jeudi 22 juillet 2021

Settlers de Wyatt Rockefeller (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 



Total Recall de Paul Verhoeven, Red Planet d'Antony Hoffman, deux exemples de longs-métrages qui évoquent le sujet de la terraformation sur la quatrième planète de notre système solaire. Mars, connue également sous le nom de planète rouge. C'est là que c'est installée une famille de terriens composée de Reza, son épouse Lisa et leur fille Remmy. Régulièrement attaqués par des pillards, Reza et les siens vivent sur une vaste propriété qui semble avoir appartenu à une famille hostile aux habitants de la Terre. N'en pouvant plus des assauts permanents d'étrangers tentant régulièrement de prendre possession des lieux, Reza décide de régler définitivement leurs comptes. Pourtant, après quelques temps, le père de famille ne réapparaît pas et à sa place débarque Jerry, né sur Mars, et qui compte bien se réapproprier les lieux qu'il affirme être la propriété de ses parents disparus... Ce premier long-métrage réalisé par Wyatt Rockefeller d'abord craindre un voyage intérieur quelque peu ennuyeux. Surtout si l'on ne se penche pas au départ sur le synopsis et que l'on imagine être une énième variation sur le thème de Robinson Crusoé transposé dans une œuvre de science-fiction. Car il y est effectivement question de naufrage (celui de cette attachante famille qu'interprètent l'américaine Brooklynn Prince, le britannique Jonny Lee Miller et la franco-algérienne Sofia Boutella) et d'une rencontre entre deux individus (Lisa et Jerry qu'incarne le charismatique acteur portoricain Ismael Cruz Cordova) qui de loin, peut se considérer comme une version décalée de la rencontre entre Robinson Crusoé et le sauvage Vendredi...


L'un des intérêts de Settlers est bien évidemment la question des lieux où se déroule l'intrigue. On s'étonne au départ de la possibilité pour ses colons d'y respirer à l'air libre. Est alors engagée une foule de questions qui peuvent aller de la simple supposition que les lieux aient été mis sous cloche, jusqu'à exprimer l'idée un peu folle que ceux-ci puissent n'être qu'une alternative au holodeck des différentes séries Star Trek servant de décors à des expériences sur la vie ailleurs que sur notre planète. Puis survient l'assaut des dits étrangers, transformant l'apparente quiétude de la petite famille en sous-Mad Max à poils et sans les moyens où le génie de l'australien George Miller. On espérait un peu d'agitation sans pour autant s'attendre à un long-métrage virant du côté obscure d'une approche primitive. Ce qui fort heureusement ne tardera pas à s'estomper pour se pencher sur les rapports entre Lisa, sa fille Remmy et l'étranger Jerry. Des rapports oscillant entre regards en coin mâtinés de suspicion et jeux de séduction beaucoup plus pervers qu'ils n'y paraissent. À moins que là encore, la peur de la solitude n'y vienne mettre son grain de sel. Le couple formé par Sofia Boutella et Ismael Cruz Cordova s'avère relativement troublant et maintient une partie de l'intérêt qui réside également dans la présence de la jeune Brooklynn Prince, sobre et mature, se trouvant un compagnon en la ''personne'' de Steve, un robot utilitaire qui, chose étonnante, est capable d'apprendre au point de.... enfin, ça, vous le découvrirez par vous-même.

Settlers s'apparente parfois à un western avec ses décors poussiéreux, ses plans larges, sa décrépitude mais son rythme parfois lent ne l'empêche cependant pas de constituer une œuvre très intéressante qui fait autant référence au roman de Daniel Defoe Robinson Crusoé (bien que le film soit uniquement basé sur le scénario écrit par le réalisateur lui-même) qu'à ces histoires sordides de séquestration qui régulièrement noircissent les pages de la presse papier. Cependant, il ne sera pas interdit de demeurer circonspect face à des choix curieux, et notamment lors d'un final qui justifie certains propos mais n'expliquent en revanche pas du tout certains moyens de survivance. Des invraisemblances qui nuisent fort heureusement dans de toutes petites proportions à ce premier long-métrage d'un réalisateur très prometteur et donc, à suivre de très près...


dimanche 11 juillet 2021

Genesis II de John Llewellyn Moxey (1973) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

