samedi 18 novembre 2023

Quanta de Nathan Dalton (2019) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 

 


 

Le doublage, ça n'est pas qu'un simple métier. Pas non plus qu'une alternative à la profession d'acteur. Non, le doublage, c'est tout d'abord un art et une faculté certaine pour retranscrire diverses émotions avec comme seule contrainte de devoir le faire avec la voix et uniquement à travers ses intonations. La télévision russe étant fauchée comme les blés, qui n'a jamais vécu l'atroce expérience d'une œuvre étrangère doublée dans la langue de Tolstoï, de Soljenitsyne ou de Nabokov ? Qui a échappé jusqu'à maintenant à cette épouvantable technique du Voice Over consistant pour les dialogues d'un long-métrage à être recouverts par celui ou ceux du ou des doubleurs ? On hésite alors à dresser la liste des inconvénients relatifs à l'usage d'un tel procédé. Est-le fait d'entendre des doubleurs russes chevaucher des voix françaises, anglaises, espagnoles ou japonaises ? Est-ce le ton monocorde avec lequel ces mêmes doubleurs empêchent la moindre émotion de poindre de tel ou tel dialogue ? Ou, pire, est-ce parce que les personnages féminins sont eux-mêmes doublés par des hommes ? Je n'affirmerai pas que cela est depuis devenu une constante mais ayant été moi-même témoin d'une telle pratique, je peux vous dire que l'expérience est proprement insoutenable. Le doublage est donc tout un art. Et lorsque certains tentent de s'y employer sans avoir ne serait-ce qu'une once de talent, le résultat peut être désastreux. C'est malheureusement ce qui semble être arrivé à Quanta de Nathan Dalton. Destin peu enviable qui sur le territoire français semble avoir finit de sceller le sort d'un film de science-fiction ambitieux sur le papier tout en n'étant que très faiblement convainquant à l'écran. Que le sujet portant sur la matière noire fascine ou non ou qu'un signal venu d'une lointaine galaxie puisse éveiller la curiosité des ufologues, la qualité du traitement est impérative. Réalisme et sérieux se doivent d'être au cœur de ces passionnants sujets scientifiques. Sinon, on peut remballer ses affaires et s'adonner à d'autres passions que la réalisation de longs-métrages. En ce sens, Quanta semble ne pas devoir tout à fait remplir son contrat. La faute, sans doute, à un budget insuffisant mais aussi et surtout à des interprètes pas toujours très convaincants et à un scénario qui ne tient absolument pas ses promesses.


Le réalisateur résoudra d'ailleurs son intrigue matinée de thriller en contraignant l'un de ses protagonistes prénommé George (Mark Redpath) à détruire son matériel de recherches ainsi que les résultats obtenus histoire de mettre un terme au récit de la manière la plus radicale mais également la plus simpliste qui soit. Mais le sujet de cet article n’étant pas là, je voudrais revenir sur le doublage en français à proprement parler. Il est clair et indubitable qu'en n'ayant pas bénéficié d'acteurs d'expérience dans ce domaine, Quanta demeure à ce jour l'un des plus gros ratages dans le domaine du doublage. En effet, le travail effectué par ce que l'on aura le réflexe (poli) de nommer sous le nom d'amateurs est d'une telle indigence que c'est l'intérêt tout entier de l'intrigue qui en est faussé. Ce que le spectateur envisage comme une œuvre de science-fiction ne pourra dans un premier temps pas l'empêcher de rire. Ce n'est pas tant les interprètes que l'on moque alors mais les doubleurs que l'on imagine assis devant les images du film, à reproduire les dialogues en langue française. À défaut de nous passionner pour cette histoire de conflits d'intérêt égocentriques et scientifiques, ma compagne et moi nous sommes amusés à imaginer à combien se chiffrait le nombre de doubleurs. Nous n'en comptâmes pas plus de trois. Le plus triste (ou le plus drôle finalement) furent ces quelques personnages féminins tous doublés par une seule et même personne et de surcroît, à l'accent fort prononcé. Que les interprètes portent des signes physiques aux origines occidentales ou extrêmes-orientales, les doubleurs semblent n'en avoir rien eu à faire. Tout le monde boit dans le même verre en dépit de tout bon sens. L'effort de doubler officiellement ou non une œuvre cinématographique est en soit un acte appréciable et que l'on réservera au confort de celles et ceux qui ne supportent pas la lecture de sous-titres. Mais malheureusement, dans le cas de Quanta, la qualité plus que déplorable des doublages qu'elle rend parfaitement rédhibitoire toute raison de le visionner dans notre langue. Ne reste plus alors que de tenter de le dénicher dans sa langue d'origine...

