vendredi 30 mars 2018

Le Guerrier de l'Espace : Aventures en zone interdite de Lamont Johnson (1983)



Alors qu'il erre dans l'espace à bord de sa navette dans l'attente d'un nouveau contrat, le chasseur de prime Wolff capte un message-radio annonçant la disparition de trois terriennes dont le voyage intergalactique à bord d'un vaisseau de croisière s'est achevé subitement lors de son explosion. Les trois jeunes femmes ont miraculeusement échappé à la mort mais on atterrit sur la planète Terra 11 où règne Overdog, un tyran protégé par une armée de soldats. Ceux-ci ont d'ailleurs capturé les trois terriennes tandis que Wolff et son assistante Chalmers, une androïde, viennent d’atterrir afin de remplir un contrat dont le salaire devrait rapporter au chasseur de prime une très grosse somme d'argent. LeWolff a en effet prévu de sauver les trois femmes des griffes de leur geôlier.

Mais alors que durant une bataille opposant deux factions ennemies, Chalmers est tuée, Wolff se renseigne sur l'endroit supposé cacher les trois captives. N'obtenant aucune aide, il reprend la route et croise celle de Niki, une très jeune femme qui lui affirme connaître l'endroit où vit Overdog et ses sbires. Le couple ainsi formé vapart donc à la recherche des trois terriennes et vont, en chemin, croiser la route de Washington, une vieille connaissance de Wolff...


Produit par Ivan Reitman, producteur d'environ trente longs-métrages et cinéaste surtout connu pour avoir donné vie aux fantômes des deux volets de Ghostbusters ou pour avoir offert plusieurs rôle au cinéma à l'acteur d'origine autrichienne Arnold Schwarzenegger (Un Flic à la Maternelle, Jumeaux, Junior), Le Guerrier de l'Espace : Aventures en zone interdite est une grosse production à l'imposant budget de quinze millions de dollars qui ne fut finalement pas si rentable que cela puisqu'il remboursa surtout ses investisseurs, n'ayant rapporté que seize millions et demi de dollars, soit un un million et demi de plus que la somme investie.
Une grosse production donc, et qui par conséquent eut le très gros avantage de pouvoir bénéficier d'effets visuels plutôt convaincants. Costumes, effets-spéciaux, décors et véhicules ont été en effet particulièrement soignés, surtout si l'on compare ce film à la grande majorité des œuvres de science-fiction post-apocalyptique.

Nous sommes donc face à une œuvre proche dans le principe de Mad Max de George Miller même si la comparaison s'arrête au niveau de l'environnement et du genre post-apocalyptique. Alors que Mad Max demeurait d'un pessimisme et d'une violence rarement vus à l'écran, Le Guerrier de l'Espace : Aventures en zone interdite se veut grand public. En nettoyant le scénario de tout ce qui aurait pu heurter la sensibilité du jeune public, le réalisateur Lamont Johnson fait de son film une œuvre commerciale, qui joue autant dans les registres cités plus haut que dans la comédie. Afin d'assurer le spectacle, il engage d'abord l'acteur Peter Strauss (Comme un homme libre) dans le rôle de Wolff, Molly Ringwald (la bourgeoise coincée du petit bijou Breakfast Club de John Hughes) dans celui de Niki, l'acteur Michael Ironside (surtout connu pour avoir été le résistant Ham Tyler de l'excellente série télévisée V), ainsi que Ernie Hudson, qu'Ivan Reitman engagera l'année suivante en 1984 pour le rôle de Winston Zeddemore dans Ghostbusters.

Si le film de Lamont Johnson est nanti de bons effets visuel, cela ne l'empêche pas d'être relativement décevant. Un spectacle qui ravira sans doute les enfants ou les jeunes adolescents mais laissera les autres quelque peu indifférents. En terme d'intrigue, Le Guerrier de l'Espace : Aventures en zone interdite est en effet un peu léger, voire même parfois assez mièvre. Il est amusant de constater les rapports physiques qu'entretiennent Overdog et les futurs Borgs de l'excellente saga Star trek. C'est à se demander si le méchant du Guerrier de l'Espace : Aventures en zone interdite n'aurait pas servi de source d'inspiration au créateur des borgs...

mardi 28 novembre 2017

Hidden 2 de Seth Pinsker (1993)



Il y a quinze ans en arrière, l'inspecteur Tom Beck,et Lloyd Gallagher dont l'enveloppe charnelle fut investie par une forme de vie extraterrestre pacifiste, parvinrent à annihiler une créature monstrueuse se déplaçant de corps en corps et dont le but fut d'approcher et de prendre possession de l'organisme du sénateur Holt, candidat à la présidence des États-Unis d'Amérique.
Gravement blessé, Tom Beck a pu survivre à ses blessures grâce au don que lui a fait Lloyd Gallagher. Désormais, il vit caché, mais pas pour longtemps. En effet, si son coéquipier est parvenu à tuer la bête, celle-ci est parvenue à se reproduire avant de totalement disparaître. Un certain MacLachlan est à son tour chargé de la retrouver et d'en finir définitivement avec elle. Pour cela, il fait appel à Juliet Beck, la propre fille de l'inspecteur...

Six ans après le petit chef-d’œuvre de science-fiction et d'action signé Jack Sholder, Hidden, le cinéaste Seth Pinsker reprend la franchise à son compte et signe une séquelle que l'on n'aurait préféré jamais ne connaître. Hidden 2 se veut comme une suite logique du premier volet mais n'en a jamais le moindre génie, ni la moindre des qualités. Tout d'abord, exit les excellents Kyle MacLachlan et Michael Nouri. Désormais, il faudra compter sur Raphael Sbarge dont le charisme manque autant que l'originalité d'un scénario bas du front.

