vendredi 19 septembre 2025

Les gardiens de la galaxie de James Gunn (2014) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Je ne pensais pas dire un jour que j'ai apprécié découvrir une production issue de l'univers Marvel Cinematic Universe tant les quelques tentatives que j’eus précédemment eu le malheur d'effectuer avant celle-ci se soldèrent toute par d'épouvantables maux de tête... Un bordel scénaristique. Une bouillie numérique. Bref, tout ce que j'abhorre et évite généralement et très cordialement, sans critiquer ceux qui apprécient ce genre de spectacle tout en glissant lors de certaines conversations, quelques exemples de films plus intimistes qui dans le genre Supers-héros sortent de l'ordinaire... Et pourtant, point de miracle sans un minimum de clarté visuelle et scénaristique. Au sujet du script, rien d'incohérent s'agissant de l'univers Marvel et dans les genres Science-fiction, Fantasy ou Fantastique qui empruntent souvent cette même thématique qui consiste en un ou plusieurs héros dont la mission est de sauver le monde. Un concept dont l'ampleur est désormais beaucoup plus large puisqu'il ne s'agit plus simplement de sauver notre bonne vieille Terre mais carrément l'univers dans son ensemble. Face à nos valeureux héros sur lesquels nous reviendrons un peu plus loin se trouve Ronan l'Accusateur (Lee Pace). Aux services du Titan Thanos (incarné à l'écran par Josh Brolin), l'accusateur suprême de l'empire Kree charge Gamora (Zoe Saldaña) de mettre la main sur une orbe renfermant la Pierre du Pouvoir dont la puissance est capable d’annihiler toute trace de vie dans l'univers selon qu'elle est utilisée à des fins malveillantes. L'on découvre bientôt que Ronan a l'intention de s'en servir malgré les ordres donnés par Thanos afin de détruire la planète Xandar ainsi que ses habitants... Face à cet antagoniste extrêmement belliqueux, le script de James Gunn et de Nicole Perlman basé sur un série de comics éponymes créés par le scénariste Arnold Drake et le dessinateur Gene Colanpar avant que ceux-ci ne soient remplacés par Dan Abnett et Andy Lanning oppose Ronan à ceux qui se feront appeler plus tard Les Gardiens de la Galaxie. De valeureux mais antinomiques personnages regroupés par la force des choses après un passage en commun dans une prison située sur la station carcérale Kyln. L'on y retrouve donc Peter Quill aussi connu sous le nom de Star-Lord, personnage créé en 1976 par le scénariste Steve Englehart et le dessinateur Steve Gan...


D'apparence tout à fait humaine, il est dans cette première aventure des Gardiens de la Galaxie accompagné par Rocket (voix de Bradley Cooper), un raton laveur génétiquement modifié qui déteste formellement qu'on le renvoie à ses origines de mammifère omnivore, Groot (voix de Vin Diesel) qui comme Rocket est un personnage en images de synthèse mais aussi et surtout un représentant de la race des colosses floraux, Drax le Destructeur (David Bautista), un Humain altéré au corps recouvert de tatouages rouges dont la force a été décuplée après qu'il ait été ''reconstruit'' ! Sa mission première étant de trouver Ronan et de le tuer puisque celui-ci tua sa famille, ce dernier accepte d’intégrer le groupe malgré la présence de Gamora, humanoïde à peau verte qui comme évoqué plus haut a pour mission de mettre la main sur l'orbe et sur ce qu'elle contient. Pourtant, la jeune femme va choisir le camp des ''gentils'' en arguant que Ronan est fou et que de toute manière, elle n'a aucun lien de parenté avec Thanos (ses parents ayant été tués par celui qui se prétend être son père). Si tous ces personnages sont regroupés dans une même aventure, il faut tout d'abord savoir qu'ils sont l’œuvre de dessinateurs et scénaristes souvent différents et qu'ils ont également été créés à des époques parfois séparées de plusieurs dizaines d'années. Ce qui à l'écran ne saute évidemment pas aux yeux... Concernant le réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain James Gunn, il faut tout d'abord savoir qu'avant de se lancer dans ce type de projet pharaonique (le film ayant coûté pas moins de cent-soixante-dix millions de dollars, il regroupe également un grand nombre d'acteurs connus comme Michael Rooker, Glenn Close, Benicio Del Toro), celui-ci œuvra tout d'abord pour la mythique société de production et de distribution trash, Troma Entertainment à ses débuts en participant notamment à l'écriture de deux des plus fameuses production de la firme, Tromeo and Juliet en 1996 et Terror Firmer deux ans plus tard. Ce qui, au fond, n'a rien d'étonnant lorsque l'on sait que Peter Jackson s'est lancé dans l'aventure du Seigneur des anneaux longtemps après avoir réalisé le très gore Bad Taste ou que Sam Raimi a plongé dans l'univers des supers-héros en réalisant trois volets successifs mettant en scène le super-héros Spider-Man entre 2002 et 2007 alors qu'il débuta sa carrière avec le film culte Evil Dead... Bourrin juste ce qu'il faut, empli d'un humour pas toujours évident à décrypter, très généreux en matière d'effets-spéciaux (prosthétiques niveau maquillages extraterrestres et numériques concernant les différentes phases en mode space opera et batailles spatiales), Les gardiens de la galaxie premier du nom est un bon compromis pour ceux qui voudraient tenter l'expérience Marvel et MCU... Notons que deux suites furent produites en 2017 et 2023 ainsi que plusieurs dérivés sur lesquels nous reviendrons peut-être un peu plus tard...

