lundi 28 octobre 2024

Subservience de S.K.Dale (2024) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Les traits du visage figés par l'emploi excessif du botox et les lèvres gonflées en mode ''saucisses Knacki de chez Herta'', l'actrice et mannequin américaine Megan Fox était la candidate idéale pour incarner Alice. Une androïde reconstituant à la perfection les traits et les personnalité d'une femme. Alors que son épouse Maggie (Madeline Zima) attend à l’hôpital l'arrivée prochaine d'une transplantation du cœur, Nick (l'acteur italien Michele Morrone) et leur fille Isla (Matilda Firth) déambulent dans une convention consacrée aux nouvelles technologies lorsque la jeune fille tombe sous le charme d'un androïde femelle dont la tâche principale est de subvenir aux besoins ménagers de ses futurs propriétaires. Alors que la gamine supplie son père de l'acheter, Nick accepte et accueille dans leur demeure celle qui se fait rapidement appeler Alice (héroïne du roman de Lewis Carroll, Les Aventures d'Alice au pays des merveilles). Programmées pour venir en aide à ce dernier, celle-ci montre très rapidement un intérêt pour l'homme de la maison. En effet, sans le savoir, Nick a permis à l'androïde de désactiver certaines restrictions liées à la sécurité. Belle jeune ''femme'' aux contours parfaits, Alice s'impose comme une bonne cuisinière, une excellente assistante maternelle et, au grand dam de Nick, une séductrice très convaincante. Alors que Maggie attend toujours son nouveau cœur, Nick se laisse séduire par Alice qui se montre de plus en plus insistante. Au point que la jeune ''femme'' va peu à peu se montrer de plus en plus agressive envers son entourage. Jusqu'à mettre en péril l'existence de son propriétaire et de sa famille... Quelques temps après avoir découvert T.I.M de Spencer Brown dans lequel l'actrice Georgina Campbell était en proie au même type de problèmes causés par un androïde de sexe masculin prêt à tout entreprendre afin de prendre la place de l'époux incarné par Mark Rowley, voici donc que débarque Subservience du réalisateur, scénariste et producteur S.K.Dale. Pour son second long-métrage après le thriller psychologique Till Death en 2021, le cinéaste signe une œuvre de science-fiction qui très rapidement bifurque vers le thriller et l'épouvante avant de noyer le tout en un melting-pot réunissant ces trois genres pour une ambition versant dans le sous-Terminator.


Mais d'ici là, le réalisateur adapte le scénario de Will Honley et April Maguire sous forme de thriller moite et sexy plutôt indigeste. D'autant plus que viennent se greffer des incohérences de taille. Car à trop vouloir démontrer la malfaisance de son ''héroïne'' robotisée, S.K.Dale lui prête une attitude inquiétante de manière beaucoup trop précoce. Ceci étant appuyé par la partition musicale de Jed Palmer ! De plus, on voit mal comment un androïde programmé pour effectuer des tâches ménagères deviendrait aussi subitement attiré par son propriétaire au point de le relancer sans cesse afin d'avoir des rapports sexuels avec lui. Habillée de manière sexy, la bouche en cul de poule et le regard un peu trop chafouin pour être honnête, Alice cache très mal ses intentions. Autre invraisemblance : alors que Maggie est de retour chez elle et au vu des quelques événements qui se sont produits jusqu'ici, il est incompréhensible de voir Nick conserver auprès de sa petite famille un Androïde dont l'attitude s'avère très inquiétante. Si Alice semble être le pendant féminin de T.I.M, elle semble être encore davantage celui du T-800. Surtout lors du final qui la montre aussi résistante que le fameux cyborg du classique de James Cameron, Terminator ! Viennent s'ajouter au sujet principal quelques sous-intrigues plutôt intéressantes mais jamais arrivées à terme. Comme l'usage d'androïdes dans la société en lieu et place de simples serveurs de bars, d'ouvriers en bâtiment ou de personnels hospitaliers ! Malgré ses quelques défauts et l'extrême redondance du sujet qui fait florès dans le domaine de la science-fiction, la seconde moitié du long-métrage tient véritablement le spectateur en haleine avec une Megan Fox forcément inexpressive mais dont la résistance physique et l'acharnement avec lequel son personnage insiste pour se faire aimer de son propriétaire sont parfois glaçants ! Bref, si vous êtes coutumier du genre, Subservience vous paraîtra peut-être bien fade, voire monotone. À moins que vous ne vous lassiez jamais de ce genre d'expérience cinématographique ? Le long-métrage de S.K.Dale reste en tout cas très efficace à défaut d'innover. De plus, le final laisse augurer d'une éventuelle séquelle dont le sujet prendrait des proportions d'ordre mondial à la manière du ''Soulèvement des machines'' propre à la saga initiée en 1984 par James Cameron...

