À l'issue de la première
et brillante saison de la série de science-fiction américaine Silo,
son créateur Graham Yost avait déployé lors de la conclusion,
l'idée selon laquelle il existait de nombreux autres endroits comme
celui où vivent les protagonistes. L'héroïne Juliette Nichols
(Rebecca Ferguson) avait été contrainte et forcée d'aller
s'occuper du nettoyage de la caméra extérieur. Laquelle avait fait
le choix de n'en rien faire et d'aller explorer ce qui pouvait se
cacher au delà de la colline. Cette ''frontière'' qu'aucun de ceux
qui furent jetés dehors avant elle ne parvinrent à atteindre. À
l'intérieur du Silo 17, les habitants devinrent témoins de la scène
et les plus proches amis de Juliette, convaincus qu'elle avait pu y
survivre. Dès le 15 novembre 2024 et jusqu'au 17 janvier dernier, la
plateforme Apple
TV+
a diffusé l'intégralité des dix épisodes de la seconde saison. Et
en faisant aventurer son héroïne dans un second Silo, Graham Yost
permet à cette nouvelle fournée d'être découpée en deux parties
bien distinctes. Car l'on retrouve bien évidemment tous les
protagonistes de la première saison mais aussi de nouveaux
personnages, eux, issus de ce second silo dont on devine le sort qui
lui fut accordé dès l'entrée de Juliette à l'intérieur. Une
réplique que l'on aurait pu supposer de parfaite si un événement
d'ampleur exceptionnelle n'avait pas pousser ses habitants à se
réfugier à l'extérieur pour y mourir dans d'atroces conditions.
Silo
saison 2 repousse de très loin les conditions de vie de ses
habitants. Entre un Tim Robbins plus magistral que jamais dans le
rôle du maire Bernard Holland et que le créateur de la série
implique davantage que lors de la précédente saison. L'on retrouve
également le rappeur américain Common dans le rôle de Robert Sims
ou l'excellent Chinaza Uche dans celui du nouveau shérif Paul
Billings qui depuis le départ de Juliette a pris sa place. Alors que
dans le principal silo où s'était jusque là située l'action lors
des dix premiers épisodes diffusés pour la première fois à partir
du 5 mai 2023 toujours sur Apple
TV+
la révolte gronde de plus en plus, la question de la viabilité à
l'extérieur n'est plus la seule et unique raison de douter de la
part de ses habitants puisque beaucoup émettent un doute quant à la
sincérité de ses dirigeants.
Tandis
que diverses stratégies de conquêtes se développent au sein de la
population, Juliette explore ce nouveau silo dont la désagrégation
est l'un des aspects les plus remarquables de cette nouvelle saison.
Résultat d'une révolte dont les conséquences se lisent sur chaque
mètre-carré. Des décors sombres, formidablement dégradés, amples
et pourtant claustrophobes qui rendent à côté la vie du silo où
vivent les compagnons de Juliette presque envisageable. Alors que
l'on retrouve la totalité des interprètes présents lors de la
première saison, l'arrivée de notre héroïne dans ce nouveau silo
offre l'opportunité de faire connaissance avec un nouveau
protagoniste en la personne de Solo. Personnage complexe brillamment
incarné par le méconnaissable Steve Zahn. Cette partie du scénario,
qu'il s'agisse de Solo lui-même, de l'endroit où il vit et des
découvertes primordiales que Juliette aura l'occasion de faire lors
de son long périple dans ces angoissants dédales est le parfait
miroir de ce que sont en train de vivre ses compagnons. Un préambule
à la catastrophe qui pourrait éventuellement se produire cette
fois-ci dans le silo numéro 17. Silo
saison 2 pénètre encore davantage l'esprit du spectateur et cela en
dépit de quelques défauts qui à force de marteler la ''toute
puissance'' de l'héroïne finit au bout du compte par la
décrédibiliser. En effet, si Rebecca Ferguson demeure
irréprochable, son personnage est traité de manière un peu trop
ostentatoire. Figurant plus que jamais la super-héroïne sur
laquelle repose les attentes du (des) silo(s), Juliette survit à
tout. Une infection plus proche de la gangrène que de la simple
petite coupure au doigt, à une fléchette plantée dans l'épaule,
à un accident de décompression suite à une plongée en profondeur
et, dans ce dernier cas, à ce qui aurait logiquement dû la
condamner à l'hypothermie et donc... à la mort. Imaginez :
Juliette au fond d'un silo dont la partie inférieure est inondée
sur des dizaines de mètres de profondeur, sans combinaison adaptée,
les bras nus et, cerise sur le gâteau, une remontée en apnée !
Bref, invraisemblable. Mais fort heureusement l'on parvient à mettre
de côté ces absurdités tant cette seconde saison demeure
passionnante. Des enjeux, nombreux, et surtout des personnages tour à
tour attachants et monstrueux. La palme de la plus formidable crapule
revenant évidemment sans conteste à Tim Robbins !