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jeudi 7 novembre 2024

Time Cut de Hannah Macpherson (2024) - ★★★★★☆☆☆☆☆


 

Si vous n'aimez pas les films de science-fiction axés sur les voyages dans le temps, les boucles ou les paradoxes temporels, si vous connaissez Happy Birthdead et sa suite tous deux réalisés par Christopher London, si vous n'êtes pas issu des dernières générations ou si vous n'avez pas gardé votre âme d'enfant ou d'adolescent, inutile de vous attarder devant Time Cut de Hannah Macpherson. Son second long-métrage huit ans après le film d'horreur Sickhouse. Si vous vous attendiez au renouveau de la science-fiction où des protagonistes voyagent entre passé, présent et futur, vous vous mettez le majeur dans l’œil jusqu'à la dernière phalange. Non content de reprendre le thème du tueur voyageant entre 2003 et 2024 pour y assouvir sa soif de meurtres, Time Cut n'a même pas l'idée Ô combien séduisante de reproduire en forme de boucle temporelle un même événement dans l'espoir que les protagonistes parviennent à résoudre une série de quatre meurtres qui vingt ans après qu'ils aient été commis n'a jamais permis d'arrêter leur auteur ! Fort d'une référence connue de tous puisque l'un des principaux personnages évoque Retour le futur, celui-ci affirme sans sourciller que la seule conséquence qui ait pu découler du voyage dans le temps effectué par Marty McFly et par le professeur Emmett Brown fut la disparition de l'adolescent sur une photo ! L'inculture du dialoguiste de Time Cut s'exprime donc ici avec une certaine arrogance. Genre : ''Tu connais Retour vers le futur ?'' L'autre : ''Ouais, bien sûr...''. ''Et... tu l'as vu ?'' L'autre : ''Bah non !''. Lorsque t'es devant une porte d'entrée sécurisée mais que t'as pas le code pour l'ouvrir, tu te retrouves démuni, à regarder tes chaussures et à attendre qu'une âme charitable te propose d'entrer. Hannah Macpherson nous convie à une histoire simple...Tellement d'ailleurs qu'elle se sent contrainte d'expliciter certaines séquences pourtant très claires à comprendre. Visant d'emblée un public adolescent, Time Cut (qui j'oubliais de le préciser est disponible sur Netflix) propose donc un récit simpl...issime. Pas le genre à vous triturer les méninges contrairement au chef-d’œuvre des frères Michael et Peter Spierig, Prédestination.


Doté d'une musique tonitruante qui donnera des maux de têtes aux mélomanes de bon goût, le long-métrage de Hannah Macpherson semble avoir en outre fait l'économie de moyens mis en œuvre en matière d'effets-spéciaux. Si la machine à voyager dans le temps est d'une conception, il est vrai, relativement originale, la réalisatrice et son scénariste Michael Kennedy auraient pu nous épargner un voyage de vingt ans dans le passé et nous conter cette même histoire de tueur en série s'attaquant à de jeunes étudiants décérébrés au présent. Car en dehors de la rencontre entre deux sœurs dont l'une fut justement tuée en 2003 (on devine dès le départ quels seront les enjeux du récit une fois sa sœur retournées vingt ans en arrière, quelques jours seulement avant que la série de crimes ne commence), le récit se refuse presque systématiquement à jouer avec les paradoxes temporels. Ceux-ci interviennent malgré tout à quelques éparses occasions (la mort d'un vigile de supermarché). On s'amuse parfois devant certains détails comme ces décors très abîmés qui retrouvent dans le passé leur prime jeunesse mais pour celles et ceux qui apprécient tout particulièrement cet aspect de la thématique des voyages dans le temps, son évocation est ici un peu légère. En fait,Time Cut s'adresse si bien au jeune public que les plus anciens risquent de faire grise mine devant ce spectacle très naïvement mis en scène. Une expérience qui peut s'avérer intéressante lorsque l'on se lance pour la toute première fois dans ce genre de concept mais qui montre en revanche très rapidement ses limites lorsque l'on est un habitué du genre. Notons enfin que ses jeunes interprètes parmi lesquels nous trouvons notamment Madison Bailey, Antonia Gentry et Michael Shanks sont plutôt satisfaisant même si là encore, l'attitude qu'ils arborent parfois aura tendance à friser les cheveux de ceux qui n'apprécient guère la trop grande mansuétude avec laquelle la réalisatrice traite ses personnages...

 

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