Des scènes à n'en plus finir (celle du club dans l'usine désaffectée est interminable), une interprétation tout juste acceptable, et surtout des moments de bravoure qui manquent cruellement à l'appel quand le film de Jack Sholder en comptait par dizaines. Afin de pallier aux nombreux manques de cette séquelle, le cinéaste injecte quelques effets gore partiellement réussis et une intrigue amoureuse improbable entre les deux principaux personnages si l'on tient compte du fait que l'un des deux n'a d'humain que l'enveloppe charnelle. Autre invraisemblance : alors que le personnage de MacLachlan insiste pour que Juliet tire dans la tête de l'homme porteur de la créature, il s'ingénue lui-même à ne tirer que dans le corps, faisant ainsi s'étirer inutilement des scènes d'action méchamment répétitives.

Toute la finesse du personnage interprété par le passé par l'acteur Kyle MacLachlan s'efface au profit d'un personnage insipide auquel, hommage ultime, le réalisateur à eu l'idée idiote de donner le nom. Si Hidden premier du nom était lumineux, cette suite insiste un peu trop sur des décors délabrés, sans doute pour noircir le trait d'un récit qui n'en avait vraiment pas besoin. Quand à l'action, elle se contente elle aussi de quelques effets déjà rencontrés avant, noyant le film dans une tentative de réitérer les exploits passés. Mais n'est pas Jack Sholder qui veut. D'ailleurs, Seth Pinsker semble avoir si peu d'idées qu'il pie dès le début de son naufrage cinématographique un bon nombre d'images de la première mouture. Hidden 2, c'est de la suite SANS les idées. Retournez donc revoir Hidden premier du nom...

jeudi 6 avril 2017

La Montagne Ensorcelée de John Hough (1975)



Tia et Tony sont confiés aux bons soins d'un orphelinat jusqu'au jour où ils croisent la route de Lucas Deranian, homme de main du riche propriétaire Aristotle Bolt qui désire exploiter les dons des deux enfants pour de mauvaises raisons. D'abord accueillis et amadoués comme il se doit, Tia et Tony finissent par se rendre compte que leur hôte n'est pas si bien attentionné qu'ils l'on d'abord cru et choisissent de prendre la fuite. En chemin, ils croisent la route d'un vieil homme au volant d'un camping-car qui va les aider à retrouver leur véritable identité dont les origines semblent se situer au somment d'une montagne connue pour être le lieu de superstitions.

De plus, Tia a des visions récurrentes d'un événement particulièrement flou et dont elle ne connaît pas l'origine. Peu à peu, les images dans sa tête, s'éclaircissent. Elle se découvre naufragée en compagnie de son frère Tony et d'un homme dont elle finira par découvrir l'identité. Les deux enfants vont se lancer dans une quête de vérité sur leurs origines tout en étant inlassablement poursuivis par les autorités auxquelles Aristotle Bolt a promis d'offrir une forte somme d'argent...

Précédant Les Visiteurs d'un Autre Monde du même John Hough sorti trois ans plus tard, La Montagne Ensorcelée ne dépaysera sans doute pas tous ceux qui ont pris du plaisir à suivre les aventures de Tia et Tony, deux jeunes enfants issus d'une galaxie lointaines et pourvus de pouvoirs télékinésiques et télépathiques. Si les acteurs qui se retrouvaient à l'époque face aux tout jeunes Kim Richards et Ike Eisenmann différaient de ceux que l'on retrouvait dans la suite, on ne peut pas dire que le scénario fasse preuve d'une folle originalité tant le déroulement des intrigue suit à peu de choses près le même fil conducteur. Le méchant est riche, fort antipathique, assisté d'un homme de main totalement voué à sa cause. Tia et Tony sont déjà capables de prouesses étonnantes mais sont cette fois-ci aidée par un chat noir capables d'avoir un comportement qui les sauvera des griffes de leurs poursuivants à maintes reprises.

Ne nous voilons pas la face : le film de John Hough ciblait déjà le jeune public. Cela se remarque au comportement des méchants. Des personnages antipathiques mais jamais vraiment inquiétants. C'est qu'il fallait les ménager à l'époque nos chérubins. En étant estampillé Walt Disney, La Montagne Ensorcelée s'impose d'emblée des quotas en terme de niaiserie. Si ce n'étaient les sympathiques trognes des deux jeunes acteurs et des interprètes qui les accompagnent (le toujours savoureux Donald Pleasance qui fut l'un des acteurs préférés du cinéaste John Carpenter qui l'embaucha sur plusieurs projets dont Prince des Ténèbres et le surévalué Halloween, ainsi que Ray Milland qui joua dans de nombreux films et téléfilms et croisa la route du célèbre Lieutenant Columbo dans l'épisode Dites-le Avec des Fleurs) le film demeurerait d'un intérêt plus que discutable.