La première chose que remarqueront tous les fans de la franchise Star Trek, c'est la présence au générique de Genesis II du scénariste et producteur Gene Roddenberry. Autrement dit, le père fondateur de la plus célèbre série télévisée de science-fiction qui depuis 1966 n'a pas fini de se renouveler à travers nombre de variations télévisées (Outre la série originale produite entre 1966 et 1969, la franchise a vu naître La nouvelle génération entre 1987 et 1994, DS9 entre 1993 et 1999, Voyager entre 1995 et 2001, Enterprise entre 2001 et 2005 et plus récemment, Discovery et Picard) et cinématographiques (à commencer par dix longs-métrages produits entre 1979 et 2002 et basés sur les différentes séries diffusées entre 1966 et 1994, puis trois films tournés entre 2009 et 2016 formant pour l'instant une trilogie sous forme de reboot). Bien que son nom soit toujours cité alors qu'il a disparu maintenant depuis presque vingt ans, Gene Roddenberry n'a pas été l'auteur exclusif de Star Trek mais a bien au contraire été celui de nombreux scénarii parmi lesquels, justement, celui de ce téléfilm de science-fiction diffusé pour la première fois sur une chaîne américaine le 23 mars 1973. De la science-fiction de type post-apocalyptique se déroulant en 2133 dans un futur dystopique où s'affrontent deux clans : d'un côté, une organisation nommée PAX dont les membres sont les descendants du personnel de la NASA. De l'autre, les tyraniens, qui sont des mutants et vivent très loin de là dans une forteresse bien gardée. C'est dans cet univers que va se retrouver plongé le scientifique Dylan Hunt qui en 1979 a accepté de se prêter à une expérience sur l'hibernation. Mais à la suite d'un tremblement de terre, il s'est retrouvé seul endormi dans une pièce pressurisée et dans un environnement gazeux constitué de Xenon. Découvert plus de cent-cinquante ans plus tard par des membres du PAX et par Lyra-A qui les espionne pour le compte du peuple des tyraniens auquel elle appartient, la jeune mutante soigne l'homme de l'ancien monde et s'échappe en sa compagnie de la grotte où vivent retranchés les membre de l'organisation en espérant qu'il viendra en aide aux siens...


Situé dans le futur et bien après qu'un conflit mondial ait bouleversé l'ordre des choses, Genesis II est un excellent téléfilm qui sous ses airs un peu fauchés s'avère en fait une très bonne surprise. Un soin tout particulier a été tout d'abord apporté aux décors. Celui de la grotte où vit le peuple PAX, ainsi que la ville-citadelle des tyraniens. Des mutants dont la seule différence notable est un double nombril comme le démontrera Lyra-A qu'interprète la superbe actrice américaine Mariette Hartley qui tournera davantage pour le petit écran que pour le grand. Nous la découvrirons effectivement dans les séries Peyton Place, Bonanza, un épisode de la série originale Star Trek, justement, ou encore dans Les rues de San Francisco, La petite maison dans la prairie, deux épisodes de Columbo et des dizaines d'autres séries et téléfilms. À ses côtés, l'acteur Alex Cord qui bien avant Tom Selleck dans la série Magnum arbore ici une épaisse moustache à la manière de certains membres du groupe disco Village People. C'est lui qui incarne le rôle de cet homme du passé qui dans le futur va combattre pour le bien contre ceux qu'il avait d'abord cru être les méchants de l'histoire. Acteur de cinéma mais aussi de télévision, Alex Cord est surtout connu pour avoir interprété le rôle de Michael Coldsmith-Briggs III dans la célèbre série Supercopter. Parmi nombre de seconds rôles, on retrouve l'acteur Ted Cassidy, un géant qui interpréta notamment le personnage de Lurch dans l'adaptation télévisuelle de La famille Adams. Plutôt bien rythmé, Genesis II n'est pas du tout désagréable à regarder malgré une esthétique qui forcément à cause de son âge, a plutôt vieilli. À noter qu'à l'origine, il devait s'agir d'un pilote test à l'issue duquel une série devait être mise en chantier. Mais la chaîne sur laquelle fut diffusé le téléfilm de John Llewellyn Moxey ne l'ayant pas approuvé, le projet de série n'a malheureusement jamais été concrétisé...

