dimanche 27 avril 2025

Night of the Skinwalkers de Michael Szymczyk (2024) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Dans le flop 10 des films de science-fiction mettant en scène une invasion extraterrestre, Night of the Skinwalkers est l'un des plus sérieux concurrents. On pourrait même envisager de le mettre dans un flop 5, voire 3 tant l'expérience s'avère pénible. Mais pour être tout à fait honnête, le long-métrage de Michael Szymczyk n'entre pas vraiment dans cette catégorie de films. En effet, comme l'apprendront à leurs dépends certains des protagonistes du récit et par là-même les spectateurs, tout ou partie de ce qui va se produire lors du déroulement de l'intrigue ne s'avérera être qu'une supercherie. ''Oh ! Le salaud ! Il vient de nous balancer le seul et unique twist qui aurait pu relancer l'intérêt de cette authentique purge !'' auriez-vous le droit de penser. Mais rassurez-vous. Night of the Skinwalkers est tellement mauvais qu'il est plus que probable que vous mettiez un terme à sa projection bien avant que vous n'ayez l'occasion de découvrir que l'affiche et le synopsis n'ont fait que vous tromper au même titre que la plupart des personnages qui évoluent au sein de l'histoire ! Sachez tout d'abord que le film n'a rien à voir avec le concept de The Secret of Skinwalker Ranch, cette série de télé-réalité qui met en scène depuis maintenant cinq ans un certain nombre de personnes enquêtant sur d'étranges événements s'étant produits dans le Ranch Skinwalker situé dans l'Utah et connu pour avoir été le théâtre de nombreux événements paranormaux et celui de rencontres extraterrestres. Pourtant, après avoir subit une première partie excessivement chargée en dialogues ineptes, les spectateurs de Night of the Skinwalkers découvriront plus tard qu'un lien aussi ténu soit-il relie le long-métrage à l'émission de télé-réalité ! Pour commencer, il faut savoir que le terme de Skinwalker provient de la culture indienne prétendant qu'un chaman hostile prendrait l'apparence de différents animaux en leur volant leur peau. Une légende qui dans le cas des extraterrestres leur permettrait donc de prendre l'apparence d'un humain afin de se fondre au sein de la population. Ceci dit, le titre du long-métrage s'avère tout d'abord en accord avec son contenu tant que Michael Szymczyk cherche à nous faire croire que les quatre couples que forment les interprètes à l'écran vont effectivement être les témoins d'événements pour le moins très inhabituels.


Durant trois bons quarts-d'heure l'on assiste à une succession de palabres d'une affligeante platitude évoquant tantôt l'économie mondiale, les relations de couples et autres discussions formant un Gloubiboulga faisant acte de remplissage. Un ramassis de dialogues récités par des acteurs si médiocres que toute tentative d'instaurer un climat de tension est vouée à l'échec. Ici, rien ne va. Du montage en passant donc par l'interprétation et jusqu'à la mise en scène et les qualités visuelles du long-métrage, rien ne laisse espérer que l'on va vivre une expérience hors du commun. Pourtant, l'idée de départ n'est pas foncièrement mauvaise. Quatre couples réunis dans un chalet et dont l'un est formé par un ménage au comportement singulier. Une jeune femme relativement nerveuse accompagnée d'un petit ami ridiculement vêtu d'un costume de tyrolien dont on apprendra par la suite qu'il est victime de troubles schizophréniques. À la suite d'une panne de véhicule, ils seront chaleureusement hébergés par les six autres personnages et invités à partager quelques collations ainsi qu'un dîner lors duquel, le schizo en question se comportera comme un sagouin en mangeant avec les doigts. Une attitude qui n'inquiétera pourtant pas grand monde. Renvoyés à bord de leur véhicule après avoir été endormis à l'aide de somnifères introduits dans un dessert, une lueur verte signifiera l'enlèvement de la jeune femme, disparue au petit matin. Durant la nuit, les trois autres couples auront été à leur tour les témoins d'étranges faits. Apparition d'un extraterrestre, objets disséminés aux environs de la cuisine. Bref, il semblerait bien que nos protagonistes soient au cœur d'un film de science-fiction comme il en existe tant. Survient alors le fameux twist qui révèle que tout n'était qu'une mise en scène au profit d'une équipe de tournage planquée dans la cave et filmant les événements afin de produire une émission de télé-réalité ! Si l'idée était séduisante, le résultat à l'écran est un désastre. C'est laid, mal joué, chiant au possible et très mal construit. En outre, le réalisateur semble n'avoir pas écrit la fin de son scénario puisque Night of the Skinwalkers se conclut en eau de boudin. Le long-métrage de Michael Szymczyk ressemble à ces légions de films fauchés et amateurs produits à la chaîne sur le territoire américain. Aucun intérêt !

