Bac Nord ?
Ouais, sympa, sans plus. Novembre ?
Pas vu ! Apparemment tiré du roman Chien
51 auréolé
du prix 2022 des
Écrivains du Sud,
le projet portant sur la version cinématographique a été confié à
Cédric Jimenez qui plutôt que de se conformer strictement au récit
d'origine a choisi de concentrer l'action autour de ses deux
principaux personnages incarnés à l'écran par Gilles Lellouche et
Adèle Exarchopoulos. Mais le cinéaste se veut tout d'abord
rassurant. S'il n'évoque pas directement le genre
''science-fiction'' auquel il préfère celui, très proche, de la
''dystopie'' sans doute pour créer un lien avec ses précédents
longs-métrages, Chien 51
permettra assurément aux amateurs de l'un et de l'autre de ces deux
genres intimement liés de découvrir sa vision d'un monde ou plutôt
d'une France, totalitaire et ségrégationniste. Ici, pas question de
séparer le français de souche de l'homme venu d'un autre continent.
La ségrégation est ici sociale, balisée à travers trois zones qui
contraignent à montrer patte blanche si l'on veut pouvoir passer des
unes aux autres. Le film de Cédric Jimenez se déroulant dans un
futur proche où les technologies les plus récentes servent les
forces de l'ordre dans leur action quotidienne, celui-ci met en scène
Gilles Lellouche dans le rôle de Zem Brecht, un flic issu de la Zone
3,
ainsi qu'Adèle Exarchopoulos dans celui de Salia Malberg, une
inspectrice de la Zone
2.
Contraints de collaborer ensemble après l'assassinat de l'inventeur
de l''intelligence artificielle Alma
Georges Kessel, le principal suspect est Jon Mafram (Louis Garrel),
le chef d'un groupe anarchiste connu sous le nom de BreakWalls !
Malgré leurs différences, Zem et Salia vont s'unir afin de
retrouver le coupable, démasquant par là-même une conspiration de
très grande ampleur... Bon, ben, qu'est-ce que vous voulez que je
vous dise ? Que j'aurais bien aimé pouvoir sortir de la salle
avant la fin de la séance ? C'est un fait, mais la méticulosité
avec laquelle je me borne à respecter le concept du ''Un film vu en
entier = Une critique'' ne peut évidemment pas souffrir de l'idée
que je m'installe devant mon clavier après avoir quitté une salle
bien avant la fin d'une projection !
Bref,
sans être de ces supplices qui me pousseraient presque à ruer dans
les brancards pour me faire rembourser tel le cupide et avare
personnage qui compte ses sous jusqu'au dernier centime, je dois
avouer que Chien 51
m'a laissé du plus beau marbre, celui que l'on peut ressentir devant
une œuvre d'où ne se dégage pas la moindre émotion. S'agissant
d'un long-métrage hexagonal tourné dans notre beau pays et pourtant
sur des terres dont les brochures de voyages ne vantent jamais les
hypothétiques mérites (le film a été tourné dans les quartiers
nord de Marseille), je me demande dans quelles dispositions
psychologiques il faut au préalable se positionner pour que le
spectateur accepte de se vautrer devant un spectacle qui régurgite
(pour ne pas dire, vomit) tout ce que la science-fiction dite
dystopique a engendré depuis bien longtemps. L'originalité n'étant
absolument pas au rendez-vous, malgré un budget tournant autour des
cinquante millions d'euros et la présence de stars françaises
aidant supposément à l'adhésion des spectateurs, Chien
51
n'est qu'une vague réminiscence de tout ce que l'on connaît sur le
sujet des ''Terres Parallèles'' recourant à l'autoritarisme. Avec
son bagage cinéphilique, le spectateur aura donc tout loisir de se
faire sa propre opinion, armé d'une base plus ou moins solide. Chez
moi comme chez beaucoup de fans de science-fiction comme je le
suppose, il est presque inévitable de passer outre le souvenir du
Blade Runner
de
Ridley Scott. L'imagerie asiatique, avec ces immenses panneaux
publicitaires, cette Street-Food vendue par des réfugiés du Pays du
Soleil Levant ou encore Gilles Lellouche, peroxydé, comme en son
temps l'immense Rutger Hauer ! Quant au contexte social, chacun
y verra matière à comparer le film de Cédric Jimenez avec ses
propres ''classiques''. Quant à moi, c'est bien le Land
of the Dead
de George Romero qui s'imposa ! Visuellement, je n'ai eu de
cesse que d'essayer d'effacer de ma mémoire le souvenir de Banlieue
13
et de sa séquelle auxquels l'esthétisme de Chien
51
se raccroche, me semble-t-il, furieusement. Un visuel enrobé de
surcroît d'effets-spéciaux parfois dignes d'une cinématique de jeu
vidéo du type GTA
lors
des séquences de courses-poursuites en voiture. Le film est sorti
voilà tout juste deux semaines qu'il paraît avoir déjà pris un
sérieux coup de vieux. Dommage ? À vrai dire, non !
J'irais même jusqu'à affirmer que l'on s'en fiche un peu s'agissant
d'un matériau de base qui selon le réalisateur lui-même n'a de
toute manière n'a pas été traité dans son ensemble... Un film
creux, crâneur et se réduisant intellectuellement au niveau des
pires blockbusters d'action américains ! Bref, remboursez !
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