samedi 29 octobre 2016

2011 - "Alien Armageddon" de Neil Johnson




Je ne vais pas y aller par quatre chemins : 'Alien Armageddon' redéfinit tout les codes de la science-fiction. En terme d'intrigue, d'interprétation, de mise en scène et d'effets-spéciaux. Tout ce que vous avez vu jusque là n'est rien en comparaison de cette œuvre définitive consacrant, que dis-je, sublimant un genre dont les racines remontent loin dans le temps. Le cinéaste Neil Johnson rend caduque tout ce qui a été fait jusqu'à aujourd'hui. De mémoire, même la littérature spécialisée n'a jamais réussi à rendre aussi tangible l'idée qu'une race extraterrestre puisse un jour envahir notre planète. Le septième art, qui en comparaison des œuvres littéraires qui lui sont consacrées demeure selon moi comme le parent pauvre de la science-fiction a enfin trouvé du grain à moudre. Les cinéastes du monde entier n'ont plus désormais qu'à prendre exemple sur  'Alien Armageddon'. A en assimiler les bases narratives pour en extraire la substantielle moelle, et à leur tour réaliser des succédanés qui maintiendront ce niveau d'exception qu'aura imposé l’œuvre de Neil Johnson...


Bon... j'arrête là les conneries avant que certains d'entre vous ne se précipitent sur Amazon et consorts pour s'offrir le film en DVD. Vous pouvez ranger votre carte bleue ou bien vous offrir un autre produit car  'Alien Armageddon' est l'un des pires films de science-fiction ayant vu le jour depuis le début du vingt et unième siècle. En cherchant bien, on n'en trouvera même pas de beaucoup plus mauvais parmi les centaines ayant été tournés au siècle dernier. Neil Johnson n'a pour l'instant réalisé que trois longs-métrages dont un premier, 'La Fin est Proche', que l'on aurait aimé prophétique tant son apport au septième demeure encore à déterminer. Un mystère que ce bonhomme qui a l'air de vomir sur un genre dont il veut nous faire croire qu'il a l'intention d'apporter sa pierre à l'édifice. Son film n'a même pas les qualités du stuc qui font de cet enduit, la réplique parfaite du marbre sans en avoir la densité. L'une des rares qualités (la seule?) du film étant de ne jamais mentir sur le contenu. Car à part une bande-annonce qui tente de nous en mettre plein la vue, dès les premières secondes, le constat est affligeant. Ça pue le blockbuster produit avec de la fausse monnaie. Comprenez par là que 'Alien Armageddon' se veut aussi visuel que les grosses productions du genre tout en demeurant encore plus grotesques que celles-ci.

On pourrait se dire qu'après tout, pourquoi pas ? Pourquoi des requins-tornades, et pourquoi pas 'Alien Armageddon' ? Pour une raison fondamentale : parce que là où l'autodérision fait mouche à chaque fois, le film de Neil Johnson, lui, en demeure avare. Pas un brin d'humour. La mise en scène, le scénario, les interprètes, tous ont décidé de prendre la chose au premier degré. Prenez 'Sharknado' et ses suites. C'est mal joué, mal filmé, les effets-spéciaux sont à la ramasse, et pourtant, grâce à l'humour permanent qui fait passer cette œuvre pour une blague de potache, on est prêts à tout accepter. 'Alien Armageddon' a lui, malheureusement oublié d'être amusant. 


Neil Johnson a de plus l'outrecuidance de croire qu'en enfermant ses protagonistes la moitié du film entre les quatre murs d'un immeuble il parviendra à faire avaler la pilule aux spectateurs. Ces mêmes spectateurs qui sans doute, attendirent vainement des combat légendaires entre humains et envahisseurs. Les extraterrestres de Johnson sont planqués derrières des armures grotesques qui pourtant, demeurent encore l'alternative la plus intelligente que le cinéaste ait eu au regard de leur chef qui se pavane le plus souvent à visage découvert. Une belle gueule d'Ange Déchu, à la manière d'un Dani Filfh, qui pour ceux qui ne le connaissent pas est le leader du groupe de black metal Cradle of Filfh.  Le plus grotesque demeure sans doute dans tous ces petits détails qui font des CGI de 'Alien Armageddon', parmi les pires que l'on ait pu voir jusqu'à ce jour. Une intégration totalement bâclée. Les limites budgétaires sont si vite atteintes que Neil Johnson ne prend même pas le risque de jeter la moindre petite poussière sur la carrosserie de véhicules tous plus reluisants les uns que les autres. Sincèrement, si l'on se moque un peu au départ de cette purge, on finit vraiment par s'agacer du spectacle affligeant qui nous est offert. Un conseil, ne perdez pas votre temps !

mardi 2 février 2016

La Chambre Écarlate de Nicci French (2001)



Lorsque la police fait appel à la psychiatre Kit Quinn pour l'aider à dresser le profil psychiatrique d'un homme soupçonné de meurtre, la jeune femme est surprise de constater que le suspect est celui-là même qui l'a agressée quelques temps auparavant à l'aide d'un couteau durant un interrogatoire. Cette fois-ci, Michael Doll est entendu en tant que témoin, malgré la police qui, d'après le caractère du personnage, pense qu'il peut être l'assassin lui-même. La victime, une jeune sans domicile fixe prénommée Lianne a été retrouvée lardée de coups de couteaux. Malgré le comportement de Doll et l'agression dont elle a été victime plusieurs mois auparavant, Kit doute de sa culpabilité et en réfère au chargé de l'enquête, lequel la jeune femme se met alors à dos. Heureusement, un autre flic du nom d'Oban accepte de suivre les conseils de Kit et fait libérer le suspect.