 

vendredi 21 mai 2021

Stowaway de Joe Penna (2021) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

On pourrait reprocher au second long-métrage du réalisateur brésilien Joe Penna d'être trop long, de reposer sur un scénario relativement basique et d'être parfois ennuyeux. Mais alors, ce que l'on critique au sujet de Stowaway (diffusé chez nous sur la plateforme Netflix sous le titre Le passager n°4) vaudrait pour un certain nombre d’œuvres de science-fiction reposant elles aussi sur un matériau de base plus ou moins fragile. De ces voyages astraux qui en matière d'équipages se révèlent même parfois encore plus étriqués. Un astronaute seulement, et l'occasion, souvent, d'un voyage intérieur et spirituel pas toujours divertissant. Un aspect que l'on ne pourra pas reprocher à Stowaway, quels que soient ses défauts ou ses qualités. D'abord, inutile d'y voir une version allégée de Alien, le huitième passager de Ridley Scott puisque l’intrados de Stowaway, lui, est bien humain. Un membre d'une équipe d'ingénieurs travaillant au sol qui s'est malencontreusement retrouvé coincé à bord d'un vaisseau spatial à destination de Mars au moment du décollage. Problème : Si l'installation est à l'origine prévue pour deux mais réaménagée pour pouvoir accueillir un troisième membre d'équipage, la présence d'un quatrième individu en la personne de Michael Adams (l'acteur Shamier Anderson) va compliquer les choses. En effet, sa seule présence risque de compromettre la mission en raison d'un problème concernant le volume d'oxygène prévu dès le départ. Un soucis renforcé par la destruction d'un élément essentiel à la survie de l'équipage. La commandante Marina Barnett (Toni Colette), le docteur Zoe Levenson (Anna Kendrick) et le scientifique David Kim (Daniel Dae Kim) vont devoir prendre une grave décision s'ils ne veulent pas tous mourir d'asphyxie bien avant d'avoir atteint leur objectif...


Voilà pour le synopsis. Concernant le déroulement de l'intrigue, Joe Penna cherche visiblement à ce que Stowaway soit imprégné d'un certain réalisme. Surtout dans un premier temps. Moins désespérant que ces caméras qui pour simuler vibrations et tremblements sont habituellement secouées avec énergie par ceux qui les manipulent, les interprètes (et donc leur personnage respectifs) subissent réellement des secousses relativement importantes. Autre détail d'importance, l'environnement. Mélange assez crédible de coursives, de salles d'observation, de pièces dédiées aux recherches, tout ou partie étant encombré d'une somme de matériel essentiel à la survie et au voyage vers la planète rouge. Une immersion réussie donc, dans un cadre lumineux et finalement peu étouffant. Si le long-métrage de Joe Penna prend effectivement son temps pour dérouler le fil de son intrigue, il n'en demeure pas moins intéressant puisqu'il évoque plusieurs idées, certaines pouvant être conscientes ou non de la part du réalisateur. Une certitude : La tentative de réhabilitation morale de l'un des membres féminins qui par sa seule volonté et sa seule force, conduit à une tentative désespérée de sauver la vie de celui que les autres ont déjà condamné. Ce qui mène à une certaine réflexion quant au comportement relativement peu noble de David Kim, lequel ne prend alors pas de gants pour avertir le quatrième passager qu'il devra se sacrifier pour que les trois autres survivent jusqu'à leur atterrissage à la surface de Mars. Est-il dénué de compassion ou bien cherche-t-il à précéder les scrupules qu'il pourrait ressentir plus tard s'il laissait s'installer entre Michael et lui une certaine forme d'amitié ?


Pour le reste, Stowaway ménage quelques sympathiques séquences de tension, laquelle se voudrait sans doute extrême mais qui se trouve désamorcée par certaines invraisemblances. On ne reviendra pas sur la présence de Michael dont la survie à la suite du décollage de la fusée est à elle seule peu crédible. Mais ce qui sans doute gâche davantage le tableau se situe au niveau de la sortie dans l'espace effectuée d'abord par David et Zoe, puis seule par cette dernière. Entre absence/présence de gravité, descente en rappel sans harnachement de sécurité, on se demande qu'elle est la part de réalisme et qu'elle autre est fantaisiste. Certains détails qui paraissent si grotesques que l'on oublie d'avoir peur pour ces deux là. Le film offre parfois quelques micro-instants qui font regretter certaines facilités. Et ce lorsque notamment, alors que Zoe subit les effets d'une éruption solaire, la commandante Marina la regarde par un hublot. Une séquence vraiment touchante comme peuvent l'être une ou deux autres. Bref, Stowaway est une œuvre de science-fiction sympathique, relativement commune, pas inoubliable mais très loin d'être catastrophique...

