Affichage des articles dont le libellé est Chloe Levine. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Chloe Levine. Afficher tous les articles

dimanche 21 décembre 2025

Somnium de Racheal Cain (2024) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Une expérience captivante est-elle pour autant forcément concluante ? C'est la question que pose Somnium, le tout premier long-métrage réalisé, écrit et produit par l'américaine Racheal Cain qui après avoir étudié au College of Motion Picture Arts de la Florida State University s'est installée à Austin, au Texas. Pour sa première expérience au format long, Rachael Cain crée un univers qui n'est pas loin de se rapprocher de celui de David Lynch qui de son propre aveu est l'une de ses principales sources d'inspiration. Pourtant contrainte à mettre en scène son héroïne avec de faibles moyens budgétaires ayant reposé sur une campagne de crowdfunding lancée en 2018, la cinéaste réussit le tour de force de produire une œuvre qui sort des sentiers battus et qui malgré quelques défauts parvient à captiver. Ayant débuté le tournage en regroupant toutes les séquences de flash-back en 2018, Rachael Cain patientera trois années supplémentaires avant de tourner celles situées dans le présent. Totalement indépendante et ayant donc la possibilité d'avoir un contrôle total sur le projet, seules ses influences semblent lui avoir permis de mettre en scène ce curieux exercice de style, entre science-fiction, épouvante et drame. Une mise en abyme du métier d'actrice principalement interprétée par Chloë Levine, choisie sur les conseils de la directrice de casting qui avant cela s'était notamment fait remarquer dans le très intriguant The Transfiguration de Michael O'Shea qui en 2017 traitait de manière fort originale de l'adolescence, de la violence et... du vampirisme ! Actrice originaire du New Jersey, Chloë Levine incarne ici le rôle de Gemma. Portrait d'une jeune américaine moyenne vouée à reprendre le restaurant familial mais dont les projets sont tout autres. En effet, se rêvant actrice et après s'être séparée de son petit ami Hunter dont elle était très amoureuse (l'acteur Peter Vack), Gemma prend un aller simple pour Los Angeles dans l'espoir de passer des castings et ainsi décrocher un rôle. Mais en attendant, la jeune femme doit tout d'abord s'assurer de ne pas se retrouver à la rue et loue un petit appartement dont elle va payer le loyer en travaillant de nuit dans une obscure entreprise du nom de Somnium. Une clinique spécialisée dans le rêve et permettant à ses clients d'améliorer leur vie. Transformant ainsi leurs projections mentales en réalité. Un protocole long de six semaines qui peut être en cas d'urgence réduit à neuf heures dans le cas du projet Cloud Nine !


L'on observe plusieurs choses. Somnium est traversé de nombreux flash-back introduisant le personnage de Hunter. Définissant ainsi certains choix, entre celui de rester bien à l'abri du cocon familial ou celui de tout mettre en œuvre pour vivre son rêve loin de chez soit. C'est donc à la suite d'une rupture sentimentale que l'héroïne quitte tout pour aller tenter sa chance à Los Angeles. Le rêve, ici, prend différentes formes. Allant du couple entre ambition et optimiste jusqu'au protocole Cloud Nine. Intervient alors un personnage secondaire dont la présence est théoriquement fondamentale si l'on veut comprendre le sens de certaines séquences : Noah (Will Peltz), ce concepteur informatique de génie à l'origine du programme Somnium. Mais là où les choses ne sont plus très claires et donc se compliquent c'est lorsque interviennent chez Gemma certaines ''visions'' cauchemardesques. Car si la frontière entre flash-back, temps présent, réalité et fiction sont dilués dans une mise en scène et un montage qui forcent parfois la concentration du spectateur, la plongée dans le monde des rêves n'est pas toujours facile à identifier. Contrairement à l'univers de Total Recall de Paul Verhoeven qui déjà près de quarante ans en arrière abordait de manière beaucoup plus ''sensationnelle'' le sujet central de Somnium, ici tout semble se mélanger, s'amalgamer afin de confondre la réalité et la fiction dans un désordre scénaristique généralisé. En effet, si l'on observe que Gemma n'est utilisée comme cobaye par Noah que vers la fin du récit, comment peuvent s'expliquer les différentes phases ''paranoïaques'' dont elle est rapidement là victime ? En outre, la jeune femme semble être la seule à prendre conscience durant cette expérience forcée de rêves intenses que rien n'est véritablement réel ! Si l'entreprise de la cinéaste est louable, des trous dans le récit viennent briser la colonne vertébrale du script. Comme l'idée pourtant alléchante d'un programme qui permettrait d'améliorer l'existence d'individus à travers des rêves mais qui logiquement, une fois retournés à leur vie quotidienne seraient contraints de faire face aux turpitudes de leur existence... Malgré des défauts qui pourraient paraître rédhibitoires, Somnium demeure une sympathique expérience, moins sensorielle qu'espéré mais incarnée par une Chloë Levine épatante, joviale, enjouée, souriante, si ce ne sont ces instants de terreur que Rachael Cain n'arrive pourtant malheureusement pas à concrétiser...

 

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...