Les traits du visage figés par l'emploi excessif du botox et les
lèvres gonflées en mode ''saucisses Knacki de chez Herta'',
l'actrice et mannequin américaine Megan Fox était la candidate
idéale pour incarner Alice. Une androïde reconstituant à la
perfection les traits et les personnalité d'une femme. Alors que
son épouse Maggie (Madeline Zima) attend à l’hôpital l'arrivée
prochaine d'une transplantation du cœur, Nick (l'acteur italien
Michele Morrone) et leur fille Isla (Matilda Firth) déambulent dans
une convention consacrée aux nouvelles technologies lorsque la jeune
fille tombe sous le charme d'un androïde femelle dont la tâche
principale est de subvenir aux besoins ménagers de ses futurs
propriétaires. Alors que la gamine supplie son père de l'acheter,
Nick accepte et accueille dans leur demeure celle qui se fait
rapidement appeler Alice (héroïne du roman de Lewis Carroll, Les
Aventures d'Alice au pays des merveilles).
Programmées pour venir en aide à ce dernier, celle-ci montre très
rapidement un intérêt pour l'homme de la maison. En effet, sans le
savoir, Nick a permis à l'androïde de désactiver certaines
restrictions liées à la sécurité. Belle jeune ''femme'' aux
contours parfaits, Alice s'impose comme une bonne cuisinière, une
excellente assistante maternelle et, au grand dam de Nick, une
séductrice très convaincante. Alors que Maggie attend toujours son
nouveau cœur, Nick se laisse séduire par Alice qui se montre de
plus en plus insistante. Au point que la jeune ''femme'' va peu à
peu se montrer de plus en plus agressive envers son entourage.
Jusqu'à mettre en péril l'existence de son propriétaire et de sa
famille... Quelques temps après avoir découvert T.I.M
de Spencer Brown dans lequel l'actrice Georgina Campbell était en
proie au même type de problèmes causés par un androïde de sexe
masculin prêt à tout entreprendre afin de prendre la place de
l'époux incarné par Mark Rowley, voici donc que débarque
Subservience
du réalisateur, scénariste et producteur S.K.Dale. Pour son second
long-métrage après le thriller psychologique Till
Death
en 2021, le cinéaste signe une œuvre de science-fiction qui très
rapidement bifurque vers le thriller et l'épouvante avant de noyer
le tout en un melting-pot réunissant ces trois genres pour une
ambition versant dans le sous-Terminator.
Mais
d'ici là, le réalisateur adapte le scénario de Will Honley et
April Maguire sous forme de thriller moite et sexy plutôt indigeste.
D'autant plus que viennent se greffer des incohérences de taille.
Car à trop vouloir démontrer la malfaisance de son ''héroïne''
robotisée, S.K.Dale lui prête une attitude inquiétante de manière
beaucoup trop précoce. Ceci étant appuyé par la partition musicale
de Jed Palmer ! De plus, on voit mal comment un androïde
programmé pour effectuer des tâches ménagères deviendrait aussi
subitement attiré par son propriétaire au point de le relancer sans
cesse afin d'avoir des rapports sexuels avec lui. Habillée de
manière sexy, la bouche en cul de poule et le regard un peu trop
chafouin pour être honnête, Alice cache très mal ses intentions.
Autre invraisemblance : alors que Maggie est de retour chez elle
et au vu des quelques événements qui se sont produits jusqu'ici, il
est incompréhensible de voir Nick conserver auprès de sa petite
famille un Androïde dont l'attitude s'avère très inquiétante. Si
Alice semble être le pendant féminin de T.I.M,
elle semble être encore davantage celui du T-800.
Surtout lors du final qui la montre aussi résistante que le fameux
cyborg du classique de James Cameron, Terminator !
Viennent s'ajouter au sujet principal quelques sous-intrigues plutôt
intéressantes mais jamais arrivées à terme. Comme l'usage
d'androïdes dans la société en lieu et place de simples serveurs
de bars, d'ouvriers en bâtiment ou de personnels hospitaliers !
Malgré ses quelques défauts et l'extrême redondance du sujet qui
fait florès dans le domaine de la science-fiction, la seconde moitié
du long-métrage tient véritablement le spectateur en haleine avec
une Megan Fox forcément inexpressive mais dont la résistance
physique et l'acharnement avec lequel son personnage insiste pour se
faire aimer de son propriétaire sont parfois glaçants ! Bref,
si vous êtes coutumier du genre, Subservience
vous paraîtra peut-être bien fade, voire monotone. À moins que
vous ne vous lassiez jamais de ce genre d'expérience
cinématographique ? Le long-métrage de S.K.Dale reste en tout
cas très efficace à défaut d'innover. De plus, le final laisse
augurer d'une éventuelle séquelle dont le sujet prendrait des
proportions d'ordre mondial à la manière du ''Soulèvement
des machines''
propre à la saga initiée en 1984 par James Cameron...