 

jeudi 18 septembre 2025

Star Crystal de Lance Lindsay (1986) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

À la suite du succès rencontré par Alien, le huitième passager de Ridley Scott, beaucoup de cinéastes plus ou moins talentueux se sont engouffrés dans la brèche et ont signé de pâles copies de ce grand classique de la science-fiction horrifique américaine. Parmi eux, l'on signalera La galaxie de la terreur de Bruce D. Clark, Contamination de Luigi Cozzi, The Titan Find de William Malone ou le plus récent Life d'Anton Corbijn. Quant à Alien Degli Abissi, en regard de la concurrence, le long-métrage d'Antonio Margheriti ne fut sans doute pas le plus significatif en matière de ''contrefaçon''. Le cas de Star Crystal est quant à lui un peu particulier. Tout d'abord parce que dans cette liste, il demeure probablement le moins connu d'entre tous et ensuite parce qu'il représente le concept de plagiat dans toute sa ''splendeur''. Non pas qu'il soit d'une qualité qui lui permette de se hisser au niveau de l’œuvre dont il est objectivement l'un des enfants bâtards mais parce qu'il est celui dont l'intrigue se rapproche le plus du long-métrage du réalisateur américain. Premier des deux seuls films écrits et réalisés par l'acteur, réalisateur et scénariste Lance Lindsay qui terminera sa carrière deux ans plus tard avec Real Bullets, Star Crystal s'inscrit donc dans un type de science-fiction bien précis. Entre space-opera et film d'horreur, le film pille donc très largement le script de Dan O'Bannon en réinterprétant la rencontre d'hommes et de femmes avec une forme de vie tout d'abord embryonnaire, introduite ensuite à bord d'une navette sans qu'aucune précaution n'ait été au préalable envisagée, évoluant physiologiquement, pour enfin décimer la quasi totalité des membres d'équipage. Si dans Alien le Capitaine Dallas, la navigatrice Lambert et l'officier en second Kane avaient ramené avec eux un Facehugger lors de leur exploration d'un planétoïde, ici, c'est à la surface de la planète Mars et en 2032 que deux hommes vont rapporter à bord du vaisseau SC-37 un étrange œuf qui au contact d'un mystérieux cristal va peu à peu évoluer. Mais pas dans ce décor en question puisque entre-temps, tous les passagers du vaisseau vont mourir. En perdition dans l'espace, le SC-37 est récupéré par la station spatiale L-5 qui a son tour connaît une avarie qui contraint une équipe de réparation de fuir les lieux à bord d'une navette de secours... à bord de laquelle s'est introduit ce qui quelques instants plus tôt n'était qu'un œuf mais qui depuis a changé d'apparence. Toujours au contact du cristal et tandis que Roger Campbell, le Dr Adrian Kimberly ainsi que leurs compagnons espèrent rejoindre une station de ravitaillement, la créature se développe non seulement physiquement mais aussi intellectuellement. En effet, capable d'ingurgiter toutes les données enregistrées dans l'ordinateur central de la navette, celle-ci va développer une intelligence hors du commun et s'en prendre ainsi aux astronautes...


