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samedi 2 mars 2019

Solis de Carl Strathie (2017) - (ma note: ★★★★★★☆☆☆☆) (celle d'Anna: ★★★★★★★☆☆☆)



Ce visage au sourire satanique, tordu, inquiétant... cette longue moustache barrant son visage comme une peinture angoissante d'un Village People sorti tout droit d'un monde envahi par des millions de morts revenus à la vie afin de hanter les vivants... Steven Ogg n'est certainement pas l'acteur canadien le plus célèbre dans l'hexagone, il est pourtant parmi ceux dont on a retenu la silhouette et ce sourire plus flippant encore que celui du Joker. Après avoir incarné à vingt et une reprises l'horrible personnage de Simon dans la série télévisée The Walking Dead et après y avoir connu un sort peu enviable (il y a bien une justice dans ce bas monde), Steven Ogg a troqué son costume de cow-boy post-apocalyptique pour celui d'astronaute dans l'un des rares long-métrages dans lesquels il a tourné depuis le début de sa carrière d'acteur à la toute fin des année quatre-vingt dix. Premier long-métrage du cinéaste Carl Strathie dont le prochain film, Dark Encounters devrait mélanger horreur et science-fiction (le titre ne laissant aucun doute là-dessus), Solis repose entièrement sur les épaules du personnage incarné par Steven Ogg puisqu'à part un cadavre particulièrement silencieux (et salement amoché) lui tenant compagnie et une voix, au départ, franchement peu aimable, l'acteur doit composer avec un décor sommaire et pas franchement chaleureux (une capsule de sauvetage aux allures de minuscule hangar désaffecté) et des extérieurs dont on ne découvrira que quelques bribes à travers l'unique hublot de l'engin.

Démarrant sous les meilleurs auspices avec des premières images plutôt envoûtantes, limite 'New age', la partition musicale de Solis, écrite par le compositeur David Stone Hamilton, finit par très rapidement s'emballer pour devenir épique, voire, grandiloquente. Derrière l'apparence rustre et sommaire des décors et d'un scénario relativement simple à comprendre, on sent pointer une certaine ambition que les limites budgétaires et scénaristiques freinent sensiblement. N'ayant très concrètement pas les moyens financiers alloués au cinéaste mexicain Alfonso Cuarón pour son Gravity, le canadien est contraint de faire avec des bouts de ficelle et, Ô miracle, y parvient dans une certaine mesure.

L'un des principaux atouts est forcément la présence de Steven Ogg qui aurait pu s'économiser dans un long-métrages aux allures d’œuvre contemplative et spatiale mais préfère exploiter tout le potentiel de son jeu d'acteur. Seul en contact avec le Commandant Roberts dont on n'entendra que la voix et dont on ne verra jamais les traits sous lesquels aurait dû se présenter l'actrice Alice Lowe, l'acteur est contraint d'assurer le spectacle dans un cadre on ne peut plus exigu et qui servira de décors dans une grande majorité des séquences en dehors d'une scène située en extérieur.

L'histoire tourne autour d'un astronaute, seul survivant d'un accident qui a coûté la vie aux deux seuls autres membres de son équipage. Forcé de fuir à bord d'une capsule de secours, l'ingénieur Troy Holloway constate avec effroi que l'engin se précipite dangereusement vers le Soleil. Fort heureusement, un vaisseau est présent dans le secteur. Le commandant Roberts prend alors la décision de venir en aide à Troy malgré les dangers d'une telle expédition... Solis montre ses limites scénaristique lors de séquences parfois beaucoup trop longues. En choisissant de ralentir le rythme et d'accentuer la durée de certaines péripéties, Carl Strathie remplit les cases vides d'un scénario trop succinct. La plupart des scènes démarrent donc sous les meilleurs augures mais à la longue finissent par se révéler lassantes. La sortie dans l'espace et, PIRE, la fin de Solis s'éternisent à outrance. Des quatre-vingt dix minutes que dure le film, le canadien aurait pu se contenter de n'en faire qu'un moyen-métrage beaucoup plus dynamique. Pa mauvais dans le fond, mais dans la forme, parfois longuet...

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