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lundi 18 février 2019

Journey to the Far Side of the Sun de Robert Parrish (1969) - ★★★★★☆☆☆☆☆



L'apport du producteur britannique Gerry Anderson (et de son épouse Sylvia) revêt une importance considérable dans le petit monde de la télévision. Pourtant, son nom n'évoque pas immédiatement les mêmes souvenirs émus qu'un Gene Roddenberry (créateur de la série originale Star Trek), qu'un Rod Serling (celui de la série The Twilight Zone) ou encore qu'un Roald Dahl plus près géographiquement de l'artiste qui nous intéresse ici, et à l'origine de la série télévisée britannique horrifique Tales of the Unexpected . Si Gerry Anderson demeure l'un des plus illustres producteurs de science-fiction des années soixante et soixante-dix, c'est parce qu'il est le principal créateur aux côtés de celle qui fut alors son épouse, de quelques-unes des séries télévisées britanniques parmi les plus célèbres et les plus cultes. Parmi elles et bien connues sur notre territoire, Thunderbirds, traduit chez nous sous le titre Les Sentinelles de l'Air. Une série de science-fiction connue pour utiliser un procédé inventé par Gerry Anderson lui-même, la Supermarionation qui comme son nom ne l'indique pas forcément, consiste en l'animation de marionnettes, lesquelles prennent vie dans cette série devenue culte. Gerry Anderson, c'est également la série UFO : Alerte dans l'Espace, mais plus encore Cosmos 1999 qui pour rentabiliser son financement (la série reviendra à sept million de dollars de budget) s'assurera des rentrées d'argent à l'internationale en employant le couple Martin Landau/Barbara Bain dans deux des principaux rôles.

Au cinéma, des rares incursions du producteur sur grand écran, on se souviendra surtout de Journey to the Far Side of the Sun, traduit chez nous sous le titre Danger, Planète Inconnue. Sur le thème passionnant de la planète jumelle, Gerry et Sylvia Anderson offrent au réalisateur Robert Parrish un concept fort intéressant. Imaginez donc : en 2069, la sonde Sun Probe découvre que derrière le Soleil se trouve une planète située sur la même orbite que la Terre. Jason Webb, le directeur de EUROSEC (le Conseil européen pour l'Exploration Spatiale) décide d'y envoyer une mission habitée. A bord, l'astrophysicien John Kane ainsi que le colonel Glenn Ross. Après trois semaines de voyage dans l'espace, ils arrivent aux abords de la nouvelle planète. Mais alors qu'ils prennent la décision de descendre à sa surface, l'engin de transport devant les y emmener est frappé par un éclair. Accidentés, ils sont secourus par une équipe de sauvetage en mer qui leur affirme que leur engin s'est écrasé dans la région d'Oulan Bator en Mongolie. Les deux astronautes sont alors convaincus d'être retournés sur Terre...

Des deux astronautes, seul le colonel Glenn Ross parvient à survivre au crash. Interrogé sur les raisons pour lesquelles selon ses supérieurs, Kane et lui ont choisi de faire demi-tour, le colonel Ross a beau insister sur le fait qu'il n'en est rien, la hiérarchie bute sur ses explications. Petit à petit, il se rend compte que malgré les apparences, il a bien atterrit sur la planète située de l'autre côté du Soleil. En tout point semblable à la Terre, le colonel constate que tout y est pourtant inversé. Journey to the Far Side of the Sun est l'exemple même de l'idée gâchée. En optant pour une première partie se traînant en longueur, le véritable enjeu du scénario ne s'offre au final que la partie congrue du récit. Le formidable développement auquel le spectateur aurait pu prétendre assister se résume au final, à peu de chose. Visuellement dépassé, le film de Robert Parrish ne tient pas sa promesse et le brillant scénario de Gerry et Sylvia Anderson n'offre aucune surprise. Le passage par cette terre jumelle sera de courte durée, balayée en moins de temps qu'il ne faut pour la résumer.
Quant à Roy Thinnes qui voyait là l'occasion de changer quelque peu de registre (fini les extraterrestres des Envahisseurs même s'il s'agissait encore une fois de science-fiction), Journey to the Far Side of the Sun ne sera pas l'occasion pour l'acteur d'entamer une grande carrière cinématographique. Malgré la déception, beaucoup considèrent cependant le film de Robert Parrish comme un classique de la science-fiction. On y retrouve bien sûr la patte graphique de Gerry Anderson, avec ses maquettes et leur design spécifique de l'époque. Si le fond est relativement décevant, la forme, elle, qui choisit parfois le réalisme au détriment du divertissement, n'est pas négligeable. Au final, Journey to the Far Side of the Sun est une semi-déception...

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