Drôle de navette à bord de laquelle nous retrouvons une poignée d'interprètes parmi lesquels C. Juston Campbell incarne Roger Campbell tandis que Faye Bolt interprète le rôle du docteur Adrian Kimberly. En effet, en dehors d'une passerelle de commande où se déroulent la plupart des actions, l'accès aux trois seules zones situées à l'arrière du véhicule spatial (dont une salle des machines investie par notre alien) semble ne pouvoir s'effectuer que par un réseau de tunnels terriblement exigus. Aussi incohérente que semble être l'architecture de la navette qui en rien ne facilite les déplacements des membres de l'équipage, il semblerait surtout que les décorateurs du films aient étudié la manière d'organiser les lieux afin de permettre au réalisateur de pomper à plusieurs reprises la séquence d'Alien lors de laquelle le capitaine Dallas se déplaçait dans des conduits tout aussi exigus afin de traquer le xénomorphe. Reprenant l'idée d'une pseudo-membrane aux allures, ici, de bouche filaire dentée (!!!), l'on retrouve également l'idée de la salive tout étant dans le cas de Star Crystal, aussi corrosive que le fut le sang de l'alien dans le film de Ridley Scott. Mais à part cela, rien de commun entre les deux créatures. Celle conçue par les spécialistes en effets-spéciaux prosthétiques nous donnent à contempler un monstre d'une laideur qui le renvoie directement au statut de Craignos Monster ! Et qui au terme de sa croissance ressemble à un mix entre le E.T de Steven Spielberg et le Abe de la société de jeux vidéos Oddworld Inhabitants. Lesquels auraient donc fusionné et auraient été passés dans un four à micro-ondes ! Concernant les décors, minimalistes, ils ne sont en grande partie constitués que d'énormes blocs parsemés de boutons clignotant. L'on a droit à quelques extérieurs pas trop miteux et quant à l'interprétation ou la caractérisation, rien de fameux de ce côté là. Entre un duo de crétins qui s'amusent de leur situation et une dernière partie consacrée à deux survivants interprétés par deux acteurs qui se sont sans doute parfois crus sur les planches d'un théâtre, Star Crystal est surtout très mou et parfois inintéressant de part sa grande répétitivité. Bref, le film n'avait évidemment aucune chance de faire de l'ombre au Alien de Ridley Scott mais les curieux exécuteront un regard attentif en direction de cette rareté...

 

samedi 13 septembre 2025

Alien : Earth de Noah Hawley : Episodes 5 & 6 (2025) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Avec son titre (In Space, No One...) et son retour en arrière de dix-sept jours revenant sur les événements qui se sont produits à bord du cargo USCSS Maginot, le cinquième épisode de la série Alien:Earth devait ou aurait dû réconcilier les fans de la première heure. Celles et ceux qui ne jurent que par Alien, le huitième passager de Ridley Scott et pour certains autres, que par Aliens, le retour de James Cameron risquent cependant de tomber bien bas. Tout laisse pourtant entrevoir un hommage au premier long-métrage. Du réveil des passagers de l'USCSS Maginot jusqu'à l'attaque du xénomorphe et l'évasion de l'unique survivant... Reprenant certaines séquences iconiques du premier long-métrage à avoir vu le jour en 1979, cet épisode laissait espérer qu'enfin la série n'allait pas définitivement sombrer dans le néant et dans l'indigence et pourtant, loin de satisfaire les aficionados du xénomorphe, In Space, No One... que réalise Noah Hawley, auteur du tout premier, réussit tout de même l'exploit de nous laisser indifférents. Prouvant s'il était besoin que Ridley Scott avait déjà tout compris s'agissant de la manière de construire son œuvre, parfaite à vrai dire, et auquel aucun simulacre aussi pathétique fusse-t-il que ce cinquième épisode ne pourrait faire de l'ombre. Ni même entacher. Concernant la créature, et comme cela sera encore plus visible dans le prochain épisode, le créateur de la série semble avoir choisit de lui couper véritablement les couilles en amenuisant sa puissance par l'entremise d'autres espèce extraterrestres et hostiles qui viennent nous apprendre qu'il y a peut-être des moyens plus radicaux que l'emploi d'armes à feu pour en venir à bout. Un gloubiboulga indigeste qui donne à penser que le pire des dangers ne vient peut-être pas du xénomorphe mais d'organismes beaucoup plus petits et qui ont pour habitude de parasiter leurs hôtes ! Si le script emprunte à celui du génial Dan O'Bannon et si les décors rappellent bien évidemment ceux du cargo spatial Nostromo, l'ambiance y est malheureusement mille fois moins anxiogène que dans les aventures que partageaient Ripley, Dallas et le reste de l'équipage ! Peut-être cela est-il dû à l'accoutumance ?