Au mieux, il amusera encore aujourd'hui les très jeunes, au pire, les plus âgés, avides de sensations fortes, iront voir ailleurs...


jeudi 2 mars 2017

Les Visiteurs d'un Autre Monde de John Hough (1978)



Le savant Victor Gannon vient d'inventer un appareil qui, branché derrière l'oreille d'un individu, lui permet d'en prendre le contrôle. Aidé financièrement par la riche Letha Wedge et assisté par Sickle, neveu de cette dernière, il tente une expérience dans les rues de Los Angeles afin d'éprouver son invention. Une fois branché l'appareil sur lui, Sickle accepte de monter l'escalier de secours d'un immeuble de plusieurs étages afin de démontrer l'efficacité du procédé annihilant ainsi sa peur du vide. Mais le boitier tombant des mains de Victor Gannon, la machine déraille et Sickle tombe du toit de l'immeuble.
Heureusement pour lui passent par là Tia et Tony, deux jeunes enfants venus d'une autre galaxie et possédant d'étonnants pouvoirs de télékinésie et de télépathie. Alors que leur oncle Ben les a confiés au chauffeur d'un taxi, Tia et Tony qui ont débarqué d'une soucoupe volante, ont prévu de passer quelques jours de vacances sur Terre. Passant à proximité de l'endroit où a lieu l''expérience menée par Victor, Tony ressent qu'un accident va bientôt avoir lieu. Se précipitant dans la rue où Sickle s'apprête à s'écraser, Tony parvient à stopper sa chute, l'homme lévitant alors à moins d'un mêtre au dessus du sol. Victor comprend que le jeune garçon y est pour beaucoup et décide de l'enlever afin de l'utiliser pour parvenir à ses fins : diriger le monde...

Produit par les Studios de Walt Disney, Les Visiteurs d'un Autre Monde fait directement suite à La Montagne Ensorcelée, lui-même déjà réalisé par le cinéaste John Hough. Sorti en 1978, le film raconte les pérégrinations d'un frère et d'une sœur venus sur Terre pour profiter de quelques jours de vacances. La jeune Tia (Kim Richards), aidée de plusieurs gamins d'un quartier pauvre de Los Angeles vont tout faire pour arracher son frère Ike Eisenmann) des griffes d'un savant fou ivre de pouvoir. Ce dernier est interprété par l'acteur originaire de Londres Christopher Lee, mort l'année dernière et surtout connu pour avoir interprété le célèbre vampire Dracula à maintes reprises au cinéma. A ses côtés, l'une des plus célèbres actrices de l'âge d'or du cinéma américain qui joua dans plus d'une centaine de films répartis sur soixante ans et qui campe ici le rôle de Letha Wedge, Bette Davis. Celui de Sickle a été confié à l'acteur Anthony James, connu pour avoir joué de nombreux personnages de mauvais garçon à la télévision et dans une vingtaine de longs-métrages dont l'excellent Burnt Offerings de Dan Curtis ou L'Homme des Hautes Plaines de et avec Clint Eastwood.

Les Visiteurs d'un Autre Monde est une œuvre familiale plutôt à l'attention des enfants qu'à leurs parents même si eux-même passeront un moment sympathique devant ce scénario pas vraiment sérieux estampillé Walt Disney. Bette Davis et Christopher Lee prennent donc la relève assurée précédemment par Eddie Albert, Ray Milland et Donald Pleasance dans ce qui demeurera un petit film de science-fiction humoristique dont le titre français trahit quelque peu le propos puisque à part durant l'intro et la conclusion durant lesquels on découvre la soucoupe volante (à travers, il faut le dire, de navrants effets-spéciaux), et à part les pouvoirs dont sont investit nos deux jeunes héros, le film n'a vraiment rien à voir avec la science-fiction de papa. Pas d'invasion aliens donc, ni de présence à la manière d'un E.T perdu sur notre planète. Juste un petit film agréable à regarder mais que l'on oubliera très vite...


vendredi 24 février 2017

Forbidden World de Allan Holzman (1982)



Cryogénisé, le commandant Mike Colby est réveillé par son unique compagnon de bord, le robot SAM. Prévenus d'une alerte située sur la planète Xarbia, il se rende sur la base spatiale où une équipe de chercheurs tentent des expériences visant à éradiquer la faim dans le monde. Un savant un peu fou manipule des organismes et les croise avec des bactéries afin de créer une protéine capable de se régénérer tout seule. Malheureusement l'expérience tourne au cauchemar et ce qui devait être une solution pour sauver l'humanité va faire éclore une créature qui n'aura de cesse que nuire à l'équipage tout entier, faisant ainsi de ses membres, on garde-manger.
Mais Mike Colby et les autres vont tenter l'impossible : Éliminer celui qu'ils nomment Proto-B, un métamorph particulièrement virulent et dangereux...

Vendu comme une suite au nanar La Galaxie De La Terreur, Forbidden World n'a en réalité rien à voir si ce n'est que les deux films ont tout deux été produits par Roger Corman. Les deux œuvres démarrent bien sûr sur des postulats identiques (des événement tragiques situés sur des planètes amènent à l'élaboration d'une équipe de secours) mis le contenu de ce qui suit alors est bien différent. Osons affirmer que La Galaxie De La Terreur a inspiré le Prometheus de Ridley Scott quand l'Alien de ce dernier a lui-même été source d'inspiration pour ce Forbidden World signé Allan Holzman.
Le film est visiblement plus fauché encore que ne l'était celui réalisé par Bruce D. Clark une année auparavant. Le robot SAM ressemble à s'y méprendre à stormtrooper, soldat de l'empire de la saga Star Wars, bricolé avec de bouts de ficelle et d'un blanc crème d'un autre âge. Alors que La Galaxie... permettait de croiser quelques figures connues de films et séries B, Forbidden World est essentiellement interprété par de parfaits inconnus si ce n'est la présence d'un visage qui se fera connaître quelques plus tard sous les traits de Lydia, le lézard envahisseur de l'excellente série V.

