jeudi 1 décembre 2016

2014 - "Debug" de David Hewlett



Dans l'immensité de l'espace, un vaisseau vidé de ses occupants dérive. Six pirates informatiques y sont envoyés afin de réinitialiser le réseau. Dirigée par Capra, l'équipe formée de James, Mel, diondra, Samson et Lara tombent sur Kaida, jeune femme accusée d'avoir tué l'un  de ses anciens camarades. Tous les sept, ils vont devoir reprogrammer le système afin d'en
supprimer tous les virus et programmes défaillant. mais contre toute attente, ils s'aperçoivent qu'ils sont épiés. En effet, le système lui-même a pris le contrôle du vaisseau et, bien décidé à le conserver et à prendre forme humaine, il décime un à un l'équipe d'informaticiens.

Non, ceci n'est pas un poisson d'Avril. Ceci est un vrai film de science-fiction comme il en existe des centaines, voire des milliers. Sur le papier, Debug (ou Spaceship) avait de quoi faire espérer le meilleur mais très vite on déchante. Dès les premiers instants, on sent que l'on va passer un moment difficile. Rien que le look de Jason Momoa (dans le rôle de Iam) fait peur. Trop théâtrale, et puis cette coiffure, mon dieu, cette mèche blanche et ce brushing post-eighties décrédibilise à elle seul tout l'ensemble du film. Ensuite, on aurait aimé que le vaisseau ait un peu plus de "bouteille".  Pour un cargo qui dérive dans l'espace, il reste encore un peu trop "propre". Trop blanc, et même les quelques discrètes teintes de bleu et de rouge lui donnent une esthétique parfois séduisante, on aurait sans doute préféré qu'il ressemble aux quelques coursives anxiogènes entrevues durant certaines scènes.

L'histoire en elle-même est cousue de fil blanc et invraisemblable. Chaque personnage ayant une tâche bien définie à exécuter (qui se contente d'être finalement la même pour tous), on se demande si cette équipe envoyée à des millions de kilomètres de la Terre sait vraiment ce qu'elle a à faire où si elle a assez de sérieux pour la mener à bien. Entre Diondra (Jadyn Wong) qui plonge littéralement dans la merde en visitant de son propre chef les conduits d'évacuation de déchets organiques, Lara qui plonge elle dans un bassin censé lui procurer des visions fantasmagoriques et James qui tente de communiquer à distance avec son frère handicapé mental, les résultats risquent de se faire attendre. Tout ceci n'étant pas très sérieux, allons faire un tour du côté des effets-spéciaux. Ceux-ci sont vraiment décevants. Si quelques salles valent le détour, d'autres arborent un décor minimaliste pas toujours affriolant. De plus, pire que le rendu fadasse de simples maquettes, ce qui jure le plus en la matière, c'est lorsque les effets-spéciaux sont numériques et que cela se voit.

Debug est donc tout sauf un bon film de science-fiction. A éviter sous peine de passer une déprimante soirée...

mercredi 23 novembre 2016

1979 - "Alerte dans le Cosmos" de George McCowan



La Terre n'a durant des années été qu'un vaste champ de bataille ayant opposé humains et robots. Il n'en demeure plus qu'une planète ayant conservé les cicatrices de cette guerre et les rares humains ayant survécu se son retranchés sur la Lune. Mais alors que le calme semble avoir été rétabli, l'immonde Omus est venu achever se qu'avaient entrepris les machines. En effet, entourés de droïdes programmés pour tuer, il espère effacer toute trace de l'homme de la surface de la planète Lune...

Un euro cinquante. C'est le prix qu'à couté le DVD de Alerte dans le Cosmos. UN EU-RO CIN-QUAN-TE !!! Adapté d'un ouvrage de H.G. Wells (auteur de romans de science-fiction de renommée mondiale tels que La Machine à Explorer le Temps ou La Guerre des Mondes) et notamment interprété par Jack Palance, ça laisse rêveur. Sauf que le rêve a viré au cauchemar. Maintenant que j'y repense, la gouaille et le sourire du vendeur cachaient peut-être quelque chose de beaucoup plus pernicieux que de la simple sympathie. Peut-être pensait-il avoir enfin ferré deux nigauds venus dépenser leur argent dans un vide-grenier. Avant ce soir, peut-être aurais-je penser autrement, mais après avoir découvert Alerte dans le Cosmos, je pense sincèrement que dépenser un euro cinquante pour ce film ne valait pas le coup. Et dire que le vendeur nous a endormi au point de nous faire acquérir trois autres DVDs dont l'un nous fut généreusement offert... Je n'ose imaginer ce à quoi nous allons être confrontés lorsqu'il va falloir nous décider à visionner le reste de notre acquisition.
Mais un jour, moi aussi j'aurai ma revanche. Quelqu'un passera devant notre stand et mettra la main sur ce film signé George McCowan. Je serai tellement heureux de pouvoir m'en débarrasser que pour ce seul achat, j'offrirai gratuitement à son acquéreur, non pas un film, ni deux, ni trois, mais cinq !