 

vendredi 25 avril 2025

Explorer from Another World de Woody Edwards (2024) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

En 1996 sortait sur les écrans Independence Day de Roland Emmerich. Une œuvre de science-fiction dégoulinant d'un patriotisme américain parfaitement insupportable ! Six mois plus tard, le réalisateur Tim Burton voyait son Mars Attack ! sortir à son tour dans les salles de cinéma. Une œuvre considérée alors comme la réponse au film de Roland Emmerich alors même que le tournage débutait avant même que son concurrent direct n'ait vu le jour dans les salles obscures. De l'un comme de l'autre, je n'ai conservé qu'un piètre souvenir. Le premier forçant un peu trop le caractère héroïque de son chef d'état tandis que l'humour du second m'avait laissé totalement froid. Alors que le 5 novembre prochain est prévue la sortie du nouveau volet de la franchise Predator (dont la créature arborera semble-t-il désormais un visage quelque peu ''humanisé'' totalement grotesque), abordons plutôt Explorer from Another World de Woody Edwards. Un artiste complet qui s'est lui-même chargé de l'écriture, de la réalisation, de la bande musicale et qui en outre s'est offert l'un des rôles à l'écran. Il s'agit là d'un moyen-métrage n'excédant pas les quarante-cinq minutes. Un format, au fond, idéal, qui va droit au but et laisse de côté tout le superflu d'un sujet tel que celui d'une invasion extraterrestre. Un sujet, il est vrai, maintes fois traité à l'image mais qui dans le cas de Explorer from Another World a pour principal intérêt son aspect visuel. Car plutôt que de concevoir une œuvre projetant ses personnages dans un futur plus ou moins proche et dotés d'outils technologiques actuels, Woody Edwards préfère se tourner vers un passé plus ou moins lointain. À une époque où naïvement, le cinéma de science-fiction outre-atlantique supposait l'existence d'une race d'aliens provenant de la planète Rouge. Mars, laquelle avait fait l'objet en 1986 d'un sympathique Invaders from Mars, réalisé par l'auteur du cultissime Massacre à la tronçonneuse Tobe Hooper, lequel plongeait son intrigue dans une époque qui rappelait sans cesse la filiation du long-métrage avec celui de William Cameron Menzies, Les Envahisseurs de la planète rouge sorti quant à lui en 1953 et dont le film de Hooper fut le remake. Ce dernier rendant ainsi hommage à cette flopée de films de science-fiction paranoïaque qui fit florès dans les années 50 et 60 !


Une œuvre pourtant en demi-teinte dont les qualités pourtant intrinsèquement liées à son style visuel ne firent pas que des adeptes. Parions qu'en ce qui concerne Explorer from Another World, la donne sera différente. Car si ce récit des habitants d'une petite localité américaine confronté à un envahisseur d'une autre galaxie particulièrement belliqueux ne développe qu'un script réduit à sa plus simple expression, la méticulosité du travail accompli par son auteur force le respect. Car bien que l'image brille de couleurs un peu trop chamarrées pour véritablement donner la sensation que le film pourrait être une œuvre retrouvée parmi les archives concentrant des bobines datant des années 50 ou 60, Woody Edwards a pris conscience de l'importance de rappeler aux spectateurs tout ce qui se rattache à l'époque où s'inscrit le récit. De la simple paire de lunettes, en passant par les décorations intérieures et jusqu'aux fameux pistolet-laser et soucoupe volante dont tout extraterrestre digne de ce nom se doit d'être accompagné, Explorer from Another World parvient généralement à faire illusion. Jusqu'à la partition musicale typique de ces années là. Tout au plus regretterons-nous quelques fautes de goût. Comme ces perruques qui semblent avoir été fabriquées en Chine avant d'être exportées sur le territoire américain par des sites tels que Wish, Alibaba ou Temu ! En dehors de ces quelques digressions esthétiques, Explorer from Another World est un régal pour les yeux des spectateurs ivres de nostalgie. Certains apprécieront d'ailleurs sans doute les quelques escapades dans le domaine de l'horreur à travers ses excès gore. Renvoyant ce moyen-métrage au temps de la glorieuse époque où Bad Taste de Peter Jackson et Street Trash de Jim Muro virent le jour. Pour un coup d'essai, Woody Edwards réussi le pari d'allier science-fiction vintage (et non pas rétro-futuriste en ce sens où le film ne relie jamais l'esthétique des années 50-60 à notre époque), flots d'hémoglobine (dont certains semblent avoir été inspirés par les épanchements sanguins provenant d'Asie) et humour. Bref, si vous aimez la science-fiction, l'horreur, la comédie et que vous vous impatientez en attendant la sortie en fin d'année du prochain Predator, jetez donc un œil à ce moyen-métrage très sympathique....

 

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