Ou peut-être la responsabilité en incombe à un réalisateur et des scénaristes qui plombent l'aventure de l'équipage du cargo USCSS Maginot en alignant des séquences de courses-poursuites et d'actes horrifiques totalement vidés de leur substance ? Bien qu'à son époque Ridley Scott était parvenu à signer un film terriblement oppressant et jamais ennuyeux malgré un rythme relativement lent, Noah Hawley n'a ici pas une once du talent de son prédécesseur et signe avec In Space, No One... une pâle copie totalement dévitalisée... Maintenant, concernant l'épisode suivant intitulé The Fly, il semblerait que l'on ait atteint un point de non retour... Sydney Chandler continue d'incarner une Wendy toujours plus insupportable. Surtout depuis qu'elle s'est découverte la capacité de communiquer avec les xénomorphes (nous offrant ainsi des séquences parfaitement ridicules). Mais lorsque son frère l'entend affirmer que l'un d'eux pourrait ''être gentil'', on sent déjà venir pointer un petit goût de collaboration future entre l'Homme et la Créature. Mais ça, encore, peut-être aurions-nous pu l'envisager s'agissant de n'importe quelle autre franchise de science-fiction horrifique mais de là à sacrifier le xénomorphe sur l'autel d'une série qui de toute manière part dans tous les sens, c'est non ! Ne parlons même pas de Samuel Blenkin qui dans le rôle toujours plus arrogant du richissime Boy Kavalier se présente à une réunion les pieds crasseux posés sur la table ! Fidèle à la mollesse qui caractérisait déjà les cinq précédents épisodes, réalisé par Ugla Hauksdóttir, The Fly évolue lui aussi très lentement. En ajoutant toujours plus de couches scénaristiques successives à un récit qui se voudrait donc plus profond tandis que l'on aurait sans doute aimé plus de simplicité. Parasitisme, communication télépathiques, incidents en tous genres, bavardages interminables, personnalités crispantes, attitudes invraisemblables, ce sixième épisode est un festival qui remet les pendules à l'heure et permet finalement de relativiser au sujet de l'antépénultième et de l'avant-dernière itérations signées Ridley Scott au cinéma en 2012 et 2017 (Prometheus et Alien Covenant). Et dire qu'il reste encore deux épisodes avant d'être (définitivement?) débarrassés de cette série presque infâme qui ne rend absolument pas hommage au mythique long-métrage originel...

 

vendredi 12 septembre 2025

Proyecto Ovni de Kasper Bajon (2025) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Si la mini-série polonaise Proyecto Ovni porte effectivement en son sein le sujet des extraterrestres, le plus curieux n'est pas tant l'hypothèse d'une observation qui oppose le jeune Zbigniew Sokolik (Mateusz Kosciukiewicz), persuadé qu'ils sont issus des fonds marins de l'Atlantique, à des sceptiques ou encore à des ufologues qui fondent leurs origines sur une civilisation provenant d'une lointaine galaxie que du traitement de l'intrigue. Laquelle se disperse pour laisser finalement le propos s'étendre à d'autres sujets. Principalement incarné par l'acteur polonais Piotr Adamczyk que l'on a pu notamment découvrir dans les saisons deux, trois et quatre de l'excellente série de science-fiction uchronique américaine For All Mankind, le personnage de Jan Polgar anime une émission très populaire en son pays qui s'est spécialisée dans la vulgarisation de phénomènes extraordinaires dont les extraterrestres et les objets volants non identifiés sont au cœur du sujet. Invité à participer à l'émission alors qu'il affirme avoir été lui-même le témoin d'une apparition d'ovni dans la région de Warmia, en Pologne, Zbigniew Sokolik est ridiculisé par l'animateur malgré des preuves photographiques indéniables. Écœuré, celui-ci retourne chez lui mais bientôt, il est de nouveau contacté par Jan Polgar qui sur commande du directeur de la chaîne est envoyé à Truskasy où un vieil homme affirme avoir lui-même aperçu des ''petits hommes verts''. Sur un postulat on ne peut plus commun à nombre de longs-métrages, de téléfilms et de séries télévisées, le créateur de Proyecto Ovni Kasper Bajon évoque son sujet dans le délicat contexte d'une Pologne du début des années quatre-vingt. Riche d'une reconstitution technologique et architecturale que l'on devine rigoureuse, le récit pointe l'agitation politique qui s'empare alors d'un pays en pleine mutation. Si l'on s'en tient strictement au concept d'une espèce originaire d'une lointaine galaxie, les amateurs de science-fiction versant dans les thèmes de l'invasion ou d'une hypothétique rencontre du troisième type risquent de faire grise mine !


