Avec The Phantom
Planet,
nous nous enfonçons un peu plus dans le passé pour remonter
jusqu'en 1961, année de sortie de ce film de science-fiction
américain signé par William Marshall. Troisième et dernier
long-métrage d'un cinéaste qui s'est surtout révélé en tant
qu'acteur du tout début des années quarante jusqu'au milieu de la
décennie suivante, The Phantom Planet
est l'un de ces nombreux films de science-fiction qui à l'époque
pullulaient aux États-Unis. Beaucoup de longs-métrages dont une
bonne partie demeurés inédits chez nous. Tant mieux d'ailleurs
puisqu'en grande majorité, ceux-ci se révèlent d'une grande
médiocrité. Au sommet de la pyramide des œuvres de science-fiction
de piètre réputation trône le film de William Marshall. La
première chose qui choquera le spectateur d'aujourd'hui et qui
demeure à la décharge du cinéaste, demeure dans le doublage en
langue française. Alors que le film fut tourné il y a presque
soixante ans, et en noir et blanc, les voix françaises paraissent
avoir été produites il y a quelques années seulement. Un choc
temporel et chronologique qui parasite déjà à lui seul le film.
Ensuite,
on ne peut pas dire que The Phantom Planet
bénéficie
d'une réalisation particulièrement soignée. La direction d'acteurs
est à peine acceptable. J'en veux pour preuve le personnage incarné
par l'acteur Dean Fredericks. Aussi inexpressif qu'un phasme posé
sur sa branche et aussi peu charismatique qu'un mannequin de cire, celui-ci se
croit certainement suffisamment bel homme pour n'avoir à rien faire
d'autre que d'exhiber sa silhouette à l'écran.
Eut
égard à l'âge du film, on ne lui reprochera pas de proposer des
décors de carton-pâtes et une romance de pacotille mais tout de
même, pour une œuvre de science-fiction, les enjeux sont puérils.
Comme souvent dans le genre à cette époque, il n'est pas rare que
soient évoqués des pratiques issues d'autres domaines que le
septième art. Ici, la littérature rejoint le cinéma et convoque le
célèbre ouvrage de Jonathan Swift, Les
Voyages extraordinaires de Gulliver.
Le voyage en bateau de Gulliver étant remplacé par l'aventure du
Capitaine Frank Chapman à bord du vaisseau Pégase IV, ce n'est
plus à la suite d'un naufrage sur l'ïle de Lilliput qu'il s'agit
mais d'un atterrissage forcé sur la surface d'un astéroïde habité
par des Retoniens. Leur particularité est celle qui rejoint donc
l’œuvre du romancier puisque les habitants de Reton sont
minuscules. Un phénomène dû à l'atmosphère de la planète.
On
se prend alors à rêver d'un Chapman confronté de sa taille
gigantesque, à de petits êtres ayant la même apparence que lui.
Sauf que par un malin subterfuge (celui tournant autour des
conséquences de l'atmosphère Reconienne), et parce que les moyens
financiers engagés ne le permettaient sans doute pas, le pilote du
Pégase IV
va drastiquement diminuer de taille pour atteindre celle des
habitants de la planète. Désormais considéré comme sex-symbol
auprès des spécimens féminins, Chapman n'échappera pas à la
jalousies des retoniens mâles et sera même convié à participer à
un duel proche d'un péplum de très basse qualité. Au milieu d'une
intrigue poussive et désespérément ennuyeuse se profil le combat
tant attendu entre les habitants de Reton et leurs plus vieux
ennemis, les Solarites (apprêtez-vous à rire très fort)...
The
Phantom Planet est
moche comme un pou. Peu divertissant. Le jeu de séduction ressemble
au millier d'autres qui parsèment ces mêmes œuvres de
science-fiction qui encombraient les drive-in américains de
l'époque. Les acteurs sont nuls et les effets-spéciaux médiocres.
C'est dommage car lorsque Chapman est réduit à la taille de jouet,
l'effet est plutôt sympathique. Sauf qu'en fait, il n'y a rien
d'autre dans le contenu de ce navet intergalactique auquel se
raccrocher. A éviter, donc...
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