 

samedi 26 octobre 2024

Distant de Will Speck et Josh Gordon (2024) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Depuis leurs débuts en 1997 avec le court-métrage Angry Boy, les réalisateurs Will Speck et Josh Gordon ne se sont plus lâchés la grappe, jusqu'en cette année 2024 où ils ont osé donner naissance à un énième long-métrage de science-fiction prenant pour thème un vaisseau (ici, de type cargo comme dans Alien, le huitième passager de Ridley Scott) avec à son bord, une centaine de passagers placés en stase (comme dans Passengers de Morten Tyldum). Leur réveil est à l'origine prévu dans quelques années mais après que le vaisseau ait été percuté par un astéroïde (comme dans Passengers de Morten Tyldum), ceux-ci sortent de leur long sommeil (comme dans... Passengers de Morten Tyldum ou presque...) et sont éjectés à bord de capsules individuelles qui les dirigent en direction d'une planète située à proximité. Des cent passagers, seuls trois d'entre eux vont survivre, s'écrasant comme des merd[censuré] à sa surface. Pour l'instant, chuuuuut, faut pas le répéter, mais le scénariste Spencer Cohen aimerait nous convaincre que seul l'ingénieur Andy Ramirez (l'acteur Anthony Ramos) a survécu à la catastrophe..... À l'intérieur de sa capsule, laquelle est visiblement conçue pour supporter n'importe quel choc, Andy atterrit donc sur un sol meuble, ce qui arrange bien les affaires de ce type qui visiblement n'était pas vraiment préparé à ce qui vient de lui arriver. Alors, les gars ! On informe pas le personnel des formalités d'usage dans ce type de configuration, hein ? Parce que notre sympathique Andy a tout de même tendance à s'inquiéter des manœuvres effectuées par l'intelligence artificielle avant que la capsule ne soit éjectée du vaisseau ! Une entité prénommée L.E.O.N.A.R.D personnifiée en langue shakespearienne par l'acteur Zachary Quinto. Bref, coincé dans son minuscule habitacle dont, je le rappelle, les matériaux semblent être à l'épreuve de n'importe quel choc ou débris qui entrerait en collision avec lui, voilà qu'à l'aide d'un tout petit extincteur visiblement fabriqué à partir de matériaux plastifiés, Andy brise sans la moindre difficulté l'épais hublot qui donne sur cette Terre on ne peut moins... Promise.


À l'extérieur, l'air est irrespirable et il reste à l'ingénieur, moins de la moitié de sa réserve d'oxygène. Parti voir si d'autres que lui ont survécu, Andy tombe nez à nez avec Dwayne (Kristofer Hivju), un membre de l'équipage aussi fin d'esprit qu'un sous-officier de l'armée américaine (c'est dire si les neurones ne se bousculent pas vraiment dans son crâne). Un personnage très secondaire qui va rapidement disparaître, happé par une hideuse créature de forme arachnoïde. Il est d'ailleurs conseillé aux spectateurs d'être particulièrement vigilants (en gros, interdit de s'endormir devant le film ou de regarder ailleurs, hein Anna ?) car la séquence est très rapide et comme la visibilité est aussi nette qu'au fin fond du cul d'une vache, on conseillerait presque aux spectateurs de suivre Distant une paire de jumelles en infrarouges vissée sur le nez ! Combien coûta le long-métrage de Will Speck et Josh Gordon ? J'en sais rien. Mais sans doute pas très cher vu que les deux cinéastes ont choisi de plonger leur film dans une obscurité quasi permanente. En mode ''Cache-misère''. À dire vrai, les premières minutes sont relativement séduisantes. Produit par Dreamworks, Distant commence plutôt bien. Effets-spéciaux léchés et rythme nerveux, on a vraiment envie d'y croire. Mais ensuite, patatras ! Tout s'effondre. Et à une vitesse fulgurante. Le pire qui pouvait arriver au film était d'y ajouter le personnage de Naomi Callowey (Naomi Scott). Une autre survivante qui à une dizaine de kilomètres du site où s'est écrasée la capsule d'Andy, appelle à l'aide. L'occasion, pour l'ingénieur, de se racheter d'une faute comme nous le découvrirons plus tard. Distant est aussi plaisant à suivre que 65 - la Terre d'avant de Scott Beck et Bryan Woods. À croire que réaliser un film à deux n'est pas la vraiment meilleure idée ! Malgré sa courte durée, Distant est très bavard. Des dialogues aussi interminables qu'inintéressants. Des créatures grotesques et un décor minimaliste (en dehors des ruines du vaisseau, sous-exploitées) plongé sous des vents de particules qui noient littéralement la scène ! Bref, une œuvre d'une confondante banalité, au sous-texte mièvre, et surtout très agaçante de par la seule présence de Naomi Scott à laquelle on aimerait bien clouer le bec !