Au titre de l'interprétation, on pourra noter le curieux comportement de certains membres de l'équipage comme celui des deux seules femmes qui ne semblent pas plus troublées que cela de la présence d'une créature monstrueuse à bord de la station spatiale. Elles se dénudent avec une facilité déconcertante, se vautrant dans une certaine luxure que les choix d'éclairage viennent appuyer. Érotisme donc mais aussi gore. Car si les effets-spéciaux ne sont pas des plus réussis, ils sont particulièrement sanglants et assez... écœurants. Masses spongieuses et gluantes, cadavres en putréfactions, intervention chirurgicales opérée sans anesthésie, les effets-spéciaux s'en donnent à cœur joie mais l'amateur reste malgré tout sur sa faim.
Et que dire de cette improbable créature, noire, arachnéiforme et surtout... grotesque qui ressemble davantage à un pantin articulé (ce qu'elle devait être d'ailleurs) qu'à une bestiole digne de celle dont elle est censée s'inspirer ? 
Forbidden World est donc un petit film, à petit budget et à l'ambition minimaliste. Comme l'est le scénario ainsi que les décors qui, si l'on regarde bien, se cantonnent à quelques pièces seulement et que le cinéaste tente maladroitement de démultiplier. Mais le spectateur ne se prendra au jeu que s'il accepte le principe...

dimanche 25 décembre 2016

Alien Uprising de Dominic Burns (2013)







Dana, Vincent, Robin et Michael passent une agréable soirée en boite de nuit lorsque ce dernier est pris à parti par deux videurs. Alors que Robin vient de faire sa demande de mariage à Dana sur le capot d'une voiture, la scène dégénère. Les deux amis se battent contre les deux gros bras et parviennent à prendre le dessus. De retour chez eux, il passent la nuit chacun de leur côté et en agréable compagnie. Robin aux bras de Dana et Michael auprès de Carrie, une jolie jeune femme rencontrée dans la boite de nuit. Vincent, lui, reste seul, avec sa trouille légendaire.
Au petit matin, le groupe découvre qu'il n'y a plus d’électricité. Ni chez eux, ni dans le quartier, ni même jusqu'à Leeds qui est pourtant à deux heures de là. Pire, un immense vaisseau voile désormais le ciel. Un clochard avertit Michael et ses amis de la menace imminente mais personne ne semble vouloir l'écouter. Dehors, c'est l'anarchie. Alors que la population tente de se procurer des vivres dans les magasins, le petit groupe d'amis tente lui de survivre à la menace grandissante que semblent représenter les envahisseurs.

Jean-Claude Van Damme dans un film d'invasion extraterrestres ? Et pourquoi pas. Par contre, il ne va sans doute pas falloir s'attendre à quelque chose de très subtil. Ce que semble confirmer le premier quart d'heure situé dans la boite de nuit. Un passage obligé pas très mature visant à rameuter un public jeune. On a presque envie d'arrêter là le supplice lorsque tout prend une tournure différente dès le retour de nos héros dans leur demeure. Alien Uprising ne va cependant pas chambouler les amateurs du genre car il faut reconnaître au film de Dominic Burns la capacité à aller flirter avec tout et n'importe quoi. C'est un peu le désordre en effet, mais le film n'est cependant pas l'immense navet auquel on pouvait légitimement s'attendre.
Bon, il est vrai qu'en terme d'effets-spéciaux, Alien Uprising mériterait de revoir sa copie. Le vaisseau-mère est ce qui a été vu de plus laid, quant aux « chasseurs » qui s'en extraient afin de traquer les éventuels survivants de notre espèce au sol, ils sont assez... comment dire... navrants !

Le film peut tout de même compter sur un atout majeur (je vois déjà les fans de JCVD lever la main) : son rythme. En effet, quiconque vous affirmera que Alien Uprising est lent, mou, amorphe ou tout autre expression signifiant l'ennui pourra être considéré comme un fieffé menteur. Car si le film de Dominic Burns fleure bon le nanar, on ne s'y ennuie pas une seconde... ou presque. Il faut surtout être armé d'un courage bien trempé pour passer le cap de la scène d'ouverture qui est tout sauf plaisante à regarder.
Concernant Jean-Claude Van Damme, si sa présence au générique est reléguée en arrière-plan du casting principal, ça n'est pas pour rien. En effet, la star belge des arts martiaux n'y apparaît que ponctuellement, dans des scènes muettes et sans le moindre intérêt. Tout juste adressera-t-il la parole à Michael et ses amis vers la dernière demi-heure et ce, pour une très courte durée. On le verra combattre oui, mais pas lord d'un combat à la mesure de son talent de karatéka. En fait, le seul combat voué à marquer les esprits des amateurs sera celui engagé entre Michael et un étrange agent de surveillance.

Alien Uprising est donc un tout petit film de science-fiction qui ne changera pas le court de l'histoire d'un genre qui a suffisamment de références pour ne pas faire regretter aux fans du genre l'existence de cette petite production sans grande envergure. De quoi passer un agréable moment de détente, tous neurones évacués dès le départ bien évidemment...

vendredi 2 décembre 2016

Chopping Mall de Jim Wynorski (1986)



Afin de sécuriser l'ensemble des enseignes d'un centre commercial, une entreprise a mis au point et proposé un système de sécurité ultra-moderne consistant en un ensemble de robots autonomes capables d'identifier et d'éliminer toute menace éventuelle. C'est ainsi que trois d'entre eux sont commandés et installés, chacun étant programmé pour surveiller l'un des trois étages que constitue le centre commercial. Le soir même de leur installation, Suzie Lynn et ses sept amis et collègues de travail décident de se laisser enfermer à l'intérieur et d'y faire la fête. Malheureusement pour le groupe de fêtards, rien ne va se dérouler comme ils l'avaient envisagé. Un violent orage provoque en effet un dysfonctionnement des robots de surveillance et ces derniers deviennent alors incontrôlables. Incapable de faire la moindre distinction entre les employés et la présence eventuelle d'un cambrioleur, elles se mettent à tuer tous ceux qu'elles ont le malheur de croiser. Pire : elles finissent par se retrouver au même étage afin d'améliorer leurs recherches. Suzie et ses amis vont alors passer la pire nuit de leur existence en tombant chacun à leur tour nez à nez avec les robots-tueurs...