 

mardi 4 mai 2021

Chaos Walking de Doug Liman (2021) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Chaos Walking, dernière lubie du réalisateur Doug Liman... Alors, western post-apocalyptique ? Non. Invasion de la Terre par une espèce d'extraterrestres belliqueux ? Non plus. En fait, retour à la vie d'antan pour quelques dizaines, voire centaines d'humains, des hommes pour la plupart, sur une autre planète que la notre. Une planète que l'homme a colonisé il y a quelques temps déjà et habitée par une espèce indigène qui s'est rendue responsable de la disparition de toutes les femelles du genre humain. Généreux dans la multiplicité des interactions entre les divers sujets qu'aborde le long-métrage tout en étant relativement radin lorsqu'il s'agit d'expliquer certains détails qui ont pourtant leur importance, on ne sait plus vraiment si le scénario de Chaos Walking se veut limpide ou s'il cherche à se faire passer pour plus élaboré qu'il ne l'est en réalité. Pour autant, le film de Doug Liman est-il l'infâme navet que certains prétendent ? Non, définitivement non. Et ce, même s'il arbore à son tour les allures de dizaines d'autres longs-métrages qui à force de tous se ressembler on finit par former une nouvelle ère dans le grand œuvre qu'est le cinéma de science-fiction. La dystopie post-pubère où les adolescents, voire les très jeunes adultes tiennent les rennes. Chaos Walking ne faisant pas exception à la règle, Tom Holland/Todd et Daisy Ridley/Viola, âgés respectivement (à l'époque) de vingt et un et vingt-cinq ans sont donc les vedettes/héros de ce récit post-adolescent qui convie tout de même quelques grandes pointures parmi lesquelles on retrouve le danois Mads Mikkelsen dans le rôle du grand méchant, le maire Prentiss...


À la décharge du long-métrage de Doug Liman dont le développement aura mis plusieurs années avant d'aboutir à une diffusion, un concept plutôt sympathique même si dans les premiers instants, la notion de pensées se traduisant à l'image par une sorte de brume et de sons projetés hors du crâne pourra paraître absolument grotesque. Une idée un peu folle mais néanmoins originale qui trouve son intérêt à plus d'un titre. D'abord parce que le phénomène procure un moyen de défense et de combat inédit. Ensuite parce qu'une fois intégré, le concept s'avère relativement amusant. Surtout lorsque Todd, ce jeune adulte qui jusqu'à aujourd'hui n'a jamais vu une seule femme de sa vie est mis devant le fait accompli : la présence à ses côtés de Viola l'empêche de contenir ses émotions et c'est régulièrement que l'on s'amuse de le voir se dépêtrer et s'excuser des pensées qui lui échappent et auxquelles la jeune femme a donc accès. On a presque l'impression d'un tout jeune adolescent qui découvre pour la première fois l'amour auprès d'une femme évidemment beaucoup plus mature que lui puisque provenant d'une source (un vaisseau issu de notre bonne vieille planète la Terre) plus fiable en terme de technologie. Et même de culture puisque sur la planète sur laquelle se situe l'action, l'homme est revenu au temps où cultiver la terre, chasser, pécher semblaient les seuls moyens de survivre. Pas de véhicules à moteur, juste des chevaux. Mais tout de même, quelques armes dont la technologie n'est fort heureusement pas encore à notre portée...


Bien campés mais malheureusement mal caractérisés, nos deux jeunes héros battent la campagne, poursuivis par un maire et des villageois dont nous n'aimerions pas croiser la route. Le film bénéficie d'effets-spéciaux peu glorieux, la brume devenant rapidement une habitude, les créatures indigènes une denrée rare, et les vaisseaux étant retranchés dans la dernière demi-heure. Mais malgré ses quelques originalités dont certaines feront sourire, Chaos Walking ne s'éloigne pas tant des sagas nées sur les cendres de la franchise Hunger Games qui demeure encore à ce jour, le haut du panier en terme de dystopie pour adolescents et jeunes adultes. La campagne de dénigrement dont à fait les frais auprès du public et de la presse spécialisée américaine le long-métrage de Doug Liman ne semble pas vraiment justifiée. Le retard et les complications dues à des projections test négatives pourraient justifier le mécontentement des producteurs, des interprètes ou même du réalisateur ou du scénariste eux-mêmes, mais le public... A moins que cette adaptation du premier volet de la trilogie de romans Le Chaos en marche de l'écrivain anglo-américain Patrick Ness ai déçu les fans de l'auteur, mais encore faut-il avoir lu l'ouvrage... Le plus simple serait effectivement de parcourir le récit sans trop se poser de questions d'autant plus que Chaos Walking s'avère agréable à regarder et plutôt divertissant. Bien entendu, le film s'oubliera très rapidement et seule la séquelle (prévue) en ravivera sans doute le souvenir lors de sa sortie. Maintenant, à chacun de se forger sa propre opinion...