 

mercredi 23 octobre 2024

Survivre de Frédéric Jardin (2024) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Cinq millions d'euros. C'est le budget qui fut alloué au dernier long-métrage du réalisateur français Frédéric Jardin. Après avoir tourné un thriller et une poignée de comédies (romantiques ou dramatiques), ce cinéaste né à Paris le 24 mai 1968 a choisi un genre cinématographique très en vogue et pour lequel le cinéma américain est toujours prêt à produire des œuvres à coup de centaines de millions de dollars. C'est donc doté d'un budget ridicule que Frédéric Jardin se lance dans un projet ambitieux malgré de faibles moyens et reposant sur un script que l'on doit à Alexandre Coquelle et Mathieu Ouillion. Projet auquel ont notamment accepté de participer l'actrice française Émilie Dequenne et le yougoslave Arben Bajraktaraj. Un quart de siècle après avoir fait ses débuts dans Rosetta de Jean-Pierre et Luc Dardenne pour lequel elle remporta le prix d'interprétation féminine au festival de Cannes en 1999, Émilie Dequenne incarne dans Survivre une épouse et une mère de famille transformée en héroïne inattendue lorsqu'un événement d'ampleur mondiale survient lorsqu'elle et sa famille sont à bord de leur petite embarcation. Tandis que Julia a échappé de justesse à la noyade alors qu'elle se baignait en plein océan, sauvée par son mari Tom (l'acteur allemand Andreas Pietschmann), une inversion des pôles magnétiques terrestres cause un véritable cataclysme. Secoués par une tempête qui a fait échouer le bateau, elle et sa famille découvrent à leur réveil que les océans ont disparu et que les continents sont désormais probablement engloutis sous les eaux... Au départ, Survivre est plutôt encourageant. La première partie se déroulant à bord du bateau est rondement menée. Une approche certes minimaliste au vu du faible financement dont à bénéficié le long-métrage de Frédéric Jardin et pourtant, cela fonctionne parfaitement. Si les mouvements de caméra qui tentent de retranscrire la houle qui fait tanguer l'embarcation peuvent faire sourire, le réalisateur permet à son œuvre de prendre une toute autre dimension lorsque les protagonistes voient s'écraser dans les océans, des satellites en feu. Une vision anxiogène de la fin du monde sans doute rudimentaire mais qui laisse malgré tout espérer le meilleur pour la suite. Venu de nulle part et sans que le scénario n'apporte de motivations très claires quant à son comportement, un individu louche doté d'un harpon et accompagné par un chien va très rapidement se montrer agressif envers la petite famille qui sera endeuillée par la mort du père. Ce tueur impitoyable qui poursuivra les survivants à travers à les abysses des océans désormais débarrassées de la moindre trace d'eau est incarné à l'écran par Arben Bajraktaraj.