Un an avant Robocop et deux ans après Terminator, Chopping Mall sort sur les écrans mais ne rencontre pas le succès escompté. La cause ? Une affiche et un titre (à l'origine, le film devait s'appeler Killbots) qui font penser à l'époque aux spectateurs que le film n'est peut-être qu'un ersatz du film Transformers (en fait, un dessin animé) sorti la même année, et à destination des enfants. Comme dans les œuvres signées par Paul Verhoeven et James Cameron, il est question ici d'une technologie avancée rencontrant des défaillances techniques dont les conséquences vont se révéler catastrophiques (dans Robocop, le héros rencontre une nouvelle « race » de machines, censées être plus perfectionnées, mais qui vont très vite montrer des signes de faiblesse). Un peu à la mesure même d'un Ascenseur signé Dick Maas trois ans plus tôt dont l'origine du déclenchement des hostilités est elle aussi en rapport avec un orage. Doués d'une intelligence exceptionnelle pour l'époque (il ne s'agissait encore que d'un fantasme),

Chopping Mall (jeu de mot entre shopping mall qui signifie centre commercial et chopping qui signifie couper en morceaux) se situe dans un décor rappelant vaguement le grand ensemble de magasins du classique de l'épouvante Zombie de George Romero, les morts-vivants étant désormais remplacés par trois robots seulement, mais lourdement armés. Le cinéaste Jim Wynorski dote ses machines de lasers, de bras articulés capables de trancher n'importe quelle gorge et surtout, d'un taser de nos jours très à la mode parmi la population de « cow-boys » censés nous protéger des agressions.

Si le décor et l'agresseur sont différents, Chopping Mall ne ressemble parfois à rien d'autre qu'un petit slasher. Un groupe de jeunes adultes, insouciants, très portés sur le sexe, s'en va prendre du bon temps dans un magasin de literie avant de tomber un à un entre les griffes métalliques des robots. Au beau milieu de ce casting où se côtoient de belles jeunes femmes et des mâles au brushing impeccable, on distinguera le joli minois d'une actrice que l'on connaît déjà bien puisque Barbara Crampton aura déjà montré sa poitrine l'année précédente en 1985 dans le gore et jouissif Re-Animator de Stuart Gordon après avoir également joué dans le troublant Body Double de Brian de palma en 1984. Chopping Mall est typique de la vague de films de science-fiction qui a déferlé dans les années quatre-vingt. Une bande-son pop, des coiffures très... « fauves », un look général pour l'époque, très "sophistiqué", et une vision de la technologie en avance sur son temps. Un bon petit film donc, sans plus...

jeudi 1 décembre 2016

2014 - "Debug" de David Hewlett



Dans l'immensité de l'espace, un vaisseau vidé de ses occupants dérive. Six pirates informatiques y sont envoyés afin de réinitialiser le réseau. Dirigée par Capra, l'équipe formée de James, Mel, diondra, Samson et Lara tombent sur Kaida, jeune femme accusée d'avoir tué l'un  de ses anciens camarades. Tous les sept, ils vont devoir reprogrammer le système afin d'en
supprimer tous les virus et programmes défaillant. mais contre toute attente, ils s'aperçoivent qu'ils sont épiés. En effet, le système lui-même a pris le contrôle du vaisseau et, bien décidé à le conserver et à prendre forme humaine, il décime un à un l'équipe d'informaticiens.

Non, ceci n'est pas un poisson d'Avril. Ceci est un vrai film de science-fiction comme il en existe des centaines, voire des milliers. Sur le papier, Debug (ou Spaceship) avait de quoi faire espérer le meilleur mais très vite on déchante. Dès les premiers instants, on sent que l'on va passer un moment difficile. Rien que le look de Jason Momoa (dans le rôle de Iam) fait peur. Trop théâtrale, et puis cette coiffure, mon dieu, cette mèche blanche et ce brushing post-eighties décrédibilise à elle seul tout l'ensemble du film. Ensuite, on aurait aimé que le vaisseau ait un peu plus de "bouteille".  Pour un cargo qui dérive dans l'espace, il reste encore un peu trop "propre". Trop blanc, et même les quelques discrètes teintes de bleu et de rouge lui donnent une esthétique parfois séduisante, on aurait sans doute préféré qu'il ressemble aux quelques coursives anxiogènes entrevues durant certaines scènes.