Pour une mini-série concentrée autour de quatre épisodes seulement, l'avalanche de sous-intrigues peut à différents degrés donner le tournis. Y sont développés une somme importante de personnages plus ou moins secondaires et de thème dont l'adultère rejoint le principe de ''trahison'' dont le jeune passionné d'ufologie s'est senti la victime. Mettant ainsi la carrière et l'avenir professionnels de Jan Polgar en danger face à une épouse possiblement revancharde (l'actrice Marianna Zydek dans le rôle de Lenta Nalecz-Polgar) et d'une maîtresse et collègue de travail ambitieuse, l'animateur va en outre devoir composer avec certains responsables politiques et militaires. Côté science-fiction, la série se montre relativement chiche. Rien de véritablement spectaculaire à mettre sous les yeux des téléspectateurs puisque le sujet central est ailleurs. La complexité du récit demande un minimum de concentration et l'acceptation selon laquelle tout ne tournera donc pas autour de ce fantastique événement qui s'est produit dans le pays doit obligatoirement faire son petit bonhomme de chemin. S'agissant d'une œuvre dont l'essence même est de rappeler le contexte politique et social de la Pologne du tout début des années quatre-vingt, une certaine tension mêlée à un sentiment de paranoïa se développe tout au long du récit. Pourtant très courte, la mini-série Proyecto Ovni a tendance à parfois traîner en longueur et à aborder des sujets qui n'ont pas toujours leur place dans ce genre de contexte. Une forme de ''remplissage'' dont nous nous serions sans doute passés pour mieux s'imprégner du ''merveilleux'' ou du ''terrifiant'' qu'inspire l'hypothèse d'une présence bienveillante ou malveillante venue d'ailleurs. Fidèle à la rigueur slave, Kasper Bajon offre une reconstitution intéressante de ce début de décennie et oppose les croyances en terme d'OVNIs au sein même des ufologues. Alors que l'intrigue semble arriver à son terme, l'ambiance devient de plus en plus oppressante, voire glaçante et dystopique. Le final laissant même la porte ouverte à quelques suppositions passionnantes quant à une éventuelle saison deux... Pour l'instant, rien d'officiel concernant une suite à cette série polonaise diffusée sur Netflix mais des questions demeurées en suspens et auxquelles l'on espère avoir prochainement la réponse...

 