Un acteur au profil intéressant que le public pu notamment découvrir en 2008 grâce au personnage de Marko qu'il interpréta dans Taken de Pierre Morel. Une fois le corps de Tom laissé derrière eux, Julia et ses deux enfants partent retrouver à des kilomètres de distance un certain Nao (Olivier Ho Hio Hen) avec lequel ils étaient parvenus à communiquer et réussi à lui faire promettre de les aider à sauver Cassie et Ben. Deux adolescents incarnés par Lisa Delamar et Lucas Ebel pour lesquels Survivre est la première occasion de tourner pour le cinéma. Sympathique petit film de science-fiction post-apocalyptique mâtiné de survival, le film de Frédéric Jardin est, au delà du fait que le budget soit minuscule, parfois très maladroit. Doté de magnifiques et stupéfiants décors marocains, Survivre multiplie les invraisemblances. Si la radiocommunication entre la famille et Nao est crédible puisqu'elle ne nécessite pas la présence de satellites en orbite autour de la Terre, il demeure des phénomènes qui ne peuvent empêcher le spectateur de pouffer de rire. Car plus que la menace d'un tueur lancé sur les traces de Julia et de ses deux enfants, c'est bien la présence de milliers (de millions?) d'arthropodes affamés se déplaçant à une stupéfiante vitesse (tout en ayant suffisamment de force pour déplacer le corps d'un homme qui ne doit pas peser loin de quatre-vingt kilos!) qui fait sourire. Derrière le récit se cache ensuite un message écologiste touchant de naïveté, le budget contraignant une fois de plus à quelques sacrifices comme l'observation minimaliste de ces quelques sites qui renvoient aux déchets ménagers ou radioactifs balancés par l'homme dans les océans. Il demeure malgré tout quelques visions marquantes. Comme cet immense cargo posé en travers des anciens fonds marins, charriant des dizaine de containers. Séquence hautement mais involontairement drôle où notre petite famille se retrouve face à ce que l'on suppose être des survivants du Cargo qui refusent de leur venir en aide alors qu'une invasion d'arthropodes se profile à l'horizon. Voir ces derniers se réfugier dans ce qui deviendra fatalement leur tombe est à mourir de rire. Surtout si l'on suppose qu'ils étaient déjà préparé à cette situation puisque l'on comprend qu'ils y font face pour une énième fois ! Et que penser de ces anciens fonds marins ? Sans coraux ? Sans cadavres ou presque d'animaux marins, à part un requin-marteaux et une poignée de minuscules poisson barbotant dans de petites mares putrides ? Bref, si le projet cinématographique n'est pas pleinement, accompli de part ses incohérences scénaristiques ou de part ses limites budgétaires qui imposent à son auteur de faire avec les moyens du bord, Survivre n'en est pas moins une œuvre généreuse, visuellement magnifique et portée par une Émilie Dequenne totalement investie dans son rôle...

 

lundi 21 octobre 2024

T.I.M de Spencer Brown (2023) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Premier long-métrage du réalisateur, scénariste et acteur britannique Spencer Brown, T.I.M est l'un des nombreux films de science-fiction et d'épouvante qui traitent des problèmes rencontrés avec l'intelligence artificielle. Si le concept remonte au milieu des années 1900 lorsque le scientifique américain Warren Weaver évoqua la possibilité que des machines pourraient traduire un jour et de manière autonome des documents dans des langues étrangères ou lorsque le mathématicien britannique Alan Turing employa le terme d'Intelligence Artificielle pour la première fois en 1950, la démonstration de ses vastes étendues devront par contre attendre longtemps avant d'être exploitées sur grand écran. Moins récent qu'il n'y paraît, le sujet fut notamment et indirectement traité dans le chef-d’œuvre de Stanley Kubrick, 2001, l'odyssée de l'espace en 1968 à travers l'ordinateur de bord HAL 9000 du vaisseau spatial Discovery One. Proposant l'éventualité de complications liées à un dysfonctionnement interne de la machine, le film se proposait ainsi de mettre en danger son ''créateur'', dans un combat acharné entre l'homme et la machine. Une thématique que l'on retrouvera bien des années plus tard dans le premier volet de la franchise Terminator ainsi que dans ses suites. Film dans lequel James Cameron opposait l'humanité à une prise du pouvoir par les machines dans un futur pas si lointain de nous. Ses héros menant là aussi un combat dans le présent tout aussi obstiné contre un organisme cybernétique (ou Cyborg) modèle T-800. Entre ces deux classiques de la science-fiction où pointent une grande part de nos peurs, l'on pourrait également citer l'officier scientifique Ash qui lors d'un twist remarquablement saisissant dévoilera sa véritable origine d'Androïde dans le Alien de Ridley Scott en 1979. Mais HAL 9000, le T-800 et ASH ne représentant qu'une toute petite poignée, mais pas des moindres, d'une foule de propositions dans le domaine de l'intelligence artificielle, le cinéma en a vu naître depuis des légions sur grand écran. Un autre genre s'est imposé dans un registre légèrement éloigné de la science-fiction pour se rapprocher davantage du fantastique. Ponctuellement et de façon quasi métronomique, le cinéma dit d'horreur a depuis Child's Play de Tom Holland en 1986 mis en scène des ''jouets'' tout d'abord créés à l'attention des enfants, art qui se perpétue encore de nos jours, avant d'encourager la production de machines cette fois-ci réalisées à l'attention de leurs parents. Au départ, des systèmes électroniques ou mécaniques mus par l'esprit d'un défunt maléfique ou atteints de défaillances. Plus tard, et avec la mode des films de fantômes et de démons l'on a vu émerger toute une foule de longs-métrages comme Annabelle de John R. Leonetti en 2014. Entre-temps, le genre est revenu à l'une de ses premières amours croisée à l'origine au détour d'un xénomorphe à occire !