 

vendredi 23 avril 2021

I criminali della galassia d'Antonio Margheriti (1966) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Connu pour avoir tourné la plupart de ses longs-métrages sous le pseudonyme d'Anthony M. Dawson, le réalisateur italien Antonio Margheriti a touché à l'action, le film de guerre, le thriller, le fantastique, le film d'aventures, l'horreur, l'épouvante, la comédie ou comme ici, la science-fiction. Premier volet de la tétralogie Gamma Un qu'il réalisa entre 1966 et 1967, I criminali della galassia met en scène un scientifique fou qui travaille sur l'eugénisme à partir de certaines parties du corps humain. Pour cela, il peut compter sur des employés qui sur Terre, enlève des dizaines, voire des centaines d'éminences grises. Alerté par ces inquiétantes disparitions dont font notamment les frais des scientifiques de renommée, le commandant Mike Halstead est chargé d'enquêter et de mettre à jour le projet mégalomaniaque su professeur Nurmi. Bien que le récit se situe dans un contexte de science-fiction, le sujet aurait tout aussi bien pu se dérouler dans le présent. I criminali della galassia offre une vision du futur relativement puérile et proche de la célèbre série de science-fiction américaine Star Trek. Décors d'arrière-plans minimalistes, maquettes simplistes... si l'effet devait être saisissant à l'époque, de nos jours l'esthétique du long-métrage est carrément surannée. Impossible de ne pas sourire lorsqu'au début, des astronautes de sortie dans l'espace se balancent au bout d'une corde, fort heureusement, invisible, ou quant ils se déplacent avec lenteur afin de simuler l'absence de pesanteur...


Si les costumes et les décors respectivement conçus par Berenice Sparano et Piero Poletto parviennent un tant soit peu à faire illusion, Antonio Margheriti semble moins s'intéresser à la bande-originale projetée lors de certaines séquences. En effet, I criminali della galassia a beau se situer dans le futur, les musiques qui logiquement sonnent très années soixante sont parfois en total décalage avec l'aventure. Dans le futur, le judo est demeuré une pratique courante servant de base de défense lorsque nos héros se confrontent en fin de pellicule au professeur Nurmi et à ses sbires. Parfois osé puisque même certains enfants en bas âge n'échappent pas à la mort, le long-métrage oscille entre certaines visions modernes (l'eugénisme en question, ou le clonage avant l'heure) et une esthétique qui nous rappelle sans cesse que I criminali della galassia aura soixante ans dans une toute petite poignée d'années. Original est le concept de ces hommes tous issus d'une même réplique et qui font écho à l'image que renvoie vers le milieu du long-métrage une galerie de miroirs.


Original également le schéma systématiquement employé pour enlever les scientifiques et autres ''cerveaux'' de l'humanité afin de créer tel le docteur Frankenstein, l'homme et la femme idéaux. Réduction des corps, folie de l'homme se prenant pour Dieu, le spectateur a également droit à une galerie de monstres, les ''ratés'' du Professeur Nurmi ainsi qu'à deux ou trois représentations théâtrale kitsch à mourir. L'ensemble du long-métrage l'est d'ailleurs. Avec ses couleurs passées, ses coiffures sixties, ses sièges art-déco typique des années soixante (style auquel s'attachera à donner vie l'immense Stanley Kubrick avec 2001, l'odyssée de l'espace en 1968 ainsi que pour Orange mécanique en 1971) ou ses uniformes façon ''bleus de travail'' réinterprétés. Les interprètes jouent de manière convaincante, les actrices sont belles et le récit est suffisamment consistant pour que l'on n'ait pas vraiment le temps de nous ennuyer. Suivront donc suivront donc la même année I diafanoidi vengono da Marte et Il pianeta errante, toujours réalisés par Antonio Margheriti tandis que le quatrième volet de la tétralogie The Green Slime, il sera réalisé par le japonais Kinji Fukasaku en 1968...

 

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