samedi 9 juin 2018

Predators de Nimrod Antal (2010) - ★★★★★★☆☆☆☆



A moins que vous n'ayez jamais vu l'original signé par le talentueux cinéaste américain John McTiernan. A moins que le concept de remake vous fasse autant frémir de plaisir que devant un bon porno ou une bonne glace italienne. A moins que vous ayez vidé votre boite crânienne de toute présence de matière grise. A moins que votre mère (ou votre père) vous ait appris dès votre plus jeune âge que Lady gaga, c'est quand même plus classe que Serge Gainsbourg. A moins que le seul nom d'Arnold Schwarznegger ne vous refile d'affreux boutons d'acné. A moins, enfin, que l'idée d'aller vous enfermer dans une salle obscure pour aller y découvrir un nanar de quarante millions de dollars vous excite, je ne vois pas comment vous pourriez adouber ce Predators signé par le réalisateur hongro-américain Nimrod Antal. Adrien Brody a beau avoir été un pianiste exemplaire dans le film éponyme de Roman Polanski, c'est bizarre, mais le voir accoutré comme un Schwarzenegger ayant perdu la moitié de son poids (et donc la moitié de ses muscles) en court de route, ben, ça le fait déjà beaucoup moins.
Le concept du 'je balance en pleine forêt des individus de toutes origines et les confronte à une créature venue de l'espace' possède autant de charme qu'il ne prend de risques. LA bonne idée de ce concept est de s'opposer totalement à celui du Predator de John McTiernan qui au contraire, opposait la créature du titre à un groupe, dès le départ, très soudé. Un soldat des forces américaines, un mexicain travaillant pour le cartel de la drogue Los Zetas, un membre des Spetsnaz qui combattait en Tchetchénie, un yakuza, ou encore une sniper de l'Armée de défense israélienne. Mais pas de belge. Il ne s'agit donc pas d'une blague, ni d'une parodie, mais plutôt d'un troisième volet, plus qu'un remake.

C'est en bon vieux quadragénaire, fan du premier Predator (et beaucoup moins du second), que j'ai peut-être exagéré en comparant ce Predators à un nanar. Car si le film de Nimrod Antal n'arrive pas à la cheville de son ancêtre, il n'est tout de même pas dénué d'intérêt. Déjà, le film ne se contente pas de reproduire à l'exactitude le film de John MacTiernan. On peut même affirmer qu'il innove sous certains aspects. Quand à Adrien Brody, Topher Grace, Laurence Fishburne, Alice Braga, Oleg Taktarov, ou encore Danny Trejo, s'il n'ont pas le charisme d'Arnold Schwarzenegger, Carl Weather, Elpidia Carnilo, Bill Duke, Sonny Landham, Richard Chaves ou Jesse Ventura, c'est peut-être parce qu'ils ont aussi, moins de 'gueule'.

Parmi les bonnes idées, le scénario propose un cadre forestier assez inattendu et désormais, les predators (qui sont au nombre de trois) sont accompagnés de 'chiens'. Du moins, de créatures à quatre pattes dont l'apparence est en concurrence directe avec celle de leurs maîtres. Par contre dès la seconde moitié, le film perd en substance. Il se traîne laborieusement jusqu'au final qui lui, par contre, emprunte énormément au long-métrage de John MacTiernan. On retrouve le duel nocturne illuminé par des foyers, le cinéaste poussant le vice jusqu'à présenter un Adrien Brody torse-nu et barbouillé de boue comme l'était Arnold Schwarzenegger dans l'original. A vrai dire, le film n'est pas aussi innovant qu'il en a l'air puisque empruntant également à bon nombre de longs-métrages. Et en premier lieu, à tous ces films regroupant des individus ne se connaissant pas, ne sachant pas ce qu'il font là, et confrontés à leurs propres peur ainsi qu'à un environnement hostile. Mais ne soyons pas trop sévères car Predators n'est pas la plus mauvaise séquelle d'une franchise qui avait jusque là, donné naissance à bien trop de suites de mauvaises qualités. A savoir qu'un nouvel épisode intitulé The Predator et réalisé par Shane Black (auteur de l'excellent Iron man 3 en 2013)est prévu pour le 17 octobre prochain dans nos salles. A suivre, donc...

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