Des années après l'androïde de Alien, ceux de Blade Runner ou de Terminator, d'autres ont montré le bout de leur nez sous un jour tout d'abord optimiste avant de révéler leur véritable nature. Deux exemples avec Ex Machina d'Alex Garland en 2015 et M3GAN de Gerard Johnstone qui contrairement aux autres s'inscrivent dans le contexte chaleureux du foyer familial où tout danger semble tout d'abord être écarté. La technologie avançant à grands pas et sans doute plus rapidement que le septième art qui ne fait généralement que ressasser les mêmes obsessions, T.I.M se révèle donc n'être qu'une énième itération d'un sujet qui pourtant continue de faire frémir à l'idée qu'un tel dispositif d'intelligence Artificielle couplé à la domotique puisse être mis en place dans la demeure de n'importe quels particuliers ! Fraîchement débarquée dans l'entreprise Integrate Robotic et chargée par son PDG d'améliorer le fonctionnement d'automates à l'apparence et au comportement très proches de l'homme, Abi, ainsi son époux, sont contraints par le PDG de la boite d'accueillir l'humanoïde T.I.M dans leur nouvelle demeure. Sorte d'aide-ménager en mode 10.0, capable d'accomplir n'importe quelle tâche tout en étant en possession de restrictions qui l'empêchent notamment d'entrer physiquement en contact avec l'humain. Programmé pour n'obéir qu'à Abi (incarnée par l'une des actuelles égéries du cinéma d'épouvante que l'on a pu notamment découvrir dans Barbare en 2022, dans Bird Box : Barcelona en 2023 ou dans Les guetteurs cette année), T.I.M va rapidement se découvrir un intérêt pour la très jolie jeune femme au grand dam de Paul, son époux avec lequel elle espère très prochainement avoir un enfant. Première remarque plutôt positive à faire à l'encontre du long-métrage de Spencer Brown : son Cyborg, interprété par Eamon Farren s'avère relativement troublant. De ce fait, l'acteur imprime à son personnage une attitude dérangeante de type intrusive. Si le réalisateur ne prend pas de gants et nous plonge quasiment instantanément au cœur de l'intrigue, c'est parce qu'il a sans doute conscience que son public sait très précisément à quoi il a à faire. Si la formule n'est évidemment pas toute neuve, T.I.M est capable tout comme ses prédécesseurs de créer un climat d'angoisse et d'oppression propre à ce type de sujet où l'épouse est incapable de voir ce que trame le cyborg tandis que son époux tente par tous les moyens, mais sans jamais y parvenir, de lui ouvrir les yeux. Si l'on connaît déjà le fin mot de l'histoire, on ne peut cependant s'empêcher d'angoisser sur le sort des protagonistes et de s'agacer devant ce calme impérial qu'affiche en permanence l'antagoniste du récit. Le long-métrage de Spencer Brown n'est certes pas très original mais il a au moins le mérite de faire aussi bien que les autres films du genre. Bref, si vous aimez le concept, T.I.M ne vous décevra que si vous vous attendiez à un minimum d'originalité...