J'ai croisé les doigts pourtant, car lors du visionnage, je me suis rappelé une phrase du vendeur qui m'affirmait qu'il s'agissait d'une série. Mais après avoir consulté la totalité des DVDs qu'il avait mis en vente, et en l'écoutant me parler d'une oreille distraite, je ne me suis plus souvenu s'il me parlait précisément de Alerte dans le Cosmos ou d'un autre. Autant dire qu'au bout de quarante-cinq minutes d'une œuvre lente et interminable, j'ai prié pour que la fin de l'épisode se termine. Mais d'épisode il n'était pas question ici. Car malgré ses allures de Cosmos 1999, avec ses décors de carton-pâte, ses costumes ultra-kitsch (pauvre Jack Palance) et son intrigue aussi passionnante que l'un des innombrables épisodes des Feux de l'Amour, Alerte dans le Cosmos semble avoir été libéré de toute contingence scénaristique. Enfin, ce qui est dit ici sortant de l'esprit d'un être persuadé d'avoir été floué d'une faramineuse somme d'argent, laquelle aurait pu être employée à des fins bien plus intelligentes, ne le prenez surtout pas au pied de la lettre. Alerte dans le Cosmos n'est peut-être en réalité pas si mauvais que cela est affirmé ici.

En tout cas, George McCowan semble avoir de solides références en matière de cinéma de science-fiction. Kubrick et George Lucas en première ligne. Je ne prendrai pas le temps (ni ne voudrais le perdre d'ailleurs) de vous dresser la liste des éléments qui font penser que le responsable de ce bubon cinématographique a rêvé un temps soit peu de produire une œuvre esthétiquement proche de ces dites références. Toujours est-il que de cette engeance est née l'une des plus improbables scènes tournée au ralenti de l'histoire du cinéma. Un peu comme si Bollywood avait décidé de mettre la main à la patte durant une courte et unique séquence. Pour le reste... REMBOURSEZ !

jeudi 17 novembre 2016

Saturn 3 de Stanley Donen (1980)



Le Capitaine Benson s'est substitué au Capitaine James, qu'il a tué, afin de prendre sa place à bord d'une navette. Quittant une station orbitale située autour de Saturne, l'homme se dirige tout droit vers l'un des satellites de la planètes. Y déposant la navette, il fait la connaissance de Adam et Axelle, les deux seuls êtres vivants à y subsister en compagnie de leur chien Sally.
Mais Benson n'est pas venu les mains vides. Avec lui a débarqué en pièce détachées Hector, un robot. La particularité de ce dernier est de posséder un cerveau humain auquel Benson va bientôt se raccorder. Mais l'homme et le robot défaillent, chacun à a manière. En effet, Benson n'est pas très stable et Hector, agissant uniquement sur les pulsions de son "hôte" va développer un comportement des plus inquiétant.

Les deux êtres tentent chacun à leur manière de s'approprier la jolie Axelle qui n'a pourtant aucun intention de quitter Adam. La jeune femme n'a jamais vu la Terre. Elle et Adam travaillant depuis trois ans sur un projet visant à régler les problèmes liés au manque de nourriture sur la planète bleue, elle n'a pris le temps de prendre conscience de la solitude dans laquelle elle et son compagnon se sont enfermés. Si cela n'a pas l'air de déranger Adam, bien au contraire, Benson compte bien profiter de la situation pour arracher la jeune femme à ce dernier.

Mais non seulement Adam fait front au Capitaine, mais Hector lui-même, s'en mêle et tente par tous les moyens d'attirer à lui la jeune Axelle. S'engage alors un combat dans lequel les trois "mâles" vont tout faire pour l'emporter...

Ce qui devait être la toute première réalisation du chef décorateur John Barry (Superman, Star Wars IV) fut finalement confié au cinéaste Stanley Donen, auteur d'une petite trentaine de films et dont ce Saturn 3 restera la seule incartade dans le cinéma de science-fiction. Et bien en a pris au cinéaste de ne pas réitérer l'exploit tant l’œuvre déçoit, malgré son casting des plus alléchant, En effet, le trio principal constitué de Kirk Douglas (20.000 lieues sous les mers, Spartacus, Ben Hur, etc...), Harvey Keitel (Taxi Driver, Les Duellistes, Bad Lieutenant) ainsi que Farrah Fawcett (surtout connue pour avoir tourné dans la célèbre série Drôles de Dames) ne parvient pas à faire tenir sur le haut du pavé le pauvre scénario de Martin Amis (d'après l'histoire de John Barry). On s'ennuie ferme malgré le potentiel de cette histoire qui aurait dû habilement mêler le cadre du Alien de Ridley Scott et celui dans lequel baignera quelques années plus tard l'héroïne du Terminator de James Cameron.

