporté lors de sa sortie par Le Choc des Mondes, le producteur George Pal envisage une suite intitulée Après le Choc des Mondes (After Worlds Collide) qui pourtant ne verra jamais le jour. Chef-d’œuvre ou pas, le film de Rudolph Maté aura pourtant laissé des traces chez certains puisque le public pourra découvrir de nombreuses références dans divers films et albums musicaux. A l'image de Star Trek II: La Colère de Khan dans lequel deux containers porteront les noms de Zyra et Bellus...

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