 

mardi 8 octobre 2024

Escape from Mars de Neill Fearnley (1999) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 



Devinette : lorsqu'un commandant de navette spatiale s'appelle Poirier, de quelle origine peut être l’œuvre qui le met en scène ? Réponse : canadienne, bien entendu... Réalisé par le très prolifique Neill Fearnley, lequel était originaire d'Angleterre et est décédé cette année à Alberta, au Canada, à l'âge de soixante et onze ans, Escape from Mars est un téléfilm réalisé en 1999. Celui-ci met notamment en scène l'actrice américaine Christine Elise que les fans de la série Beverly Hills, 90210 connaissent bien puisqu'elle y incarna le rôle de Emily Valentine tout en étant dans la vie, la petite amie de Jason Priestley, l'un de ses principaux interprètes. Le sujet de Mars et de sa colonisation étant relativement courant sur grand écran, Escape from Mars apparaîtra donc en 2024 comme une œuvre relativement peu originale. D'autant plus que les effets-spéciaux s'avèrent franchement désastreux. Surtout si on les compare aux progrès qui furent effectués dans le domaine dans le courant de la décennie ou si l'on évoque ceux d'une série bien antérieure telle que Star Trek : La nouvelle génération qui vit le jour plus de dix ans auparavant... Le téléfilm repose sur scénario plutôt ambitieux de Jim Henshaw et Peter Mohan qui évoque dès 2015 la possibilité d'un voyage vers la planète Mars afin d'y prélever un minerai propre à la planète et donc indisponible sur la notre. Trois hommes et deux femmes font le voyage ensemble pour une durée de six mois environ. Aux côtés du commandant Lia Poirier l'on retrouve donc l'autre commandant John Rank (Peter Outerbridge), la chimiste Andrea Singer (Allison Hossack), l'architecte Bill Malone (Michael Shanks) ainsi que le biochimiste russe, Sergei Andropov (Kavan Smith). Des tensions naissent au sein du groupe qui en outre rencontre plusieurs problèmes en chemin. Parfois involontairement drôle, surtout lorsque l'on apprend que leurs chances de survie sont de soixante-trois pourcents, que celles de revenir sur Terre sont de soixante-quinze et qu'un million de problèmes peuvent surgir durant le voyage, le voyage de nos cinq astronautes ressemble plutôt et d'emblée à une mission suicide.


Une aventure hypothétiquement de grande envergure mais des personnages comme enfermés dans une étroite boite de conserve. Vision due à un format 4/3 tout à fait inapproprié..


Ouais, absurde, donc. D'ailleurs, si un mathématicien consulte cet article, j'aimerais bien qu'il fasse le calcul entre ces trois données pour que l'on sache de manière exacte et définitive quelles sont les chances réelles pour la mission d'aboutir ! À la décharge du téléfilm de Neill Fearnley, il faut savoir que l'inconfort dans lequel fut effectuée la projection gâta fortement l'expérience. Issue d'une VHS en fin de vie depuis des décennies, un souffle permanent vint gâcher tout ou partie de la projection. Abîmée comme si elle avait auparavant servie de support à un porno visionné en boucle par un onaniste compulsif, cette vieille bande n’eut de cesse que de sauter, affichant même parfois des parasites plus réalistes que ne le seront jamais les filtres utilisés lors de l'usage de logiciels de montages vidéo... Passé ce détail relativement gênant, et même si la source de Escape from Mars avait été celle d'un Blu-ray 4K UHD, le résultat à l'écran aurait été indifféremment pathétique. On se fiche pratiquement de tout ce qui touche de près ou de loin à la vie personnelle des personnages. Une caractérisation Discount qui n'apporte rien à cette œuvre visuellement indigeste, tournée à l'intérieur d'une navette qui ressemble davantage à un assemblage de boites en carton peintes en blanc. Nous ne féliciterons donc pas l'équipe de sept personnes chargée des effets visuels ni les deux occupées à concevoir les effets physiques. Mieux vaut compter sur certaines bonnes vieilles recettes, quitte à ce que l'expérience furète avec l'épouvante comme pour La Galaxie de la terreur de Bruce D. Clark ou Inseminoid de Norman J. Warren. Lesquels démontrèrent qu'avec peu de moyens il est possible de produire des œuvres plutôt sympathiques. Mais pour rester collé à la thématique de Escape from Mars, inutile de préciser que des séries et pas mal de longs-métrages cinématographiques eurent comme objectif principal de mêler space opera et colonisation de Mars. Bref, de quoi faire le bon choix et éviter de perdre son temps devant ce très mauvais téléfilm de science-fiction...

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