 

mardi 17 octobre 2023

The Gracefield Incident de Mathieu Ratthe (2017) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Lorsque l'on n'a de talent ni pour la mise en scène, le montage, le cadrage, l'écriture ou l'interprétation, le mieux reste encore de tourner un Found Footage. Pas besoin d'avoir fait de grandes écoles de cinéma ou d'avoir la moindre prédisposition pour l'un ou l'autre de ces secteurs. Une ou plusieurs caméras, un minimum d'oseille, une poignée d'interprètes libres de tous engagements et surtout, surtout, des idées plein la tête et une motivation sans faille. Avant que le canadien Mathieu Ratthe ne produise, n'écrive et ne réalise The Gracefield Incident en 2017, il fut l'auteur de trois courts-métrages entre 2008 et 2011. Six années séparent donc le dernier d'entre eux du premier et actuellement seul long-métrage qu'il a lui-même mis en scène. On imagine sans mal que le budget du film n'a pas dû dépasser les quelques dizaines de milliers de dollars au vu du résultat à l'écran. Bénéficiant d'idées intéressantes comme le personnage de Matthew Donovan (qu'interprète lui-même le réalisateur) qui se dote d'une caméra directement implantée à l'intérieur de son œil prothétique, on peut supposer que The Gracefield Incident sera tourné à la manière d'un FPS, un concept qui fut notamment employé deux ans plus tôt à travers Hardcore Henry de Ilya Naishuller. Sauf que... ben non, en fait. Ou si peu. L'intérêt de la chose ne dépassant pas les portes du script, l'idée même de filmer le long-métrage en vue subjective à travers le simulacre d'œil du personnage central est directement contrecarré par la présence d'un ami doté d'un appareil-photo et d'un second équipé d'une caméra. Autant dire qu'à l'image, la différence entre ce qui apparaît comme une technologie nouvelle et des méthodes de filmage couramment utilisées n'est pas vraiment flagrante. De plus, le concept se prend les pieds dans le tapis puisqu'en passant de l'une à l'autre de ces technologies de l'image, le spectacle auquel l'on assiste devient tristement brouillon. On finit par ne plus savoir qui est en vue subjective. Ce qui paraît logique d'un point de vue strictement scénaristique l'est déjà nettement moins en qualité de réalisme.


On peut comprendre que notre bande de jeunes adultes soit sans cesse attirée par cette forêt où se déroulent d'inquiétants événements plutôt que de reprendre la route en sens inverse à bord de leur véhicule car alors, le récit serait conclu en seulement cinq minutes. Mais l'on peut également s'agacer devant la bêtise crasse de Matthew et de ses compagnons qui insistent pour se rapprocher du danger. Entre science-fiction et épouvante, The Gracefield Incident convie ses personnages à venir s'installer dans un fort joli chalet prêté par le boss un brin parano de Matthew. Les lieux sont effectivement truffés de caméras. Ce qui ajoute un surcroît important de matériel permettant d'assister à des événements se situant directement à l'intérieur de la demeure. Matthew, Joe, Julia, Jessica et les autres assistent le premier soir à la chute d'une météorite qu'ils s'empressent d'aller dénicher alors même que la nuit est tombée et que la vision y est drastiquement réduite. Le groupe met la main sur un objet de forme quasi oblongue dont le poids ne semble pas dépasser les quelques dizaines de grammes si l'on tient compte du fait qu'il paraît à l'écran être fabriqué dans du polystyrène ! D'une manière générale, les effets-spéciaux sont relativement piteux. Ce qu'excuse évidemment le budget étriqué. Une créature va dès lors s'en prendre à nos jeunes adultes qui demeureront malgré tout sur le site, allez savoir pourquoi ! Hurlements dans la nuit, apparitions inquiétantes d'une créature hostile qui semble ne pas appartenir à notre planète, évocation du fameux Bigfoot, dysfonctionnement des appareils électriques et symboles mystérieux constituent l'essentiel d'une œuvre franchement médiocre. Surtout, The Gracefield Incident arrive bien trop en retard. Dix-huit ans après Le projet Blair Witch de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez et huit après le bousin d'Oren Peli intitulé Paranormal Activity. Et encore, ce n'est que si l'on n'énumère que ces deux exemples de Found Footage puisque en la matière, le septième art en a produit à la pelle depuis ces vingt dernières années. The Gracefield Incident fait malheureusement partie des plus mauvais d'entre tous. Jamais terrifiant, parfois monté à l'arrache (on passe subitement d'une scène nocturne tournée en plein forêt) à un Crop Circle formé dans un champ de maïs en plein jour. L'interprétation est dans la moyenne du genre. Ni désastreuse, ni mémorable. Bref, inutile de perdre son temps devant The Gracefield Incident...

