Après trois
long-métrages d'action et de science-fiction tournés entre 2017 et
2019, le réalisateur James Mark nous aura fait ''patienter'' trois
années supplémentaires avant de revenir en 2023 avec son genre de
prédilection. Avec Control,
le voici donc rembarquant sa nouvelle héroïne dans une œuvre de
science-fiction qui l'enferme d'emblée dans une pièce en tout point
semblable à celles auxquelles les protagonistes de Cube
de Vincenzo Natali tentaient d'échapper un quart de siècle plus
tôt. Le film repose donc essentiellement sur les épaules de
l'actrice Sara Mitich qui incarne une Eileen qui ne sait pour quelle
raison elle se retrouve enfermée dans une pièce close constituée
de murs insonorisés, d'une table, d'une chaise et d'un panneau dont
la principale fonction et d’égrener le temps qu'il lui reste pour
accomplir des tâches apparemment anodines. À défaut de quoi, sa
fille Eve perdra la vie. Rejointe au bout d'une vingtaine de minutes
par son époux Roger (l'acteur George Tchortov), l'un et l'autre
n'auront de contact avec l'extérieur qu'à travers une voix leur
ordonnant d'accomplir les tâches en question. Control
repose donc sur ce principe mais sans le génie du long-métrage de
Vincenso Natali qui en 1997 mit tout le monde d'accord. Dans le cas
du dernier film de James Mark, le concept semble tourner autour des
capacités métapsychiques de l'héroïne qui dans certaines
conditions ne pourra atteindre l'objectif édicté par la voix qu'en
usant e sa faculté de télékinésie dont elle semblait ignorer
jusque là l'existence. Originaire du Canada, Control
fait malheureusement partie de ces œuvres récentes qui tentent de
manier elles aussi des sujets aussi ambitieux que celui-ci. À
l'image du piteux survival de Brekley Brady Dark
Nature,
le long-métrage de James Mark ne nous raconte finalement pas grand
chose et ne repose que sur des lignes de dialogues insipides et des
mises en situation répétitives. Afin de briser le carcan
qu'imposent les divers objectifs ordonnés par la mystérieuse voix,
le réalisateur et scénariste (assisté à l'écriture par Matthew
Nayman) confronte un couple qui tentera de régler ses compte et
entrecoupera les phases d'expérimentation à l'aide de séquences
tout aussi dispensables situées sur une plage et mettant en scène
la mère et sa fille...
Un
tel postulat exige une imagination des plus fertile et pas simplement
une succession d'actes de télékinésie si tant est qu'ils
progressent dans leur technicité. Au bout de trois quart-d'heure,
soit environ un peu plus de la moitié que dure le long-métrage, les
événements n'ayant pas vraiment évolué, on comprend assez
rapidement qu'il ne faudra pas attendre grand chose de Control,
lequel fait preuve d'un manque terrible d'inspiration. Au bout de
quatre-vingt minutes nous est donnée l'explication de telles
manœuvres. L'héroïne ayant acquis la certitude de pouvoir se
servir de pouvoir jusque là enfouis en elle, la voilà s'échappant
de la pièce puis de l'édifice qui jusque là la retenait
prisonnière ? Pourquoi ? Pour réaliser que tout était
lié au drame dont elle, son mari et leur fille Eve furent les
acteurs. Au final, Control
est bien moins original qu'il ne semble l'être. La répétitivité
des actions et le peu d'intérêt que l'on portera à Eileen et Roger
nuisent au film qui de plus, aurait mieux fait d'investir une
multitude de décors plutôt que d'enfermer ses protagonistes dans
une pièce unique. D'autant plus qu'à mesure que s'y déploient les
capacités télé-kinésiques de son héroïne, le danger semble
s'éloigner, la renforçant peu à peu. À dire vrai, Control
est le résultat d'un beau gâchis qui malgré son apparente ambition
se contente d'en faire le moins possible tout en espérant pouvoir
faire reposer l'intrigue sur ses seules lignes de dialogue et des
tests dont la redondance ne trompera personne. Et surtout pas les
habitués des films s'inscrivant dans le sous-genre des Escape
Game.
Bref, inutile de perdre un temps précieux devant le long-métrage de
James Mark dont l'unique intérêt aura été d'éveiller en nous de
vieux et anxiogènes souvenirs. Ceux de l'excellent Cube,
justement...