Bienvenue à Moscou. Sa
Place Rouge, ses boites de nuits, ses jolies autochtones, ses
patriotes, ses touristes et... ses extraterrestres ! Le voyage
de Sean (Emile Hirsch) et Ben (Max Minghella) dans la capitale russe
ne va pas être de tout repos. Mais avant d'affronter de belliqueuses
créatures venues d'ailleurs prélever les ressources naturelles
disponibles sur notre planète, les deux jeunes hommes vont profiter
d'un moment de détente qu'ils ont bien mérité. Surtout que ces
deux webmasters se sont fait piquer leur projet par des hommes
d'affaire russes peu scrupuleux ! Un moindre mal si l'on compare
cette escroquerie avec ce qui les attend plus tard dans la soirée.
En effet, après avoir fait connaissance avec Anne (Rachael Taylor)
et Natalie (Olivia Thirlby), deux touristes américaines qui avaient
prévu de se rendre au Népal, le groupe formé autour de ces quatre
personnages va rapidement devoir faire face à une invasion
d'extraterrestres particulièrement hostiles. Des créatures
invisibles dont la présence ne pourra être détectée qu'à travers
les réseaux électriques de la ville. En voilà une idée qu'elle
est bonne... mais qu'elle est rare également puisque s'agissant du
déroulement du récit l'on est face à un script reprenant les codes
d'une foule de longs-métrages de science-fiction. Visuellement, The
Darkest Hour
pue littéralement le DTV.
C'est donc très laid même si le tournage eu lieu en Russie. Bien
que l'une et l'autre des affiches officielles du film soient plutôt
attrayantes, celles-ci ne sont malheureusement pas très
représentatives du contenu. Quoique... Ces filaments et ces colonnes
de feu qui sortent de terre sont bien présents à l'image. Dans sa
vie de réalisateur, Chris Gorak n'a mis en scène que deux
longs-métrages. Los Angeles : Alerte
maximum
en 2006 et donc, The Darkest Hour
cinq ans plus tard. À l'origine directeur artistique, il a travaillé
sur de prestigieuses productions telles que Las
Vegas Parano
de Terry Gilliam, Fight Club
de David Fincher, The Barber
des frères Coen ainsi que Minority Report
de Steven Spielberg.
Il
se lancera donc dans la réalisation quatre ans après ce dernier
avant de cesser toute activité dans le cinéma en 2012 jusqu'à son
retour en 2019 avec le court-métrage de Henry Hobson, Ford :
New Breed
interprété par Idris Elba. Un beau pedigree pour un artiste qui
derrière la caméra ne sera pas en mesure d'égaler ceux pour
lesquels il travailla précédemment. Doté d'un budget que l'on
devine serré, The Darkest Hour
repose sur un scénario de Jon Spaihts inspiré d'une histoire qu'il
a écrite en commun avec Leslie Bohem et M.T.Ahern. L'essentiel du
long-métrage est constitué de courses-poursuites engagées dans les
rues d'une ville saccagée. Créés par une très impressionnante
armada de concepteurs en effets visuels, les effets-spéciaux ne sont
fort heureusement pas tous de mauvaise facture. L’annihilation de
l'espèce humaine façon La guerre des mondes
de Steven Spielberg est plutôt convaincante même si la comparaison
s'arrête là et les quelques destructions d'immeubles sont, ma foi,
plutôt crédibles. En contrepartie, les effets de fumée sont
totalement ratés au même titre que la vision thermique des
extraterrestres dont le visuel n'est même pas digne des images de
synthèse des années quatre-vingt ! The
Darkest Hour
prône l'héroïsme de ses héros américains collaborant avec les
autochtones russes. Le film de Chris Gorak ne sort très clairement
pas du lot sans cesse grandissant de l'invasion extraterrestre sur
grand écran. Pourtant, le réalisateur insuffle à son œuvre
suffisamment d'énergie pour que l'on n'ait pas vraiment le temps de
nous ennuyer. Bref, à défaut d'avoir mieux à se mettre sous la
dent, The Darkest Hour
permettra au pire de patienter jusqu'à ce que parvienne jusque dans
nos salles de cinéma le prochain film de science-fiction capable de
renouveler le genre...