L'histoire en elle-même est cousue de fil blanc et invraisemblable. Chaque personnage ayant une tâche bien définie à exécuter (qui se contente d'être finalement la même pour tous), on se demande si cette équipe envoyée à des millions de kilomètres de la Terre sait vraiment ce qu'elle a à faire où si elle a assez de sérieux pour la mener à bien. Entre Diondra (Jadyn Wong) qui plonge littéralement dans la merde en visitant de son propre chef les conduits d'évacuation de déchets organiques, Lara qui plonge elle dans un bassin censé lui procurer des visions fantasmagoriques et James qui tente de communiquer à distance avec son frère handicapé mental, les résultats risquent de se faire attendre. Tout ceci n'étant pas très sérieux, allons faire un tour du côté des effets-spéciaux. Ceux-ci sont vraiment décevants. Si quelques salles valent le détour, d'autres arborent un décor minimaliste pas toujours affriolant. De plus, pire que le rendu fadasse de simples maquettes, ce qui jure le plus en la matière, c'est lorsque les effets-spéciaux sont numériques et que cela se voit.

Debug est donc tout sauf un bon film de science-fiction. A éviter sous peine de passer une déprimante soirée...

mercredi 23 novembre 2016

1979 - "Alerte dans le Cosmos" de George McCowan



La Terre n'a durant des années été qu'un vaste champ de bataille ayant opposé humains et robots. Il n'en demeure plus qu'une planète ayant conservé les cicatrices de cette guerre et les rares humains ayant survécu se son retranchés sur la Lune. Mais alors que le calme semble avoir été rétabli, l'immonde Omus est venu achever se qu'avaient entrepris les machines. En effet, entourés de droïdes programmés pour tuer, il espère effacer toute trace de l'homme de la surface de la planète Lune...

Un euro cinquante. C'est le prix qu'à couté le DVD de Alerte dans le Cosmos. UN EU-RO CIN-QUAN-TE !!! Adapté d'un ouvrage de H.G. Wells (auteur de romans de science-fiction de renommée mondiale tels que La Machine à Explorer le Temps ou La Guerre des Mondes) et notamment interprété par Jack Palance, ça laisse rêveur. Sauf que le rêve a viré au cauchemar. Maintenant que j'y repense, la gouaille et le sourire du vendeur cachaient peut-être quelque chose de beaucoup plus pernicieux que de la simple sympathie. Peut-être pensait-il avoir enfin ferré deux nigauds venus dépenser leur argent dans un vide-grenier. Avant ce soir, peut-être aurais-je penser autrement, mais après avoir découvert Alerte dans le Cosmos, je pense sincèrement que dépenser un euro cinquante pour ce film ne valait pas le coup. Et dire que le vendeur nous a endormi au point de nous faire acquérir trois autres DVDs dont l'un nous fut généreusement offert... Je n'ose imaginer ce à quoi nous allons être confrontés lorsqu'il va falloir nous décider à visionner le reste de notre acquisition.
Mais un jour, moi aussi j'aurai ma revanche. Quelqu'un passera devant notre stand et mettra la main sur ce film signé George McCowan. Je serai tellement heureux de pouvoir m'en débarrasser que pour ce seul achat, j'offrirai gratuitement à son acquéreur, non pas un film, ni deux, ni trois, mais cinq !

J'ai croisé les doigts pourtant, car lors du visionnage, je me suis rappelé une phrase du vendeur qui m'affirmait qu'il s'agissait d'une série. Mais après avoir consulté la totalité des DVDs qu'il avait mis en vente, et en l'écoutant me parler d'une oreille distraite, je ne me suis plus souvenu s'il me parlait précisément de Alerte dans le Cosmos ou d'un autre. Autant dire qu'au bout de quarante-cinq minutes d'une œuvre lente et interminable, j'ai prié pour que la fin de l'épisode se termine. Mais d'épisode il n'était pas question ici. Car malgré ses allures de Cosmos 1999, avec ses décors de carton-pâte, ses costumes ultra-kitsch (pauvre Jack Palance) et son intrigue aussi passionnante que l'un des innombrables épisodes des Feux de l'Amour, Alerte dans le Cosmos semble avoir été libéré de toute contingence scénaristique. Enfin, ce qui est dit ici sortant de l'esprit d'un être persuadé d'avoir été floué d'une faramineuse somme d'argent, laquelle aurait pu être employée à des fins bien plus intelligentes, ne le prenez surtout pas au pied de la lettre. Alerte dans le Cosmos n'est peut-être en réalité pas si mauvais que cela est affirmé ici.

En tout cas, George McCowan semble avoir de solides références en matière de cinéma de science-fiction. Kubrick et George Lucas en première ligne. Je ne prendrai pas le temps (ni ne voudrais le perdre d'ailleurs) de vous dresser la liste des éléments qui font penser que le responsable de ce bubon cinématographique a rêvé un temps soit peu de produire une œuvre esthétiquement proche de ces dites références. Toujours est-il que de cette engeance est née l'une des plus improbables scènes tournée au ralenti de l'histoire du cinéma. Un peu comme si Bollywood avait décidé de mettre la main à la patte durant une courte et unique séquence. Pour le reste... REMBOURSEZ !

jeudi 17 novembre 2016

Saturn 3 de Stanley Donen (1980)



Le Capitaine Benson s'est substitué au Capitaine James, qu'il a tué, afin de prendre sa place à bord d'une navette. Quittant une station orbitale située autour de Saturne, l'homme se dirige tout droit vers l'un des satellites de la planètes. Y déposant la navette, il fait la connaissance de Adam et Axelle, les deux seuls êtres vivants à y subsister en compagnie de leur chien Sally.
Mais Benson n'est pas venu les mains vides. Avec lui a débarqué en pièce détachées Hector, un robot. La particularité de ce dernier est de posséder un cerveau humain auquel Benson va bientôt se raccorder. Mais l'homme et le robot défaillent, chacun à a manière. En effet, Benson n'est pas très stable et Hector, agissant uniquement sur les pulsions de son "hôte" va développer un comportement des plus inquiétant.