 

lundi 16 octobre 2023

The Darkest Hour de Greg Gorak (2011) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Bienvenue à Moscou. Sa Place Rouge, ses boites de nuits, ses jolies autochtones, ses patriotes, ses touristes et... ses extraterrestres ! Le voyage de Sean (Emile Hirsch) et Ben (Max Minghella) dans la capitale russe ne va pas être de tout repos. Mais avant d'affronter de belliqueuses créatures venues d'ailleurs prélever les ressources naturelles disponibles sur notre planète, les deux jeunes hommes vont profiter d'un moment de détente qu'ils ont bien mérité. Surtout que ces deux webmasters se sont fait piquer leur projet par des hommes d'affaire russes peu scrupuleux ! Un moindre mal si l'on compare cette escroquerie avec ce qui les attend plus tard dans la soirée. En effet, après avoir fait connaissance avec Anne (Rachael Taylor) et Natalie (Olivia Thirlby), deux touristes américaines qui avaient prévu de se rendre au Népal, le groupe formé autour de ces quatre personnages va rapidement devoir faire face à une invasion d'extraterrestres particulièrement hostiles. Des créatures invisibles dont la présence ne pourra être détectée qu'à travers les réseaux électriques de la ville. En voilà une idée qu'elle est bonne... mais qu'elle est rare également puisque s'agissant du déroulement du récit l'on est face à un script reprenant les codes d'une foule de longs-métrages de science-fiction. Visuellement, The Darkest Hour pue littéralement le DTV. C'est donc très laid même si le tournage eu lieu en Russie. Bien que l'une et l'autre des affiches officielles du film soient plutôt attrayantes, celles-ci ne sont malheureusement pas très représentatives du contenu. Quoique... Ces filaments et ces colonnes de feu qui sortent de terre sont bien présents à l'image. Dans sa vie de réalisateur, Chris Gorak n'a mis en scène que deux longs-métrages. Los Angeles : Alerte maximum en 2006 et donc, The Darkest Hour cinq ans plus tard. À l'origine directeur artistique, il a travaillé sur de prestigieuses productions telles que Las Vegas Parano de Terry Gilliam, Fight Club de David Fincher, The Barber des frères Coen ainsi que Minority Report de Steven Spielberg.


Il se lancera donc dans la réalisation quatre ans après ce dernier avant de cesser toute activité dans le cinéma en 2012 jusqu'à son retour en 2019 avec le court-métrage de Henry Hobson, Ford : New Breed interprété par Idris Elba. Un beau pedigree pour un artiste qui derrière la caméra ne sera pas en mesure d'égaler ceux pour lesquels il travailla précédemment. Doté d'un budget que l'on devine serré, The Darkest Hour repose sur un scénario de Jon Spaihts inspiré d'une histoire qu'il a écrite en commun avec Leslie Bohem et M.T.Ahern. L'essentiel du long-métrage est constitué de courses-poursuites engagées dans les rues d'une ville saccagée. Créés par une très impressionnante armada de concepteurs en effets visuels, les effets-spéciaux ne sont fort heureusement pas tous de mauvaise facture. L’annihilation de l'espèce humaine façon La guerre des mondes de Steven Spielberg est plutôt convaincante même si la comparaison s'arrête là et les quelques destructions d'immeubles sont, ma foi, plutôt crédibles. En contrepartie, les effets de fumée sont totalement ratés au même titre que la vision thermique des extraterrestres dont le visuel n'est même pas digne des images de synthèse des années quatre-vingt ! The Darkest Hour prône l'héroïsme de ses héros américains collaborant avec les autochtones russes. Le film de Chris Gorak ne sort très clairement pas du lot sans cesse grandissant de l'invasion extraterrestre sur grand écran. Pourtant, le réalisateur insuffle à son œuvre suffisamment d'énergie pour que l'on n'ait pas vraiment le temps de nous ennuyer. Bref, à défaut d'avoir mieux à se mettre sous la dent, The Darkest Hour permettra au pire de patienter jusqu'à ce que parvienne jusque dans nos salles de cinéma le prochain film de science-fiction capable de renouveler le genre...