Plus tard, on retrouve un second cadavre. Cette fois-ci, il ne s'agit pas d'une SDF mais d'une bourgeoise vivant dans les beaux quartiers. Persuadée que les deux affaires ont en commun le même tueur, Kit poursuit ses investigations malgré les réticentes des enquêteurs chargés de l'affaire...

La Chambre Écarlate est le cinquième roman écrit à quatre mains par les auteurs Nicci Gerrard et Sean French. Authentique thriller psychologique, l'ouvrage nous fait pénétrer dans des lieux aussi divers qu'un commissariat, un refuge pour laissés-pour-compte, et la demeure des différents parents des victimes. Avec une rare maestria, le couple formant les auteurs connus sous le nom de Nicci French nous offre une œuvre touffue, intelligente, magistralement écrite. Un puzzle policier qui mènera les lecteurs jusqu'à une conclusion tout à fait inattendue. On y croise la route d'un responsable d'association bourru, celle d'un sociopathe. On y fait la connaissance d'un petit groupe de sans domiciles fixes, d'une famille bourgeoise, de parents de victimes affligés par le sort qui a été réservé à l'une des leurs, et surtout à une police que les auteurs décrivent comme incompétente, railleuse, bénéficiant des services d'une psychiatre dont les résultats seront nettement plus productifs que les leurs.

Avec beaucoup d'exactitude, Nicci Gerrard et Sean French mettent en avant les rapports tendus entre police, psychiatres et suspects. Le délit de faciès est ici représenté avec justesse et réalisme. On découvre un univers où les faux-semblants ont au moins autant d'importance que les indices, noyant la trop évidente impression d'avoir tout compris dès le départ. Le talent des auteurs est de toujours parvenir à distiller les preuves de manière à ce que le mystère demeure jusqu'à la fin.
Une fois encore, on se demande ce que peuvent avoir à reprocher aux autorités les auteurs puisqu'une fois n'est pas coutume, ça n'est elles qui parviennent à élucider l'affaire mais bien l'héroïne.
Nicci Gerrard et Sean French composent des personnages tout à fait intéressants et surtout pas futiles. Si ces derniers existent, ils sont relégués au second plan, laissant la part du gâteau la plus importante au personnage principal qui une fois encore est une femme. Une femme attachante, si proche de nous finalement, dont l'existence (et c'est bien cet aspect là qui relie la majorité des héroïnes du duo) est remise en route grâce à une affaire de meurtres. La Chambre Écarlate est un excellent thriller psychologique que tout amateur du duo se doit de posséder ou tout du moins, d'avoir lu...

jeudi 4 octobre 2012

PROMETHEUS Ridley Scott 2012

Vu au ciné dès sa sortie ( à 1h du mat' sortie nationale le mercredi, c'est dire si je l'attendais...), je m'étais promis d'attendre la sortie Blu-ray pour faire part de mes sentiments, d'une part ma frustration et ma déception méritaient aux moins une 2eme vision, et d'autre part j'avais peur de m'être endormi pendant la séance croyant avoir loupé quelques scènes... Ah ben non, j'avais rien manqué! Scott nous fait le même syndrome qu'Eastwood: il devient sénile! On a beau avoir pondu des Alien, Blade Runner ou Les Duellistes, l'usure du temps qui rabougrit les neurones ne pardonne pas! Qu'il l'admette ou pas, Ridley a voulu surfer sur le succès ( génialement mérité) d'Alien pour imaginer et tourner une préquelle, le réalisateur prétextant qu'aucune des suites ne faisait cas du Space Jockey, le mystérieux géant inerte à la poitrine défoncée. Riche idée en effet, d'où qu'c'est t'y qui vient ce bestiau là?... C'est là que le délire est redoutable: Intéressante la théorie sur nos origines mêlant philosophie et religion, la barre est placée très haut dans le concept. Mais pourquoi envoyer une équipe de demeurés notoires à l'autre bout de la galaxie vu l'importance à priori fabuleuse de la démarche? Dans l'Aliens de Cameron, les GI's savaient au moins faire péter la poudre à défaut de l'avoir inventé. Dans Prometheus, l'équipage de bras cassés ne dispose que de lance flamme! Et comment on fait pour foutre le feu dans l'espace, sans oxygène? Ce n'est qu'un exemple du bataillon d'aberrations dont nous gratifie le réalisateur, comme effectuer une sortie sans tenir compte de la météo, cavaler comme Usain Bolt après une césarienne, fumer le casque vissé sur la tête...Tout cela filmé par des caméras numériques dernier cri nous révélant une définition ahurissante d'images somptueuses ( le début du film, les hologrammes...). Scott prétend que Prometheus se veut le début d'une trilogie n'ayant aucun rapport avec Alien. Il a raison. Alien était novateur, intelligent, flippant, terrifiant parfois. Prometheus est un gâchis consternant, et Sigourney Weaver doit bien se marrer en reluquant le charisme de palourde de Noomi Rapace brandissant sa hache customisée dans une scène nous renvoyant au terrific Shining. C'est bien là tout le problème de Ridley Scott: avec l'âge, il s'est pris pour Kubrick!...

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