Les deux êtres tentent chacun à leur manière de s'approprier la jolie Axelle qui n'a pourtant aucun intention de quitter Adam. La jeune femme n'a jamais vu la Terre. Elle et Adam travaillant depuis trois ans sur un projet visant à régler les problèmes liés au manque de nourriture sur la planète bleue, elle n'a pris le temps de prendre conscience de la solitude dans laquelle elle et son compagnon se sont enfermés. Si cela n'a pas l'air de déranger Adam, bien au contraire, Benson compte bien profiter de la situation pour arracher la jeune femme à ce dernier.

Mais non seulement Adam fait front au Capitaine, mais Hector lui-même, s'en mêle et tente par tous les moyens d'attirer à lui la jeune Axelle. S'engage alors un combat dans lequel les trois "mâles" vont tout faire pour l'emporter...

Ce qui devait être la toute première réalisation du chef décorateur John Barry (Superman, Star Wars IV) fut finalement confié au cinéaste Stanley Donen, auteur d'une petite trentaine de films et dont ce Saturn 3 restera la seule incartade dans le cinéma de science-fiction. Et bien en a pris au cinéaste de ne pas réitérer l'exploit tant l’œuvre déçoit, malgré son casting des plus alléchant, En effet, le trio principal constitué de Kirk Douglas (20.000 lieues sous les mers, Spartacus, Ben Hur, etc...), Harvey Keitel (Taxi Driver, Les Duellistes, Bad Lieutenant) ainsi que Farrah Fawcett (surtout connue pour avoir tourné dans la célèbre série Drôles de Dames) ne parvient pas à faire tenir sur le haut du pavé le pauvre scénario de Martin Amis (d'après l'histoire de John Barry). On s'ennuie ferme malgré le potentiel de cette histoire qui aurait dû habilement mêler le cadre du Alien de Ridley Scott et celui dans lequel baignera quelques années plus tard l'héroïne du Terminator de James Cameron.

On retrouve effectivement les longues coursives, terrain de jeu des protagonistes qui vont devoir s'échapper (ou se poursuivre) les uns aux autres. Sauf qu'ici, on ne retrouve pas l'angoisse pesante du film de Scott. Les décors se révèlent pauvres et peu crédibles. Le début du film promettait pourtant mieux. Quand au robot Hector, si son regard lumineux provoque une ou deux fois (et encore!) un minuscule frisson, il n'est rien en regard de la trouille que provoquera le terminator en 1984. Ses attaque sont elles aussi peu convaincantes. Saturn 3 se révèle être au final une grosse déception qui ne tient jamais ses promesses. Une œuvre qui ne décolle jamais vraiment et ne réussit donc pas à faire voyager les spectateurs. Dommage...

samedi 29 octobre 2016

2011 - "Alien Armageddon" de Neil Johnson




Je ne vais pas y aller par quatre chemins : 'Alien Armageddon' redéfinit tout les codes de la science-fiction. En terme d'intrigue, d'interprétation, de mise en scène et d'effets-spéciaux. Tout ce que vous avez vu jusque là n'est rien en comparaison de cette œuvre définitive consacrant, que dis-je, sublimant un genre dont les racines remontent loin dans le temps. Le cinéaste Neil Johnson rend caduque tout ce qui a été fait jusqu'à aujourd'hui. De mémoire, même la littérature spécialisée n'a jamais réussi à rendre aussi tangible l'idée qu'une race extraterrestre puisse un jour envahir notre planète. Le septième art, qui en comparaison des œuvres littéraires qui lui sont consacrées demeure selon moi comme le parent pauvre de la science-fiction a enfin trouvé du grain à moudre. Les cinéastes du monde entier n'ont plus désormais qu'à prendre exemple sur  'Alien Armageddon'. A en assimiler les bases narratives pour en extraire la substantielle moelle, et à leur tour réaliser des succédanés qui maintiendront ce niveau d'exception qu'aura imposé l’œuvre de Neil Johnson...


Bon... j'arrête là les conneries avant que certains d'entre vous ne se précipitent sur Amazon et consorts pour s'offrir le film en DVD. Vous pouvez ranger votre carte bleue ou bien vous offrir un autre produit car  'Alien Armageddon' est l'un des pires films de science-fiction ayant vu le jour depuis le début du vingt et unième siècle. En cherchant bien, on n'en trouvera même pas de beaucoup plus mauvais parmi les centaines ayant été tournés au siècle dernier. Neil Johnson n'a pour l'instant réalisé que trois longs-métrages dont un premier, 'La Fin est Proche', que l'on aurait aimé prophétique tant son apport au septième demeure encore à déterminer. Un mystère que ce bonhomme qui a l'air de vomir sur un genre dont il veut nous faire croire qu'il a l'intention d'apporter sa pierre à l'édifice. Son film n'a même pas les qualités du stuc qui font de cet enduit, la réplique parfaite du marbre sans en avoir la densité. L'une des rares qualités (la seule?) du film étant de ne jamais mentir sur le contenu. Car à part une bande-annonce qui tente de nous en mettre plein la vue, dès les premières secondes, le constat est affligeant. Ça pue le blockbuster produit avec de la fausse monnaie. Comprenez par là que 'Alien Armageddon' se veut aussi visuel que les grosses productions du genre tout en demeurant encore plus grotesques que celles-ci.