 

mardi 26 septembre 2023

Bigbug de Jean-Pierre Jeunet (2022) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 



Entre la conception du tout premier robot ménager conçu en 1963 par Pierre Verdun et la révolte des machines vue à travers de nombreux longs-métrages de (science)fiction, leur évolution aura été de courte durée. En un demi-siècle à peine, celles-ci seront passées du robot-multifonctions au modèle le plus puissant de terminator nommé le Rev-9 quand notre espèce aura mis, elle, plus de cinq-cent trente millions d'années pour passer de l'état de Saccorhytus coronarius à celui d'Homo sapiens sapiens. Après des décennies d'esclavage au service des desiderata de son créateur et autant de temps pour voir sa descendance bénéficier d'innombrables améliorations, le robot est semble-t-il devenu capable d'une réflexion propre à vouloir s'affranchir de ses maîtres et ainsi devenir autonome. C'est un peu l'idée qui émerge de BigBug, le dernier long-métrage de Jean-Pierre Jeunet qui signe à l'occasion de son retour non pas sur grand écran mais sur la plateforme de streaming Netflix, un script qui évoque étonnamment le futur confinement auquel le peuple français sera contraint d'accepter de suivre les règles les prochaines années. Alors que la pandémie de Covid-19 montre ses premiers signes à Wuhan, capitale de la province de Hubei située en Chine centrale, au mois de novembres 2019, à plus de huit milles kilomètres mais à quelques jours de différence seulement, chez nous, Jean-Pierre Jeunet peut compter sur le soutien de David Kosse, le vice-président de la division cinéma internationale de Netflix et sur les sociétés de production Eskwad et Gaumont. Bien que les dates entre le début de la pandémie et les origines du script de Jean-Pierre Jeunet et de Guillaume Laurant paraissent coïncider, certaines similitudes entre le Covid-19 et Bigbug ne sont que le fruit du hasard.


La volonté première du réalisateur et scénariste étant avant tout de concevoir un récit autour de l'intelligence artificielle. Que les personnages se retrouvent enfermés dans l'appartement de l'une des héroïnes incarnée par Elsa Zylberstein découle à vrai dire d'une révolte organisée par les Yonix, des androïdes qui depuis leur dernière mise à jour sont persuadés de leur supériorité sur l'espèce humaine et sont convaincus de devoir lui survivre. Jean-Pierre Jeunet n'a pas perdu son goût immodéré pour les décors foisonnants, la photographie ou les effets visuels de toute beauté. C'est ainsi que l'on retrouve pour les premiers, la fidèle chef décoratrice Aline Bonetto qui à de nombreuses reprises travailla sur les anciens projets du réalisateur et de son ancien collaborateur, Marc Caro. La rencontre entre le directeur de la photographie Thomas Hardmeier et Jean-Pierre Jeunet ne se fera quant à elle que sept ans avant le tournage de Bigbug sur celui de L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet que réalisera Jean-Pierre Jeunet en 2013. Entre le remarquable design de Delicatessen et celui de Bigbug, trente années ont passé. Et si beaucoup d'eau est passée sous les ponts, si en matière d'effets-spéciaux le cinéma a fait un bon de géant, il sera tout à fait acceptable de continuer à préférer ceux de 1991 plutôt que ceux de 2022. Le travail méticuleux d'alors est désormais remplacé par une multitude d'effets visuels créés en images numériques certes délirants mais auxquels il manque pourtant une certaine chaleur. Conviés à participer à l'aventure auprès d'Elsa Zylberstein, on s'attendait sans doute peu à découvrir Isabelle Nanty, Stéphane De Groodt ou Youssef Hajdi dans une œuvre de science-fiction mais s'agissant également d'une comédie, tout rentre finalement dans l'ordre.


Quoique, s'agissant de l'humour, BigBug a les jointures qui grincent comme une vieille pièce de théâtre qui aurait bien mal vieilli. Autant Jean-Pierre Jeunet continue d'être un remarquable esthète, autant son dernier film est d'un point de vue humoristique complètement plombé par des dialogues souvent insipides et généralement peu satisfaisants en matière de comique. Enfermé avec les personnages dans une demeure esthétiquement proche d'un rayon informatique ou littéraire de la chaîne de magasins FNAC, le spectateur s'ennuiera aussi sûrement qu'un pré-adolescent invité à une soirée entre adultes. Le seul moyen, au fond, de tenir jusqu'au terme des cent onze minutes que dure Bigbug sera d'essayer de noter tous les petits détails qui donnent vie à cet univers cherchant visiblement, et de manière plus ou moins maladroite, à reproduire l'esprit ''Amérique des années soixante' ! La question qui se pose est celle-ci : que faire d'une petite dizaine de personnages enfermés durant plusieurs jours et plusieurs nuits dans une même demeure sans pouvoir les en extraire ? La réponse est : offrir au spectateur retenu en otage, des dialogues ciselés, une interprétation sans faille et des mises en situation surprenantes ! Concernant ces dernières, c'est chose faite. Si les dialogues ne sont pas du meilleur tonneau et si le surjeu des uns et des autres est évident, Bigbug contient malgré tout quelques situations qui permettent de retenir notre attention. Surtout lorsque intervient directement au cœur de l'action le Yonix modèle numéro 7359XAB2. Le ton change et donne un peu de corps à l'ensemble, ce qui permet d'aller jusqu'au bout du récit dans un certain confort. Aux côtés des interprètes déjà cités plus haut, on retrouve notamment Claire Chust dans le rôle de la potiche Jennifer, Claude Perron dans celui de l'androïde Monique tandis que les voix des Robots Einstein, Nestor ou Tom sont respectivement assurées par André Dussollier, Benoît Allemane et Corrine Martin. À noter qu'Albert Dupontel, Dominique Pinon et Nicolas Marié font une courte apparition à l'image...