On retrouve effectivement les longues coursives, terrain de jeu des protagonistes qui vont devoir s'échapper (ou se poursuivre) les uns aux autres. Sauf qu'ici, on ne retrouve pas l'angoisse pesante du film de Scott. Les décors se révèlent pauvres et peu crédibles. Le début du film promettait pourtant mieux. Quand au robot Hector, si son regard lumineux provoque une ou deux fois (et encore!) un minuscule frisson, il n'est rien en regard de la trouille que provoquera le terminator en 1984. Ses attaque sont elles aussi peu convaincantes. Saturn 3 se révèle être au final une grosse déception qui ne tient jamais ses promesses. Une œuvre qui ne décolle jamais vraiment et ne réussit donc pas à faire voyager les spectateurs. Dommage...

samedi 29 octobre 2016

2011 - "Alien Armageddon" de Neil Johnson




Je ne vais pas y aller par quatre chemins : 'Alien Armageddon' redéfinit tout les codes de la science-fiction. En terme d'intrigue, d'interprétation, de mise en scène et d'effets-spéciaux. Tout ce que vous avez vu jusque là n'est rien en comparaison de cette œuvre définitive consacrant, que dis-je, sublimant un genre dont les racines remontent loin dans le temps. Le cinéaste Neil Johnson rend caduque tout ce qui a été fait jusqu'à aujourd'hui. De mémoire, même la littérature spécialisée n'a jamais réussi à rendre aussi tangible l'idée qu'une race extraterrestre puisse un jour envahir notre planète. Le septième art, qui en comparaison des œuvres littéraires qui lui sont consacrées demeure selon moi comme le parent pauvre de la science-fiction a enfin trouvé du grain à moudre. Les cinéastes du monde entier n'ont plus désormais qu'à prendre exemple sur  'Alien Armageddon'. A en assimiler les bases narratives pour en extraire la substantielle moelle, et à leur tour réaliser des succédanés qui maintiendront ce niveau d'exception qu'aura imposé l’œuvre de Neil Johnson...


Bon... j'arrête là les conneries avant que certains d'entre vous ne se précipitent sur Amazon et consorts pour s'offrir le film en DVD. Vous pouvez ranger votre carte bleue ou bien vous offrir un autre produit car  'Alien Armageddon' est l'un des pires films de science-fiction ayant vu le jour depuis le début du vingt et unième siècle. En cherchant bien, on n'en trouvera même pas de beaucoup plus mauvais parmi les centaines ayant été tournés au siècle dernier. Neil Johnson n'a pour l'instant réalisé que trois longs-métrages dont un premier, 'La Fin est Proche', que l'on aurait aimé prophétique tant son apport au septième demeure encore à déterminer. Un mystère que ce bonhomme qui a l'air de vomir sur un genre dont il veut nous faire croire qu'il a l'intention d'apporter sa pierre à l'édifice. Son film n'a même pas les qualités du stuc qui font de cet enduit, la réplique parfaite du marbre sans en avoir la densité. L'une des rares qualités (la seule?) du film étant de ne jamais mentir sur le contenu. Car à part une bande-annonce qui tente de nous en mettre plein la vue, dès les premières secondes, le constat est affligeant. Ça pue le blockbuster produit avec de la fausse monnaie. Comprenez par là que 'Alien Armageddon' se veut aussi visuel que les grosses productions du genre tout en demeurant encore plus grotesques que celles-ci.

On pourrait se dire qu'après tout, pourquoi pas ? Pourquoi des requins-tornades, et pourquoi pas 'Alien Armageddon' ? Pour une raison fondamentale : parce que là où l'autodérision fait mouche à chaque fois, le film de Neil Johnson, lui, en demeure avare. Pas un brin d'humour. La mise en scène, le scénario, les interprètes, tous ont décidé de prendre la chose au premier degré. Prenez 'Sharknado' et ses suites. C'est mal joué, mal filmé, les effets-spéciaux sont à la ramasse, et pourtant, grâce à l'humour permanent qui fait passer cette œuvre pour une blague de potache, on est prêts à tout accepter. 'Alien Armageddon' a lui, malheureusement oublié d'être amusant. 