On pourrait se dire qu'après tout, pourquoi pas ? Pourquoi des requins-tornades, et pourquoi pas 'Alien Armageddon' ? Pour une raison fondamentale : parce que là où l'autodérision fait mouche à chaque fois, le film de Neil Johnson, lui, en demeure avare. Pas un brin d'humour. La mise en scène, le scénario, les interprètes, tous ont décidé de prendre la chose au premier degré. Prenez 'Sharknado' et ses suites. C'est mal joué, mal filmé, les effets-spéciaux sont à la ramasse, et pourtant, grâce à l'humour permanent qui fait passer cette œuvre pour une blague de potache, on est prêts à tout accepter. 'Alien Armageddon' a lui, malheureusement oublié d'être amusant. 


Neil Johnson a de plus l'outrecuidance de croire qu'en enfermant ses protagonistes la moitié du film entre les quatre murs d'un immeuble il parviendra à faire avaler la pilule aux spectateurs. Ces mêmes spectateurs qui sans doute, attendirent vainement des combat légendaires entre humains et envahisseurs. Les extraterrestres de Johnson sont planqués derrières des armures grotesques qui pourtant, demeurent encore l'alternative la plus intelligente que le cinéaste ait eu au regard de leur chef qui se pavane le plus souvent à visage découvert. Une belle gueule d'Ange Déchu, à la manière d'un Dani Filfh, qui pour ceux qui ne le connaissent pas est le leader du groupe de black metal Cradle of Filfh.  Le plus grotesque demeure sans doute dans tous ces petits détails qui font des CGI de 'Alien Armageddon', parmi les pires que l'on ait pu voir jusqu'à ce jour. Une intégration totalement bâclée. Les limites budgétaires sont si vite atteintes que Neil Johnson ne prend même pas le risque de jeter la moindre petite poussière sur la carrosserie de véhicules tous plus reluisants les uns que les autres. Sincèrement, si l'on se moque un peu au départ de cette purge, on finit vraiment par s'agacer du spectacle affligeant qui nous est offert. Un conseil, ne perdez pas votre temps !

mardi 2 février 2016

La Chambre Écarlate de Nicci French (2001)



Lorsque la police fait appel à la psychiatre Kit Quinn pour l'aider à dresser le profil psychiatrique d'un homme soupçonné de meurtre, la jeune femme est surprise de constater que le suspect est celui-là même qui l'a agressée quelques temps auparavant à l'aide d'un couteau durant un interrogatoire. Cette fois-ci, Michael Doll est entendu en tant que témoin, malgré la police qui, d'après le caractère du personnage, pense qu'il peut être l'assassin lui-même. La victime, une jeune sans domicile fixe prénommée Lianne a été retrouvée lardée de coups de couteaux. Malgré le comportement de Doll et l'agression dont elle a été victime plusieurs mois auparavant, Kit doute de sa culpabilité et en réfère au chargé de l'enquête, lequel la jeune femme se met alors à dos. Heureusement, un autre flic du nom d'Oban accepte de suivre les conseils de Kit et fait libérer le suspect.

Plus tard, on retrouve un second cadavre. Cette fois-ci, il ne s'agit pas d'une SDF mais d'une bourgeoise vivant dans les beaux quartiers. Persuadée que les deux affaires ont en commun le même tueur, Kit poursuit ses investigations malgré les réticentes des enquêteurs chargés de l'affaire...

La Chambre Écarlate est le cinquième roman écrit à quatre mains par les auteurs Nicci Gerrard et Sean French. Authentique thriller psychologique, l'ouvrage nous fait pénétrer dans des lieux aussi divers qu'un commissariat, un refuge pour laissés-pour-compte, et la demeure des différents parents des victimes. Avec une rare maestria, le couple formant les auteurs connus sous le nom de Nicci French nous offre une œuvre touffue, intelligente, magistralement écrite. Un puzzle policier qui mènera les lecteurs jusqu'à une conclusion tout à fait inattendue. On y croise la route d'un responsable d'association bourru, celle d'un sociopathe. On y fait la connaissance d'un petit groupe de sans domiciles fixes, d'une famille bourgeoise, de parents de victimes affligés par le sort qui a été réservé à l'une des leurs, et surtout à une police que les auteurs décrivent comme incompétente, railleuse, bénéficiant des services d'une psychiatre dont les résultats seront nettement plus productifs que les leurs.

Avec beaucoup d'exactitude, Nicci Gerrard et Sean French mettent en avant les rapports tendus entre police, psychiatres et suspects. Le délit de faciès est ici représenté avec justesse et réalisme. On découvre un univers où les faux-semblants ont au moins autant d'importance que les indices, noyant la trop évidente impression d'avoir tout compris dès le départ. Le talent des auteurs est de toujours parvenir à distiller les preuves de manière à ce que le mystère demeure jusqu'à la fin.
Une fois encore, on se demande ce que peuvent avoir à reprocher aux autorités les auteurs puisqu'une fois n'est pas coutume, ça n'est elles qui parviennent à élucider l'affaire mais bien l'héroïne.
Nicci Gerrard et Sean French composent des personnages tout à fait intéressants et surtout pas futiles. Si ces derniers existent, ils sont relégués au second plan, laissant la part du gâteau la plus importante au personnage principal qui une fois encore est une femme. Une femme attachante, si proche de nous finalement, dont l'existence (et c'est bien cet aspect là qui relie la majorité des héroïnes du duo) est remise en route grâce à une affaire de meurtres. La Chambre Écarlate est un excellent thriller psychologique que tout amateur du duo se doit de posséder ou tout du moins, d'avoir lu...

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