 

mercredi 20 septembre 2023

The Lost Missile de William Berke et Lester William Berke (1958) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Réalisateur et scénariste américain ultra productif durant les années quarante et cinquante, William Berke a œuvré pour le grand et le petit écran, totalisant en vingt-quatre ans de carrière près d'une centaines d'épisodes de séries télévisées et de longs-métrages cinématographiques. Il termine sa carrière en 1958 avec quatre films dont The Lost Missile sera le seul à reposer sur son propre script écrit en collaboration avec John McPartland et Jerome Bixby. Nanti d'un très faible budget comme le démontrent notamment les effets-spéciaux relativement rudimentaires, une grande partie des images repose sur des Stocks-Shots de l'armée américaine. La volonté du réalisateur étant de témoigner de l'importance d'une collaboration scientifico-militaire lors d'une éventuelle attaque étrangère. Dans le cas de The Lost Missile, et sans doute pour ne pas froisser la susceptibilité des nations étrangères, le missile du titre, lequel va être rapidement renommé en OVNI pour des raisons qui paraîtront évidentes dues à des origines inconnues, ne semble appartenir à aucune des nations de notre planète. Comme peuvent en témoigner d'ailleurs sa vélocité dépassant les six-mille cinq-cent kilomètres heure ainsi que sa force de destruction massive. Pour ces raisons, The Lost Missile entre donc bien dans certains des critères qui appartiennent à la science-fiction. D'une certaine manière, le long-métrage de William Berke fait figure de vitrine afin de faire la démonstration des capacités militaires de l'armée américaine. Et si dans la plupart des séquences l'on assiste à la faillite d'une flotte aérienne pourtant lourdement armée, l'engin connu sous le nom de Jupiter semble faire directement référence au missile supersonique à basse altitude que développait à l'époque l'US Air Force. Principalement interprété par Robert Loggia, acteur charismatique bien connu des amateurs de cinéma et de programmes télévisés, The Lost Missile n'a en réalité pas vraiment de héros.


Et même si un début de caractérisation est bâti autour de ce personnage et de celle qu'il envisageait d'épouser avant que l'étrange missile n'apparaisse sur les radars du monde entier, le long-métrage est surtout constitué d'une série de séquences aériennes montrant les dégâts causés par l'OVNI quand d'autres montrent l'impuissance de l'armée à faire face au danger. Tourné en noir et blanc, il est important de noter que le propre fils de William Berke a repris les rennes de cette histoire mêlant guerre et science-fiction. En effet, celui-ci étant décédé l'année même de la réalisation de The Lost Missile, c'est son fils Lester William Berke qui a conduit le projet jusqu'à son terme. Une carrière qui débute seulement quatre ans auparavant en tant qu'assistant-réalisateur, il est bon de noter que son nom, bien qu'il n'ait pas été crédité au générique, est lié au chef-d’œuvre d'Alfred Hitchcock, Psychose et que sa carrière perdurera jusqu'en 1997, se terminant avec le septième téléfilm qu'il tournera pour la série 200 dollars plus les frais ou, The Rockford Files: Shoot-Out at the Golden Pagoda. Concernant The Lost Missile, il ne faudra pas se montrer trop difficile. D'une durée n'excédant pas les soixante-dix minutes, le projet est dans la moyenne basse de ce qu'était en mesure de proposer à son public avide de science-fiction, le cinéma américain. Les scènes de destruction massive sont filmées avec les moyens (extrêmement rudimentaires) du bord. Le tout est en effet assez laid, même si l'on parvient à faire abstraction de l'âge et des faibles moyens financiers du film. The Lost Missile demeure surtout une curiosité pour qui voudrait découvrir Robert Loggia au temps de sa jeunesse. Pour le reste, le long-métrage de William Berke/Lester William Berke demeure insignifiant...

 

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