Neil Johnson a de plus l'outrecuidance de croire qu'en enfermant ses protagonistes la moitié du film entre les quatre murs d'un immeuble il parviendra à faire avaler la pilule aux spectateurs. Ces mêmes spectateurs qui sans doute, attendirent vainement des combat légendaires entre humains et envahisseurs. Les extraterrestres de Johnson sont planqués derrières des armures grotesques qui pourtant, demeurent encore l'alternative la plus intelligente que le cinéaste ait eu au regard de leur chef qui se pavane le plus souvent à visage découvert. Une belle gueule d'Ange Déchu, à la manière d'un Dani Filfh, qui pour ceux qui ne le connaissent pas est le leader du groupe de black metal Cradle of Filfh.  Le plus grotesque demeure sans doute dans tous ces petits détails qui font des CGI de 'Alien Armageddon', parmi les pires que l'on ait pu voir jusqu'à ce jour. Une intégration totalement bâclée. Les limites budgétaires sont si vite atteintes que Neil Johnson ne prend même pas le risque de jeter la moindre petite poussière sur la carrosserie de véhicules tous plus reluisants les uns que les autres. Sincèrement, si l'on se moque un peu au départ de cette purge, on finit vraiment par s'agacer du spectacle affligeant qui nous est offert. Un conseil, ne perdez pas votre temps !

mardi 2 février 2016

La Chambre Écarlate de Nicci French (2001)



Lorsque la police fait appel à la psychiatre Kit Quinn pour l'aider à dresser le profil psychiatrique d'un homme soupçonné de meurtre, la jeune femme est surprise de constater que le suspect est celui-là même qui l'a agressée quelques temps auparavant à l'aide d'un couteau durant un interrogatoire. Cette fois-ci, Michael Doll est entendu en tant que témoin, malgré la police qui, d'après le caractère du personnage, pense qu'il peut être l'assassin lui-même. La victime, une jeune sans domicile fixe prénommée Lianne a été retrouvée lardée de coups de couteaux. Malgré le comportement de Doll et l'agression dont elle a été victime plusieurs mois auparavant, Kit doute de sa culpabilité et en réfère au chargé de l'enquête, lequel la jeune femme se met alors à dos. Heureusement, un autre flic du nom d'Oban accepte de suivre les conseils de Kit et fait libérer le suspect.

Plus tard, on retrouve un second cadavre. Cette fois-ci, il ne s'agit pas d'une SDF mais d'une bourgeoise vivant dans les beaux quartiers. Persuadée que les deux affaires ont en commun le même tueur, Kit poursuit ses investigations malgré les réticentes des enquêteurs chargés de l'affaire...

La Chambre Écarlate est le cinquième roman écrit à quatre mains par les auteurs Nicci Gerrard et Sean French. Authentique thriller psychologique, l'ouvrage nous fait pénétrer dans des lieux aussi divers qu'un commissariat, un refuge pour laissés-pour-compte, et la demeure des différents parents des victimes. Avec une rare maestria, le couple formant les auteurs connus sous le nom de Nicci French nous offre une œuvre touffue, intelligente, magistralement écrite. Un puzzle policier qui mènera les lecteurs jusqu'à une conclusion tout à fait inattendue. On y croise la route d'un responsable d'association bourru, celle d'un sociopathe. On y fait la connaissance d'un petit groupe de sans domiciles fixes, d'une famille bourgeoise, de parents de victimes affligés par le sort qui a été réservé à l'une des leurs, et surtout à une police que les auteurs décrivent comme incompétente, railleuse, bénéficiant des services d'une psychiatre dont les résultats seront nettement plus productifs que les leurs.

Avec beaucoup d'exactitude, Nicci Gerrard et Sean French mettent en avant les rapports tendus entre police, psychiatres et suspects. Le délit de faciès est ici représenté avec justesse et réalisme. On découvre un univers où les faux-semblants ont au moins autant d'importance que les indices, noyant la trop évidente impression d'avoir tout compris dès le départ. Le talent des auteurs est de toujours parvenir à distiller les preuves de manière à ce que le mystère demeure jusqu'à la fin.
Une fois encore, on se demande ce que peuvent avoir à reprocher aux autorités les auteurs puisqu'une fois n'est pas coutume, ça n'est elles qui parviennent à élucider l'affaire mais bien l'héroïne.
Nicci Gerrard et Sean French composent des personnages tout à fait intéressants et surtout pas futiles. Si ces derniers existent, ils sont relégués au second plan, laissant la part du gâteau la plus importante au personnage principal qui une fois encore est une femme. Une femme attachante, si proche de nous finalement, dont l'existence (et c'est bien cet aspect là qui relie la majorité des héroïnes du duo) est remise en route grâce à une affaire de meurtres. La Chambre Écarlate est un excellent thriller psychologique que tout amateur du duo se doit de posséder ou tout du moins, d'avoir lu...

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