samedi 30 août 2025

Atoman d'Anouar Moatassim (2025) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Un film de super-héros... marocain ! Et pourquoi pas, tiens. Ça change des productions américaines du genre (que je déteste) ou des quelques tentatives françaises (pour le moins, parfois originales) ! Bon ben, ça commence mal. En ouverture, l'on a droit à L'enfant du vent de Soprano. Derrière ce titre poétique se cache l'une de ces horreurs très à la mode usant de l'abominable plugin connu sous le nom d'Auto-Tune. Arrêt sur image et recherche immédiate de la bande-originale complète du long-métrage avant toute poursuite de l'aventure. Parce que s'il s'agit de se manger durant un peu moins d'une heure-trente une playlist d'aussi mauvais goût, pas question que je perde davantage de temps devant l’œuvre en question. Confié à un artiste du nom de DJ Van dont j'ignorais l'existence jusqu'à maintenant, le soundtrack est donc majoritairement composé de titres divers, allant de la ''pop'', en passant par le rap, le R'n'B et la World Music. On ne va pas reprocher cette hétéroclite sélection s'agissant d'un film d'origine maghrébine. Ce serait comme d'imaginer pouvoir imposer à un film américain une bande musicale uniquement constituée de chants russes ! Passé ce petit désagrément placé en ouverture du long-métrage du réalisateur et scénariste Anouar Moatassim, je relance la lecture de ce projet de film de science-fiction et d'aventures directement échoué sur la plateforme Amazon Prime Video. Si la présence de Samy Naceri fera vibrer voire mouiller de plaisir le caleçon ou la petite culotte des fans et des groupies de la première heure, je ne suis pas de ceux qui regrettèrent sa période de descente aux enfers ou sa disparition temporaire des grands écrans. Hé, oh ! On parle là d'un type dont le ''plus grand fait d'arme'' est pour beaucoup son interprétation du personnage de Daniel Morales dans les quatre premiers opus de la franchise Taxi ! Une référence pour qui voudra, mais certainement pas pour moi. Pour en revenir au film qui nous intéresse ici, le rôle-titre est confié au rappeur franco-marocain Lartiste. Si j'osais faire preuve d'un brin de cynisme, je dirais que l'on peu favorablement souffler qu'il n'eut pas à participer à l'écriture tant ce nom de scène appartenant à Youssef Akdim manque singulièrement d'originalité... Ma dose journalière de cruauté gratuite ayant été atteinte, voici ce que je pense objectivement de Atoman (titre que l'on peut très facilement identifier comme la contraction entre Atome ou Atomique et man, traduction anglaise du terme ''homme''). L'entreprise est assez touchante en cela qu'elle convoque le folklore berbère ainsi que des paysages magnifiques provenant notamment de Ouarzazate, de Skhirat mais plus encore de Tafraout située dans l'Anti-Atlas...


Tiens, justement, Atlas. Sa légende et le combat qu'il mena contre son frère Ménétios pour l'obtention de l'astrolabe, un très puissant artefact capable de détruire notre planète et que le second chercha à détenir afin de dominer le monde. De nos jours, Hakim (Lartiste), l'un de plus grands hackers de sa génération est engagé par la ''je ne sais plus trop quelle organisation'' afin d'éviter qu'un virus de sa conception qui lui a été dérobé ne serve aux agissements de cybercriminels. Tandis qu'il opère aux côtés de Sanaa Benkirane (l'actrice Sarah Perles), un certain David Lockam cherche à mettre la main sur l'Astrolabe. Lequel doit lui procurer des pouvoirs censés lui permettre de tout contrôler. Mais alors que ce dernier parvient à mettre la main sur l'artefact grâce à l'aide de son collaborateur Chinoui (Doudou Masta), Hakim découvre qu'il est détenteur de pouvoirs spéciaux. En outre, sa mère lui révèle qu'il est le dernier atlante de la fameuse cité d'Atlantis. Le jeune homme part alors se former auprès de grands Maîtres installés dans une région située dans l'Anti-Atlas afin de lui permettre d'acquérir des connaissances et ainsi affronter David Lockam... Un antagoniste qui fait bien de se cacher derrière un apparat d'images de synthèse tant son interprète, Samy Naceri, a physiquement morflé ! Avant que son personnage ne soit doté du fameux objet, le spectateur le découvre dans le costume-cravate d'un directeur de banque dénué de toute prestance et de tout charisme. Le dos voûté, claudiquant et une bouche qui témoigne de la bagarre qui l'opposa un dimanche matin, rue de Berri, à Paris, dents cassées, et certainement aussi de l'abus d'alcool dont l'acteur a toujours été dépendant ! Et même avec cette bouche d'ancien édenté dont le râtelier a depuis été refaçonné, Samy Naceri n'est pas le plus mauvais des interprètes du long-métrage. Car à côté de sa prestation, d'autres s'en sortent encore moins bien. Si Lartiste et Sarah Perles assurent le minimum syndical, Doudou Masta s'avère NUL-LIS-SI-ME !!! Avec son budget d'un peu moins de deux millions d'euros, on regrette que tout ou partie de l'argent qui fut confié aux responsables des innombrables étrons qui sont sortis sur notre territoire ne fut pas offert aux producteurs de Atoman tant le film de Anouar Moatassim méritait sans doute d'obtenir beaucoup plus de moyens techniques et financiers. On louera alors l'effort en prenant bien soin de ne surtout pas pouffer de rire devant le nombre incalculable de séquences si mal jouées, si naïves et devant des effets-spéciaux parfois ultra-cheap que Atoman risque bien de devenir un jour l'un de ces classiques du nanar de science-fiction que l'on prend du plaisir à regarder un samedi soir entre potes. Dommage...

 

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